Un encrier versé sur le vide – ( RC )
Il y a un ciel d’orage en été,
Mais toi-seule peut le voir,
et cet encrier versé
sur le vide et la vie
dont tu pétris
la vaste esquisse…
Des nuages aux contours noirs,
Des bêtes étranges, les dents acérées,
Se bousculent et se développent
Dans l’esprit de brume
où tu navigues seule ,
bien au-delà
– on ne peut plus te suivre –
D’ailleurs le dessin au fusain,
retourne à la poussière,
et toi, à ton destin.
Il n’y a sur la page,
que les traces de tes doigts ,
mêlées aux premières gouttes
d’un ciel qui bascule .
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RC – avr 2016
Marguerite Duras – ça rend sauvage, l’écriture

pochette de cd: the Dillinger Escape Plan, ‘One of Us Is the Killer’
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« ça rend sauvage l’écriture. On rejoint une sauvagerie d’avant la vie.
Et on la reconnait toujours, c’est celle des forêts, celle ancienne comme le temps.
Celle de la peur de tout, distincte et inséparable de la vie même. On est acharné.
On ne peut pas écrire sans la force du corps. Il faut être plus fort que soi pour aborder l’écriture, il faut être plus fort que ce qu’on écrit.
C’est une drôle de chose, oui. C’est pas seulement l’écriture, l’écrit, c’est les cris des bêtes la nuit, ceux de tous, ceux de vous et de moi, ceux des chiens. »
Marguerite Duras in Ecrire