Nath Bardou – Ne disons plus
Ne disons plus
Du bleu au rouge
Tournoyant sans repos
Autour des derniers bastions des orbites.
-Là, cogne la mémoire –
J’étais enduite de ton verbe et
Cimentée à ton souffle,
La poitrine crépitant
Au feu de l’ombre
– la paupière aux aguets –
Le temps que prend
La veine pour jaillir du marbre.
Chrysalide aquatique
Grignotée par un azur
Aux mille tentacules,
Et les nuits, le ventre clos
Roulaient
( le souffle parfois inquiet )
Sur les rails raides du vent,
Tout ce qui approche
Du sommeil aux canines blanches
A fait un long périple
Dans les océans de l’encre.
Echo de mannequins emmurés
Qui,
Traquant l’épi bleu,
Se sauvent dans l’interstice du silence.
Ne disons plus _
L’édifice s’écarte sous le poids du ciel
Et le sable retourne
Là où le soupir a balbutié.
–
N. B août 2012
cet hiver à venir qui se cache (RC)
En écho à Nath ( bleupourpre)…. et ma réponse sur L’aveu de l’hiver sera assez tôt…
Et cet hiver à venir qui se cache
Soies et cachemires sont à broder
Aux feuilles et racines par l’été érodées
La lumière jaillissante enlacée
Tables paillardes agacées
Accordéons et fêtes en cours
Aux gibiers ruisselants, chasse à courre
L’après-midi digeste de la cuisine des dieux
Porte les plateaux ocres jusque vers les cieux
En attendant des temps moins cléments
Des outrages d’orage, et vents déments
D’un engourdissement allant vers l’oubli
Sous le froid latent des montagnes et des plis.
—–
Et la patience des pins restés debout
Encapuchonnés de blanc sur le vert, marabouts
Et l’obstination à ne pas faire deuil
Du chêne blanc, à ses feuilles
Se déroulent sur le causse les saisons
Dont on attend l’improbable horizon
Sous la marche forcée des nuages
Cachant de l’hiver, le vrai visage
Là où mon pays te chante – ( du blog de bleupourpre )-
Viens,
Là _ Il y a
Ce chapelet de lumière
Que les doigts du ciel égrènent
Eternité capturée
Aux filets de la seconde.
Et l’oiseau
Détroussant de son chant
Les violons de l’air .
Viens
Là – Il y a
Le chemin de nos voix –
Des étendues jaunes
Débordant de jarres
Offertes à l’oeil du jour ,
Et des mers aux gants rouges,
Gémissant sous la clameur
Des aurores peuplées.
Viens
Là où mon pays te chante
Dans son apocalyse de syllabes
Là
Où la tension des mains
Se décrispe
Et s’enroule aux baisers des fougères,
Entrelaçant
Les sentinelles vivaces
De la trame de nos sangs.
texte issu de http://bleupourpre.canalblog.com/archives/2011/04/index.html, avec l’aimable autorisation de Nathalie, l’auteur…
photo ; ( montage à partir de photos perso de cabanes de plage au Portugal. )