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Sonnet de la vie rétrécie – ( RC )


Trish Thomson


Je n’ai pu saisir les fleurs maigres,

qui ont échoué aux dents

des apprentis funèbres :

– déjà s’était retiré le sang,

des fleurs sèches et anémiques –

         comme leurs couleurs :

leurs feuilles d’acier surpiquent

mon front ceint de douleur

Devrais-je porter ce carcan,

la marque infâme

d’un lent rétrécissement ,

la corbeille de soif ,      de l’âme

                 qui sèche sur son pied,

où se glisse la caresse du roncier ?

RC


Fondu dans l’immobilité – ( RC )


 

 

Fondu dans l’immobilité,

C’est situé sous une écorce, où se balancent des pulsations du silence.
Une écorce de chair
Elle se maintient ,     mais le corps fond.
Comme bu                 par sa surface intérieure.

>         Avoir donc la place de remuer dessous,
Les os s’épiant, et ayant leur propre raisonnement…
Mais toute une apnée de tensions les maintient à distance.

Ce sont des ligaments, des fibrilles, des tendons, qui se croisent,
faute de muscle.

Emmitouflé d’une apparence.
Il suffirait d’appuyer       pour en déceler le creux.

Ainsi cabossé comme pourrait l’être         un fruit sec,   libéré du poids liquide,
momie à la surface riante, mais peinte .

Un masque pour paraître.
Mais dont la fixité inquiète.

Celui qui ne sait plus quel corps il habite,
justement privé d’ enchaînements et mouvements utiles.

Soudé aux montants du lit, les roues caoutchoutées.
Au carcan des poulies,        la potence aux perfusions,

qu’on pourrait, gag suprême, orner de la photo du patient…              – la potence –
Juste dans le champ de vision …. le regard toujours fixé au plafond.

Le corps corseté n’autorisant que l’angle restreint permis aux yeux
Bénéficiant de la seule exception à l’immobilité…

RC – avril 2014


Cribas – Le carcan du poète


photo: Angela Vicedomini - Nivola

Le carcan du poète

Par Cribas le dimanche 31 décembre 2006,

 

Qu’on s’en aille !

Au loin

Le cœur des malfrats

De la poésie.

 

Je suis un voleur de mystères

Un extincteur avec des gants.

Lorsque je mets le feu aux vers

 

C’est que je vois rouge

Du bout de mes phalanges

Je nage heureux dans l’indécent.

 

Un seul instant,

Mais pour toujours.

Au diable les corneilles

Et les pies de passages.

 

Je délivre un message

Car je rêve ou je m’éveille,

Devant de blanches colombes

 

Ou des ailes de mésanges.

Un instant,

Mais pour toujours.

 

Que je m’en aille

Au loin !

 

Le cœur en petites phrases

D’hérésie soudain !