Ed J Maunick – Port-Louis

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… Port-Louis ma capitale le Jardin des Salines
mes rêves devant la mer
les bateaux dans la rade mes adieux sans départ
aux tortues centenaires au Cimetière de l’Ouest
aux oiseaux bateliers mes escales fantômes Batavia Liverpool
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… Port-Louis ma délirante ce délit du partir alors que je t’aimais
trottoir après trottoir qu’avec mes amis d’or
nous frappions à ton ciel pour une mâne secrète
sur nos vies secondaires réinventions le monde
pour être enfin nous-mêmes
8 … Port-Louis mon beau blason
mensonges et vieux démons à ne savoir que faire
pour falsifier nos rêves et je m’étonne de vivre
de révolte en révolte sans laisser de répit
à mon sang pimenté pauvre et riche à la fois d’un visa capricorne.
extrait de « saut dans l’arc-en-ciel«
Destins insomniaques ( rime avec zodiaque) – ( RC )
Chimères, dragons, ciels de l’imaginaire,
S’entrecroisent et suivent
L’étang bleu de la nuit profonde,
Au milieu du destin des étoiles,
Qui semblent immobiles,
Comme le temps, qui navigue d’espaces
Si loins, dans la poussière sidérale,
Que les signes restent attachés ,
Comme soudés, à notre hémisphère,
Carte céleste de l’horoscope
Clin d’oeil de l’infini
Où combattent lion, scorpion, capricorne,
Messagers d’un Big Bang
Qu’on entendra ( pas encore )
Figures statiques, et dessinées,
Emportées par le glissement parallèle
Des galaxies plurielles,
Et qui contemplent nos songes,
En attendant,
L’irruption du jour,
Sur la terre,
Elle, encore soumise,
Au souffle régulier,
De sa révolution quotidienne,
Et d’un bain de lumière,
Dans lequel chavirent,
L’espace de quelques heures,
La nombreuse portée
Des créations du zodiaque,
Cartographiée à travers l’insomnie.
–
RC – 8 juin 2013
–
Edoardo Sanguinetti- elle est cachée (stigmate névrotique) dans ma bouche
–
1.
(et : eh !) ; elle est cachée ; et je dois dire, et je veux
(entre-temps) dire ; (et sous le coup de l’émotion) : eh ! ;
dire : eh, meine Wunderkammer ! meine Rosenfeld ! ;
(corne d’unicorne !) ; (cherchant (par exemple)
l’exaltation Vague) ;
et descendant (le 22 avril) la Rue
Royale, puis la Rue du Bois ; et je dois dire : tu es un
crabe (par insinuations) pétrifié ; et : elle est cachée
(stigmate névrotique) dans ma bouche ; (et la chose a
commencé) ; (…) ; (peut-être, vraiment) ; (précisément, je
ne me souviens pas, pas même quand,) ; et tu es un
caméléon (par inhibitions) sec ; cachée sur ma langue ;
(mais la chose) ; (…) ; (mais cette nuit, je ne la raconte
pas) (…) ; (et descendant vers la Rue de la Montagne, vers
le Marché aux Herbes, cherchant) ; cachée ainsi, à
creuser ; à creuser ici ; (eh !) ; et à creuser ici (cherchant) ;
cherchant (eh ! ici !), dans ma bouche, dans ma langue :
ce grotesque : ce grotesque triste :
il écrivit : est-il du capricorne ?
il est revenu (plus ardent qu’auparavant) ;
(c’était un fragment de conversation) ; puis il écrivit :
dans le cas où ; et au-dessus : dans le cas où LUI était
(et : dans le cas où LUI) ; et au-dessous : au cas (e : au ; et :
en ; et : n) ;
et : en tourment ; (et pour inspirer de la terreur : (du dégoût, peut-être) ;
chez les filles
aussi) ;
et le 24
février il écrivit : je ne pense plus ; parce que tu es une
mouche, une araignée (en gélatine) ; (dans un morceau,
en fusion, d’ambre) ;
P.S . en réalité il s’agissait de SAG
(et ici, eh ! ici
fait suite une longue ligne, une flèche) ; (une langue) ;
(obscène) ;
ittari ;
et : O (un savarin difforme qui finit sur la page (obscène) ;
à la page suivante) ;
je ne médite plus ; parce
qu’il écrivit ( : et tu es un théâtre anatomique) : voir E3
au-dessus de la carte (mais pense 6D, avec le Parc
d’Egmont, dans la nuit, et avec le conservatoire, et avec
l’hôtel d’Egmont lui-même, et avec tout, bref, avec
tout) ; et parce qu’il écrivit : j’écris ; (et : j’écris
encore) ; (et : j’écris moins) ;
encore moins :
Edoardo Sanguineti, Wirrwarr in La Nouvelle Revue Française, octobre 2007, n° 583, pp. 212-213. Traduit par Philippe Di Meo.
1.
(e:eh!); è nascosta; e devo dire, e voglio (per intanto) dire; (e
per emozione): eh!; dire: eh, meine Wunderkammer! mein
Rosenfeld!; (corno di unicorno!); (cercando (per esempio) l’exaltation
vague);
e scendendo (il 22 aprile) per Rue Royale, poi per Rue
du Bois; e devo dire: tu sei un granchio (per insinuazioni) petrificato; e:
è nascosta (nevrotico stigma) dentro la mia bocca; (e la cosa
è incominciata); (…); (forse, veramente); (non ricordo, di preciso,
quando, nemmeno); e tu sei un camaleonte (per inibizioni) secco; nascosta
sopra la mia lingua; (ma la cosa); (…); (ma quella notte, non la
racconto) (…); (e scendendo verso Rue de la Montagne, verso il Marché
aux Herbes, cercando) ; nascosta così, a scavare; a scavare qui; (eh!)
e a scavare qui, sempre (cercando); cercando (eh! qui!); nella mia
bocca, nella mia lingua: questo grotesque: questo grotesque
triste:
scrisse : è del capricorno? è tornato (più ardente
di prima); (era un frammento di conversazione); poi scrisse: nel caso che;
e sopra: nel caso che LUI fosse (e : nel caso che LUI); e sotto: nel
caso (e: nel; e: ne; e: n);
e: in tormento; (e per incutere
terrore: (disgusto, forse); nelle ragazze, anche);
e il 24
febbraio scrisse : je ne pense plus; perchè tu sei una
mosca, un ragno (in gelatina); (in un pezzo, in confusione, d’ambra);
PS.in realtà trattasi di SAG
(e qui, eh ! qui
segue una lunga linea, una freccia); (una lingua); (oscena);
ittari ;
e : O (una ciambella deforme che termina nella pagina (oscena) ; nella pagina
seguente);
je ne médite plus ; perché scrisse (: e tu sei un teatro
anatomico): vedi E3 sopra la carta (ma pensa 6D, con il Parc d’Egmont,
nella notte, e con il conservatorio, e con l’albergo stesso
d’Egmont, e con tutto, insomma, con tutto); e perché
scrisse: j’écris; (e: j’écris encore); (e:j’écris moins) ;
encore moins:
Edoardo Sanguineti, Wirrwarr, in Mikrokosmos. Poesie 1951-2004, 2004, Editore Feltrinelli, Collana Universale economica, 2004, pagina 41. A cura di Erminio Risso.