On ne saura pas dire, s’il suffit d’une échelle Pour toucher le velours de la nuit. Un tissu d’astres s’y répand, Comme une corne d’abondance
Car celui qui franchit les marches du temps, Peut changer, en cas d’urgence, Les étoiles qui se meurent de froid et de peur comme il le ferait de simples ampoules.
Allumeur de réverbères, Van Gogh l’a tenté, avec sa « nuit étoilée » en se jouant des courants d’air.
Il est vrai que certaines clignotent ( à qui la faute ? )…
Peut-être, justement, du vent, Qui voyage et se déroule En les bousculant, La tête à l’envers dans un coin de l’univers .
– Certaines rêvant de voyager, Confient, pour celles qui s’y prêtent, D’étranges messagers, De la catégorie des comètes.
Traversant les orbites des planètes ( et celle de leurs satellites ), on pourrait craindre qu’elles ne s’égarent.
Car nulle part il n’y a de barrière qui les séparent De nos années-lumière :
les voilà soudain proches ces comètes voyageuses – et leur consistance de gaz et de roches, ne les empêche pas, lumineuses, de foncer sans aucun bruit Dans le vide sidéral.
On ne peut dire qu’elles fuient la compagnie d’autres étoiles… Mais leur éclairage ne suffit guère ( après la nuit la boucle du jour ) A illuminer la terre Dont le parcours, change de dimension. Son trajet elliptique Forme nos saisons : (traduction dans le langage climatique ) :
–
Mais revenons à cette nef en transes Qu’a peinte Van Gogh Dans le ciel de Provence … Ce n’était pourtant pas les antipodes…
Tout s’accélère et tourbillonne Au-dessus de la ville, Le delta du Rhône, Le moutonnement des Alpilles…
S’emballe soudain le carrousel Comme une vision après plusieurs verres d’alcool : Une immense traînée d’étincelles, Dans une course folle
Jaillit dans le ciel de la toile Ainsi Vincent put atteindre, L’aventure des étoiles, Et n’eut plus qu’à les peindre ,
Nous laissant approcher de si près leur nature, Qu’on pourrait presque les toucher, piquetées dans le ciel de sombre azur.
Au retour du sommeil,
Vite,
Attrape de quoi,
Fixer au passage,
ce ruban de mots,
Qui s’enchevêtrent,
Et n’est pas encore poème,
Avant que ce chant,
Ne se détruise,
Lorsque la conscience,
Aura repris le dessus.
L’espace entre les mots,
Amène les sensations,
Et les images la saveur,
Des couleurs encore inconnues,
Dépèche-toi de les transcrire,
Qu’elles ne restent pas prisonnières
De ta tête.
Le futur immédiat,
Fait que l’on néglige souvent,
Ces formations fragiles…
Ces boucles lovées sur elles-même
Se fanent si vite.
Dès qu’elles sont exposées,
A la lumière du jour.
Doit-on en conclure,
Qu’elles devraient
Rester proches de l’obscur
Et appartiennent à la nuit ?
C’est sans doute
Dans les corps oubliés
A eux-même,
Et proches dans l’immobilité,
D’une mort dessinée,
Que travaillent le mieux,
Les cerveaux libérés.
C’est une danse farandole ,
Au creux du repos,
Où les âmes recueillent,
Ce qui reste de l’essence des jours.
En extraire quelques gouttes,
Est toujours un exercice
D’équilibriste…
Les mots répugnent à se fixer
Sur le papier,
Regroupés en strophes.
Ils nous observent de loin,
Les prélever intacts,
Et garder leur fraîcheur,
N’est pas des plus simple.
Peut-être faut-il les laisser ,
Vagabonder à leur aise,
Si volatils.
Ils agissent à leur guise.
Et se moquent de notre quotidien
De nos détours du jour,
Pour mieux s’emballer
Dès que le noir fait son retour.
.