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Rafael Alberti – Laisse ton rêve


peinture: Octave-Denis Guilonnet

Laisse ton rêve.
Enroule-toi, blanche et nue,
dans ton drap. On t’attend là
derrière les murs du jardin. 

Tes parents meurent, endormis.
Laisse ton rêve.
Vite, allons, vite.
Les murs franchis, on t’attend avec un couteau. 

Repars chez toi, presse le pas.
Laisse ton rêve.
Vite, allons, vite.
Dans la chambre de tes parents
entre, nue et blanche, en silence. 

Cours vite, vite, jusqu’aux murs.
Laisse ton rêve.
Saute. Viens. 
Quel rubis flambe dans tes mains
et brûle d’un feu noir ton drap?

Laisse ton rêve.
Vite, allons, vite….
Ferme les yeux et dors. 

Rafael Alberti, Matin à terre, suivi de L’Amante / L’Aube de la giroflée (coll. Poésie/Gallimard, 2012)

traduit de l’espagnol par Claude Couffon


Du blues, et une nuit toute blanche – ( RC )


 

 

 

192523-- blue light.jpg

Je traverse une nuit toute blanche
qui a l’allure d’un vieux blues
où dansent quelques idées
à côté des poubelles.

C’est-il de me réveiller sur le pavé,
en côtoyant des bouteilles vides
et les flaques où se reflètent
les néons des boîtes à strip-tease ?

Des mots me viennent
et apprivoisent des blessures anciennes
quand je me redresse d’un pas mal assuré
en faisant quelques mètres,      plutôt syncopés.

Ce sont des vieux rythmes
qui me bandent la tête,
alors que je m’efforce de traverser
cette nuit de blues,              toute blanche.

 

RC-  avr  2020


Jean Sénac- les belles apparences


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Le cœur à l’étroit
mes amis sommeillent
ils ont froid et les abeilles
feront un miel amer

Mon pays sourit aux touristes
Alger la Blanche dort en paix
vont et viennent les cars de police
la lèpre au cœur est bien gardée

Qui donc ira dénoncer
la grande amertume des ruches
le corps à l’étroit
les pauvres trichent avec le froid

Belle peau de douce orange
et ces dents de matin frais
la misère donne le change
ne vous fiez pas à tant de beauté
Ici on meurt en silence
sans trace au soleil épais
mais demain le soleil amer
qui voudra le goûter

Sous les jasmins le mur chante
la mosquée est calme et blanche
ô flâneur des longs dimanches
il y a grande merci

À la surface de la nuit
tas d’ordures sac et pluie

 

In Œuvres poétiques,  Actes Sud, 1999


Sentence blanche – ( Rc )


photo: Désirée Dolron

photo: Désirée Dolron

 

 

 

Jouer de la distance, et des horizons lointains,

Une vie qui s’écoule,   confirme la sentence,

D’où,   chaque jour             s’élance,

Le goût du vain.

Puisé d’une barrique

Se maintient, par une sorte d’habitude,

Le manque ,                      et la solitude ;

Et elle,                        toujours identique,

…Me tire par la manche,

Je suis trop lourd sans doute,    rien ne l’allège,

Et suis, au long des années,      couvert de neige,

Comme tu le vois,              à ma barbe blanche…

 

 

RC –  oct 2014


Nouvelle naissance, au sortir du gris – ( RC )


peinture: Emilio Scanavino

Etouffant ton angoisse,
Et, confronté au vide,
Une corde tendue au-dessus du précipice,

La bruine d’une cascade mugissante,
Saisis l’instant précis,
Pour peut-être passer sans encombre,
De l’autre côté,

Et laisser de l’autre ton passé
Progressant, la vie suspendue à un cable,
Mais toujours reliée à la mémoire.

Une ligne          à trait tendu,
Une parole laissée au vent,
Portée jusqu’aux mots qui sauvent,
Et tu verras au plus loin,

De cet endroit,
L’horizon élargi
A perte de vue,

Ou plutôt, la retrouver,
Réinventer          la vie,
En nouvelle page blanche
Te laissant          éblouï,

Où la toute première trace,
Sera nouvelle naissance ,
>        Au sortir du gris.


RC- avril 2014

 


Jean Joubert – temps immobile de cette pierre blanche


 

 

 

 

Temps immobile de cette pierre blanche,
si blanche,
où le regard s’enfonce
puis la main,
le bras,
tout le corps

jusqu’au cœur glacé du silence.

 

 


Je repars chaque matin, d’une étendue blanche ( RC )


 

 

 

Il faut que je ferme l’enclos des couleurs,

Que je reparte vers un ailleurs,

N’ayant pas connu le dessin du cœur,

……    Chaque page a son heure,

 

Et je repars chaque matin,

D’une étendue blanche,

Que chaque jour déclenche,

–  toujours plus incertain.

 

Ou bien j’ai sans doute oublié,

Derrière une glace        sans tain,

Comment prendre le monde dans ses mains,

Les miennes, que j’ai liées.

 

Ou alors,         je les ai vides.

   Le miroir ne reflète rien

       Des jours lointains

            Et saisons humides.

 

Je sais que  sous  ses taches,

Et les plis de ses draps,

L’hiver reviendra.

Pour l’instant il se cache.

 

J’invente pourtant ce que je ne vois pas,

J’avance en vertiges,

Comme sur un fil,    en voltiges,

Il y a un grand vide, sous mes pas.

 

Si je retourne la mémoire

Il se peut que je n’aie plus de passé,

Et que, de traces effacées,

Je ne voie que du noir.

 

Peut-être qu’en peinture,

J’invente,   hors d’atteinte,

De nouvelles  teintes,

Au fur et à mesure.

 

En tout cas c’est vers l’inconnu,

Que j’ouvre mes pages,

Me risquant  au voyage,

Comme un enfant,          nu.

 

Une page vierge à écrire,

Des traits, que je lance

Un pinceau, toujours en danse,

Dont j’ignore le devenir,

 

Comme si,      à la couleur des rêves,

On pouvait      donner un titre,

Décider de clore le chapître

Et dire          que la toile s’achève…

 

RC – 30 septembre  2013

 


Blanche ( revue petite )


peinture: Richard Smith

peinture:   Richard Smith

 

 

 

 

J’ai vécu, Blanche, dans la fascination
des choses simples

(dans le transport
des nuages et des feuilles,
de. Peau repliée, sur l’amande de la
soif.)

J’ai mesuré le néant

dans l’absence
où l’ombre devient chair.

Tout ce temps dans mon dos
me pousse vers demain,
ma tête bleuie
sur l’épaule du jour.

 


En devenir … ( RC )


Résultat de recherche d'images pour "mask ventral"

Masque Ventral de Tanzanie

 

En devenir…

Les chairs enveloppées de fougères,
Ont des murmures clairs,
Qui repoussent les mers
Au delà- des lierres.

C’est un autre horizon,
Que tu portes en toi,
Cet enfant qui croît
Et sera peut-être blond.

Pétri de grondements,
Tes veines de murmures,
Disent les temps futurs,
Naissance et avènement…

Mais sa masse animale,
Nourrie de ton sang,
Se berce des avants
Et reviendra danser au bal,

Future d’indépendances
Aux heures lourdes, et lentes
Confiné dans l’attente,
Se prend soudain de danse

Dans les décors de rouges,
Ce tout petit fauve,
D’un incendie mauve,
Doucement se bouge,

D’un univers partagé, relié
A l’invisible outremer,
La navigation des chairs
Lui fait prendre pieds

Tu peux compter ses doigts,
Ses formes rondes, de haricot…
Si proche de ta peau,
Il n’est pourtant plus toi,

Si tu écoutes son être pousser,
Pour s’aventurer sans préavis,
Affronter les destins de la vie,
Vers laquelle il va s’élancer.

Au terme du voyage sommeil,
Porteur de tous les rêves,
A la mer immense, au coeur de sa sève,
Toute jeune bouteille…

Portée par les flots,
Une feuille blanche à écrire,
Toute sa vie en devenir,
Dont tu es le terreau…

RC – 15 juillet 2013

( sur l’incitation poétique  de Nath  ( bleu-pourpre) avec indocile – ancre )

 

 


Femme de brume, femme de neige ( RC )


Femme d’Automne s’accroche
Fête, que la brume enivre,
C’est peut-être qu’arrive
L’hiver , qui s’approche

Et recouvre de feuilles
Le manteau de l’été
Des saisons reportées
…Fin de l’année –         le deuil

Femme d’hiver arrive
Et d’un coup de manche
Peint la province blanche,
Pentes et perspectives

Et referme son piège
De silence et de velours
Même au coeur de l’amour,
Sous son habit de neige.


RC  -16 janvier 2013


Alessandra Frison – Les dernières maisons


poétesse, dont un certain nombre sont visibles  dans

« une autre poésie  italienne »

peinture: C Soutine:           paysage à Céret       1920

Sono sparite le ultime case
e i cancelli coi minuti addosso
si mangiano l’anima.
Non lo posso scrivere
questo cuore che si interra
colora un’estrema scaglia di me
tra i capelli o sotto
la limatura del gesso
che ancora è schermo di vita,
completa distanza da chi ti infiora
da chi si perde alla fine come la piega
sul libro la pagina bianca
il tuo nome.

*

Les dernières maisons ont disparu
et les barrières pressées par les minutes
rongent l’âme.
Je ne peux l’écrire
ce cœur qui s’enfonce sous terre
colore une dernière écaille de moi
dans les cheveux ou sous
la poussière du plâtre
qui est toujours écran de vie,
complète distance de qui te fleurit
de qui à la fin disparaît comme le pli
dans le livre la page blanche
ton nom.


Claude Esteban – Blanche


 

 

 

Art: Käthe Kollwitz    auto-portrait  1903

 

 

Blanche.

Elle divise le temps
en deux
Sceptre et cilice.

L’écume ne meurt pas

lèvres ouvertes
aux lèvres.

Blanche

Emmurant l’oiseau.
Tranchant le nerf fragile des coquilles.

Sans que la voix
revienne.

Nue dans le sel.

 


neige végétale ( RC )


 

 

Il a neigé, dans mon allée
Tant de pétales, de fleurs fanées
Depuis que tu t’en es allée
Maintenant,      et en années.

En larmes blanches, déposées
Sur le profil d’hier
Qui me contait         ta lumière
Aujourd’hui, recouverte de rosée.

RC –  10 septembre 2012

 

 


Claude Esteban – Blanche


peinture d’artiste russe ( non identifié) XIXè siècle

 

Blanche.

Elle divise le temps

en deux.

Sceptre et cilice.

L’écume ne meurt pas

lèvres ouvertes

aux lèvres.

Blanche.

Emmurant l’oiseau.

Tranchant le nerf fragile des coquilles.

sans que la voix

revienne.

Nue dans le sel.

 

 


Jean Senac – Quelqu’un


peinture: Bernat Martorell – St Georges et le dragon

 

 

 

 

 

Quelqu’un

Le bruit des pages tournées…
Non, c’est un rêve.

Entre deux portes l’air…
Non (reprends ta lecture).

Cette paille qui tremble sous le toît…
Rentre tes mains. Réchauffe-les.

Ce bruit…
C’est un réveil.
Cet autre…
Le cheval.

La nuit coule, froide, blanche,
entre l’oreille et le coeur.

Jean Senac
13 décembre 1960

 


Dessin – enfances d’écriture (RC)


L’enfance du dessin ,          – et l’écriture est un parcours, , vagabonde,

Figures  et boucles, calligraphie orientée

Plaines et déliées…

La plume indique son chemin à l’encre, portée par le geste..

Et sur la page vierge, les signes qui s’y déposent

Son autant de traces  d’intentions, qui attendent.

Attendent, l’attention du lecteur

Cy Twombly   –  Apollon

Celui qui écrit  est un homme perdu dans une épaisse forêt blanche,

qui, avec le mouvement  de sa main, , se fraye un chemin à travers la densité du vide.

S’extrayant de l’anonymat   – le fil conducteur de la trace  d’encre,

C’est un tracé  ténu , une  voix d’encre  posée ,

où les lettres vagabondent et sautillent…

Gouttes tombées, pluie de lettres, embrouillamini des majuscules , ratures  et gommages, c’est sur la plage de papier que dansent  les mots et intentions.

calligramme Hendrix  ( hey Joe)

On pourrait les imaginer,  avoir leur propre vie, être prolixes en variations,  se lire dans des orientations aléatoires, comme fantaisistes…  – ou se modifier  la nuit  tombée  en d’autres  assemblages.

Ainsi je me rappelle, ma fille, petite, – comme une jeune  actrice – imitant l’attitude  du lecteur, mais prenant le journal à l’envers.

L’écriture  est vagabonde,   la lecture  a son sens, qui parfois  échappe  à celui qui…

l’écriture s’invente de nouveaux chemins….

Le pinceau du chinois, a soudain changé  sa courbe,  aplatie et grasse, le noir est devenu ténu aérien, puis s’évapore…  Le net est devenu question, et l’encre – peut-être  sympathique –  a nargué le visible…

L’écriture reste au dessin, la fille         – et le dessein.

RC  8 mai 2012

 

Que  je complète  avec  Claude Chambard ,avec   » Cet être devant soi « 

 

 

 

Le crayon est le chemin par lequel je peux parcourir le monde. Il me faut y arriver vivant. Ce n’est pas une mince affaire. J’ai toujours pensé que, dans le livre, le monde ne pouvait être vu qu’à hauteur d’enfance. L’écriture commence & prend fin dans une classe de cours préparatoire, pour toute la vie & pour tous les livres, dans toutes les bibliothèques. De même la lecture. Manipulations, transgressions, interprétations, variations —— archaïques. Encre violette & papier réglé à grandes marges, encrier en porcelaine, plumes Sergent-Major, buvards publicitaires… Apprendre à dessiner — les caractères — apprendre à dessiner — les traits portraits &c. — lisibilité, blanc, équilibre, approche, chasse, ce qu’on ne voit pas permet ce que l’on perçoit — comme on oublie la ponctuation lorsqu’elle est juste, lorsqu’elle va de soi la lecture va de soi — l’écriture jamais. Ton corps est dans le livre, personne ne le voit, même pas moi, mais je le reconnais, aussi les oiseaux dans le ciel & le corps des écrivains dans leur écriture.

pour Pascal Quignard

 

Claude Chambard, extrait de Cet être devant soi , Æncrages & cie, 2012.


Le temps d’un haïku – matin de givre


photo perso   Causse  de Sauveterre

photo perso Causse de Sauveterre

matin de givre –
l’ombre blanche
des peupliers

texte extrait de « Le temps d’un haïku »  de Damien GABRIELS

voir son site – blog          http://carnets-haijin.blogspot.com

—  écrit qui vient  rejoindre   mon texte précédent   « traces  du matin dans le givre »


retraits d’hier en hivers (RC)


Le manteau gelé              de la falaise d’eau
mur de pâte bleutée,                  – un rideau
aux griffes du temps, la chape appesantie
immobilise la source,  –        déjà ralentie

La lave de froid,       suspend les instants
de vie ruisselante, jusqu’aux printemps
la congèle,                 – directe assassine
en coulures blanches, jusqu’aux racines

Que même l’astre – de passage – épanoui
ne parvient pas          à les rendre à la vie
se heurte et rebondit sur les cristaux
tranchants       comme  des couteaux

Il faudrait       changer d’hémisphère
ou refaire                un tour de la terre
d’un coup de baguette  –             magie
et libérer tout à coup –           l’énergie

Laisser de côté                     le manteau de glace
Faire  que semaines                          –  se passent
que d’airs nouveaux,                     la vie se dope
qu’entre  feuilles mortes,les herbes  développent

Un timide tapis ,            duvet de bonheur
étoilé de fleurs – , mouvements,couleurs
et que reprenne      les insectes, la course
des bourgeons                        et des sources

–                     C’est bientôt  chose faite
l’hiver, en rétréci, détale sa défaite
accompagné      d’accords musicaux
du refrain     des  chants des oiseaux

inspiré  de  « sous le manteau  d’hiver »   (JoBougon)


Emmanuel Malherbet – Reste-t-il un peu du nord ?


 

 

 

photo Don Freeman - escaliers bleus

 

 

 

Reste-t-il un peu du nord ?

 

Où te tiens-tu

toi

sur le fil tendu

de l’été ?

des jours et des jours

et le ciel n’arrange que du bleu

et cogne

et tape en blanc sur les façades blanches

 

et toi

dans quel repli de fraîcheur

et d’ombre claire ?

 

dis

comment traverses-tu les nuits

si les nuits

aussi se figent et luisent ?

 

reste–t-il un peu du nord

où se cacher

 

 

Emmanuel MALHERBET  est publié aux éditions Wigwam


Mars incertain, de Tikopia


les variations nombreuses, de tikopia,lequel part souvent d’images photographiques ou pas, qui donnent l’impulsion à ses textes

photo- sépia – Italie

 

Dommage,  je n’ai pas  trouvé  comment  lui rendre un petit  hommage  de lecture…

Mars incertain

Un ciel lumineux léger en nuage
Sous le soleil des fleurs blanches
j’aimerais croire au retour d’une vie trépidante
mais les contours de mon corps restent flous
impalpable mer de nuage
qui aveugle mon monde sépia et instable
plus vide qu’une bulle d’air

d’après les photos de Claire Sloan, inspiré du la série Diary – march 09

Avec une photo de Claire  Sloan, justement

Tikopia, l'île aux images

Un ciel lumineux léger en nuage
Sous le soleil des fleurs blanches
j’aimerais croire au retour d’une vie trépidante
mais les contours de mon corps restent flous
impalpable mer de nuage
qui aveugle mon monde sépia et instable
plus vide qu’une bulle d’air

d’après les photos de Claire Sloan, inspiré du la série Diary – march 09

Voir l’article original


Au matin – la trace du temps dans le givre – (RC)


                        pierre scandinave: – de väskinde-rosace-VIè s

 

 

 

–C’était au matin, l’horloge du temps
Déplaçait ses aiguilles dans le givre

C’étaient les ombres,                et elles  étaient  blanches
C’étaient des fantômes                    allongés sur le sol

La trace figée des arbres  debout,               en patience
Qui attendent la lumière                      au sortir de la nuit

Et je t’imagine ainsi, en présence
Car pour moi tu es l’ identique en image,     toujours

Je  t’imagine aussi                         en absence
A susciter mon écriture sur la page blanche

Comme              les aiguilles  du temps       que déroule
leur fuite,    ta fuite      ….et tout ce qu’il y (a) entre

—–

RC      1er dec 2011

J’ai aussi trouvé le poème  de Vesna Parun, qui nous conte des évènements parallèles

(voir aussi les deux publications  récentes  que j’ai fait des textes  de V Parun)…

———

Murmure des ailes et murmure de l’eau

Le monde qui vient à notre rencontre nous murmure les contours
des arbres qui bruissent à l’horizon
et grandissent des ombres courbées.

Assieds-toi sur le seuil
et attends
que le soir se déplace…

(Vesna Parun)