voir l'art autrement – en relation avec les textes

Articles tagués “bulle

Michel Pierre – un seul mot



du site theconversation.com

À l’intérieur d’un seul mot vous ne respirez plus. La phrase vous laisse l’oxygène indispensable pour en revenir à l’idée, elle-même ombre du paradoxe qui retenait vos poings liés à la page blanche. Sinon des animaux sauvages s’emparent de votre délire. Vous parcourez toutes les savanes, remontez les déluges, appliquez à votre mémoire le vide circonstancié qui aspire faits et gestes anciens, lesquels couturent votre calotte ou, si vous préférez, votre bonnet d’enfance. Suffirait de bégayer dans l’oreille d’un imbécile qui vous prend illico pour un fieffé poète. Alors, ce qui doit être dit, laissez-le raconter par le plus prestigieux d’entre nous, celui dont la panse est couverte de médailles surannées, triste devant la connaissance qui rend obèse, aspire l’inspiration, asphyxie les phénomènes grammaticaux, l’ensemble prêt à rendre les ours comestibles. Bref, souriez sans réfléchir. Toute bulle vous conduit au firmament de l’impossible. Vos voisins sont des bâtisseurs et déjà vous n’apercevez plus la mer qui gronde, ignorez la torpeur des marais, n’entretenez plus le geste qui sauve et que, pourtant, vous avez déniché dans le bréviaire sacré de votre solitude. Et ce livre, écrit à l’intérieur d’un seul mot, ne sera jamais ouvert à la page de la moindre illumination.

Michel Pierre, L’enfer vaut l’endroit = ( publication des éditions des vanneaux )


L’oubli de la pesanteur des choses – ( RC )


photo issue du blog « rencontres improbables.blogspot.fr  »

 

 

La barque fait oublier la pesanteur des choses,
elle, et son reflet,             passante paisible ,
glissent sur le miroir de l’onde
sans la rayer ou la fendre.
>    Elle est en suspension .

Seul le passage furtif de poissons
montre que l’air est habité en-dessous .
Avec les heures,          s’échappe aussi la bulle de la lune .
Elle suit tranquillement une courbe que l’on ne voit pas .
et ne crève pas à la surface,
                                           maintenue par le poids de la nuit.

 

RC     –     juill -2017


Je marche dans l’inconnu – ( RC )


e kelly.jpg

peinture:  Ellsworth Kelly

 

Là où le monde secret des inanimés perd de son mystère ,
en léchant ses plaies de lumière ,
on se tire difficilement du sommeil ,
dans le parcours des heures qu’interromp le réveil .

On a encore dans la tête , mille rêves .
Ils éclatent, comme une bulle crève ,
quand le jour s’élance
l’aube effaçant le silence
du coeur même de la nuit .
On doit reconquérir son esprit ,
ranger l’armoire à nuages ,
se préparer au voyage ,

  •    Aujourd’hui nous attend ;
    il faut plonger dedans ,
    endosser son costume ,
    poser ses pieds sur le bitume .
    Il n’est pas certain qu’il s’ajuste exactement  :
    ce matin ,         je ressens un flottement
    entre hier et aujourd’hui :
    >   pas sûr que ma vie
    me suive à la trace :

à mesure, elle s’efface
sans plus me correspondre :
les minutes et les secondes ,
les années anciennes
ne sont plus les miennes :
le temps est discontinu :
>                   je marche dans l’inconnu.


RC – juill 2017


Cette dame blanche – ( RC )


photo :  Elisabeth Kalinovski

 

 

C’est cette dame blanche,

qui ne se montre qu’en robe de soir,

au milieu des étoiles.

 

Certains disent que c’est comme une bulle,

échappée de l’étang ,

que les arbres n’ont pas pu retenir,

ni les oiseaux

 

et qui n’en finit pas de grossir,

légère et qui s’envole

toute ronde,

 

pour faire le tour du monde,

emportant son secret

dans sa face cachée .

 

Elle se méfie des hommes,

et de leur indiscrétion :

ils ont débarqué un jour sans prévenir,

ayant décidé de venir

à bord d’un vaisseau métallique,

dans une étendue désertique.

 

( un endroit impersonnel :

Y avait même pas un hôtel) !

Mais la dame étant fière :

 

elle n’a donné aux hommes que de la poussière,

car malgré sa bienveillance,

elle garde ses distances .

– L’espace est immense,

et tout le temps elle danse :

et tourne sans bruit :

Elle se fait belle chaque nuit

pour se faire caresser par le soleil :

Sa lumière l’émerveille .

 

Depuis la nuit des temps,

elle rêve d’en faire son amant .

( Aujourd’hui la lune est rousse

 

regarde comme sa peau est douce ! )

Elle n’a rien d’un épouvantail,

à cause de sa petite taille :

 

mais elle grossit de jour en jour :

et compte bien jouer un bon tour

à la terre

 

qui la maintient prisonnière :

elle se réveillera en sursaut,

sans ses ruisseaux,

 

et la mangera petit à petit

avec grand appétit :

La terre sera son satellite

 

elle la prendra sous son orbite

elle deviendra planète à son tour

ne serait-ce que par amour

et concurrencer Vénus .

 

Elle a bien d’autres astuces,

car notre dame blanche

voudrait bien prendre sa revanche :

 

( avoir à ses pieds le système solaire ! )

  • ça, ce serait le monde à l’envers !

RC- nov 2016


Mobile ( RC )


 

 

Il y a des perles  rouges

Que l’on suit à distance

 

Et des étoiles de lumière

Filant de l’autre côté

 

Avec leur traînée blanche

Qui balaie un instant la route

 

En courbes pointillées,

Du contour des collines.

 

La nuit est tombée doucement,

Enveloppant le parcours,

 

L’habitacle,  une bulle bercée

Du ronronnement  du moteur…

 

Les kilomètres  s’alignent,

Les villages lentement bougent

 

De l’autre côté de la vallée,

Et défilent en nombre.

 

Les maisons alignées,

Les tours illuminées,

 

Les avenues orange, et

Les néons des enseignes,

 

Bataillent  contre le sombre,

Et disparaissent  soudain

 

Au détour de la route,

Ou derrière un rocher,

 

Avalés par la distance

Et le sillon goudronné

 

Qui, lentement se déroule

En suivant le fil du temps,

 

Frêle ruban de la nuit

Se déplaçant, parallèle,

 

Aux efforts mesurés

De mon automobile.

 

 

RC  –   9 novembre 2012

Ps         : « au fil du temps », est un film ancien de Wim Wenders

photo; grandereveuse


Sphère – bulle – cellule ( RC )



 

 

Il y a sans doute                un au-delà,
Que je ne connais pas,
Si je dépasse              les  frontières
De ma propre sphère

Mais pourrais-je un jour pointer mon nez
On dirait                       que je suis  condamné
De naissance ,                s’il me fallait visiter
Une petite partie de l’immensité .

Le regard                         opaque  et veuf
Je reste recroquevillé , encore            dans cet oeuf
Qui me nourrit,             mais me happe
Mais  m’interdit ,             que je m’en échappe,

Et qu’enfin,                              je décolle
Hors de la membrane     molle
A faire de la naissance
Voyage en  reconnaissance.

Sorti                          de ma coquille
Faudra q’mes yeux se dessillent
Qu’aux dangers nombreux,           je m’habitue
Et que je fasse face,                    sans  qu’on me tue.

Selon les pointillés                   , je vais découper
Mon épaisse peau,                           – faut pas se louper –
Pour respirer un peu,                 l’air du dehors
Risquant peut-être              une prochaine mort.

La cage est trop étroite,           j’aimerais tant savoir
Si j’peux m’échapper, un tant soit peu         du noir
Découvrir une terre,                     plus hospitalière,
Et s’il existe ailleurs,                 un peu de lumière…

J’envie les serpents,             quand ils changent de peau
Changeant de costume, pour se faire            plus beaux,
Ils bousculent l’avatar,           oublient leurs cauchemars
Et l’enveloppe  ancienne ,              qu’ils  laissent à l’écart.

Moi , je suis collé,             dans cette cellule
Que connaissent aussi                ,tous les enfants bulle
Je ne peux rien faire,                 pieds et poings liés
Me voila englué,                  éternellement  prisonnier…

 

RC  –  22 juin 2012

 

Sphere – bubble – cell (RC)

There is no doubt, somewhere a beyond,
I do not know,
If I exceed the borders
From my own sphere

But ,one day could I point my nose
It seems I’m doomed
From the birth, if I had to visit
A small part of immensity.

The look opaque and widowed
I still curled up, still in the egg
Who feeds me, but  grabs me
But forbids me, that I escape,

And finally, I take off
Out of the soft membrane
To make , with the birth
A travel in recognition.

Out of my shell
My eyes  will be opened
As many dangers, I’m getting used
And I do face, without anyone killing me.

Along the dotted line, I’ll split
My thick skin – should not miss –
For a breath, the outside air
Risking may be an upcoming death.

The cage is too narrow, I would like to know
If I can get away, a little bit out of the black
Discover a land more hospitable,
And if there is somewhere, a little light ,too…

I envy snakes, when they change their skin
Changing her costume, to make them more beautiful,
They upset the avatar, forget their nightmares
And the old enclosure, they leave apart.

I’m stuck in this cell
All bubble children are knowing
I can not do anything,hand and feet bound ed
Here I am stuck,       forever prisoner …

RC – June 22, 2012

peinture: Salvador Dali   : l’enfant géopolitique attendant la naissance de l’homme nouveau –   1943


Mars incertain, de Tikopia


les variations nombreuses, de tikopia,lequel part souvent d’images photographiques ou pas, qui donnent l’impulsion à ses textes

photo- sépia – Italie

 

Dommage,  je n’ai pas  trouvé  comment  lui rendre un petit  hommage  de lecture…

Mars incertain

Un ciel lumineux léger en nuage
Sous le soleil des fleurs blanches
j’aimerais croire au retour d’une vie trépidante
mais les contours de mon corps restent flous
impalpable mer de nuage
qui aveugle mon monde sépia et instable
plus vide qu’une bulle d’air

d’après les photos de Claire Sloan, inspiré du la série Diary – march 09

Avec une photo de Claire  Sloan, justement

Tikopia, l'île aux images

Un ciel lumineux léger en nuage
Sous le soleil des fleurs blanches
j’aimerais croire au retour d’une vie trépidante
mais les contours de mon corps restent flous
impalpable mer de nuage
qui aveugle mon monde sépia et instable
plus vide qu’une bulle d’air

d’après les photos de Claire Sloan, inspiré du la série Diary – march 09

Voir l’article original


Dans mes bras (RC)


Mewar 1800 ( miniature indienne) gouache

Dans mes bras

 

Cachée au creux de mon ombre

Blottie sur mon épaule

 

Pleurant comme un saule

Tu es venue briser le sombre

 

Epouser de mon épaule, le creux

Piquer ton front à ma barbe naissante

 

Offrir ton dos à mes mains apaisantes

Je t’ai séchée de mon mieux

 

J’ai bu le vin clair de tes yeux

Tes sanglots étaient bleus

 

Ma langue salée, de tes soupirs

Le goût d’amers souvenirs

 

Egarée dans le labyrinthe

Tournant dans les couloirs noirs

 

A la recherche de l’espoir

Tu m’as laissé ton empreinte.

 

Le regard battant, et ses cils

Tu m’as pris par la main et dit

 

Que c’était loin le paradis

Mais je t’ai donné le fil

 

D’Ariane peut être, qui t’a permis

De retrouver le chemin de lumière

 

Sans plus regarder derrière

En me disant.(cher marquis…), mon ami…

 

Je ne sais s’il faut lier

çà à la descente

 

En trop forte pente

De vos escaliers

 

Ou s’ il fallait monter chercher

Dans la forêt sombre votre source claire

 

Par un jour d’orage, parsemé d’éclairs

Mais j’ai pris tes larmes, pour les sécher

 

Doucement est arrivée l’embellie

De tes beaux poèmes, c’était une bulle

 

Dont facilement, suis devenu l’émule

En rebondissant dans les éclaircies

 

Je sais tout ce que l’esprit recueille

Tout ce que le corps exige, et gémit

 

Aussi , tu es devenue complice à vie

Et mes bras, toujours, t’accueillent