Pierres de basalte, comme un mensonge – ( RC )
photo perso :cascade de Déroc – Aubrac
C’est un peu une frontière incertaine,
où se dispute un sable noir,
proche de la vase ;
des plantes spongieuses,
et l’illusion de solide,
que des pierres symbolisent.
Aussi, si je risque quelques pas,
sur les pierres découvertes,
ce serait comme un gué,
permettant de passer
de l’autre côté.
Mais ce sont des rêves mouillés,
qui peuvent à chaque instant glisser,
sous la plante des pieds .
On imagine ces roches comme un mensonge,
venu se plaindre aux eaux .
Peut-être n’ont-elles aucune consistance,
et elles peuvent disparaître,
comme elles sont venues,
trichant , en quelque sorte,
prêtes à se dissoudre,
si besoin est .
Le petit ruisseau qui sourd,
ne les écoute pas,
juste le cri des grenouilles,
qui ne croient pas en leurs histoires.
Car des pierres, il y en a plus bas.
Elles ont chuté,
basculé du plateau,
hexagones de basalte
à la géométrie trompeuse,
entraînant une partie du ciel,
chute vertigineuse .
Là s’interrompt l’horizontale :,
tout est en suspens,
quelques instants,
avant que l’eau ne chute à son tour,
et s’évade en cascade blanche .
RC- oct 2017
A cet instant précis – ( RC )
Un peu de blanc, et du noir dedans,
et des lignes qui s’étirent :
des images , un instant
figées, et c’est une cascade
qui ne tombe plus,
saisie dans son élan par le gel .
Le regard saisit les formes,
où la lumière s’est posée :
il cherche dans les ombres ,
un peu de vie cachée ,
et déjà, arriver à deviner
la couleur des choses .
A cet instant précis.
–
RC – nov 2017
Hommes ingénus – ( RC )
Aquarelle – Andrew Wyeth de la « suite Helga »
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Si le ciel t’est tombé sur la tête
Cela a dû faire dégoulinade
Il a joué les trouble fêtes
Avec tes cheveux libres , en cascade
Et comment de même, les condamnés
D’une errance passée, trépassée
Peuvent laisser passer l’orage d’années
Et utiliser, de ce qui leur reste amassée
Du sentiment de liberté retrouvée , comme
Aux portes ouvertes sur l’espace inconnu
D’un temps qui a coulé sans eux, hommes
Mis entre parenthèses, quelque part ingénus
—
6 nov 2011
Nouvelle naissance, au sortir du gris – ( RC )

peinture: Emilio Scanavino
Etouffant ton angoisse,
Et, confronté au vide,
Une corde tendue au-dessus du précipice,
La bruine d’une cascade mugissante,
Saisis l’instant précis,
Pour peut-être passer sans encombre,
De l’autre côté,
Et laisser de l’autre ton passé
Progressant, la vie suspendue à un cable,
Mais toujours reliée à la mémoire.
Une ligne à trait tendu,
Une parole laissée au vent,
Portée jusqu’aux mots qui sauvent,
Et tu verras au plus loin,
De cet endroit,
L’horizon élargi
A perte de vue,
Ou plutôt, la retrouver,
Réinventer la vie,
En nouvelle page blanche
Te laissant éblouï,
Où la toute première trace,
Sera nouvelle naissance ,
> Au sortir du gris.
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RC- avril 2014
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Les vertus du nettoyage – ( RC )

installation: Jean-Pierre Reynaud
La clarté du carrelage heurte les murs.
Une lumière stridente chute en cascade des immeubles voisins.
Reflets des vitres rapprochées des bureaux d’affaires.
Intempestive, alors que les murs restent muets.
Vides,
Silencieux.
Sans ouverture.
Et développent leur moisissure.
Indifférents.
Une langue étrangère, opposée au vide .
Le carrelage blanc.
Nettoyé depuis peu.
Il y a pourtant encore des traces de sang dilué, incrustées dans les joints.
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Il n’y a plus personne ici .
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RC – mars 2014
( il m’est venu après, qu’il pouvait y avoir un rapprochement avec le texte d’Arthémisa: » les conditions d’un échappement »… — et curieusement en y retournant, j’ai vu qu’elle avait fait le choix du même artiste pour l’accompagner… )
-il y a bien entendu aussi avec l’emploi du terme « nettoyage », un rapport avec ce mot, employé dans le « nettoyage ou « purification » ethniques »…pratiqué il n’y a pas si longtemps, et considéré comme une « vertu » dans l’ex-Yougoslavie, et au Rwanda…
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Grande sonate ( RC )
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Au secret, imprimé de signes, sur la partition,
S’arrangent triolets, triples-croches et soupirs,
Complotant sur les portées…
Pour jaillir,
Sous les doigts du pianiste,
L’haleine des accords sauvages,
Martelés de la gauche
Tempérant la dentelle d’un thème
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L’épopée fraîche,
Scintillante cascade,
Passant, fluide, d’une main à l’autre,
Se poursuivent sans relâche,
Semblant inventer l’instant d’après,
Comme aussi, à l’intérieur,
Les ondes visibles, les petits marteaux
de feutre qui ondulent,
–
Ainsi le vent dans les blés
Devient palpable,
La musique ici, on la voit
Elle s’échappe,
D’un grand piano noir,
A l’arrondi d’une oreille,
Son couvercle est ouvert
L’intérieur est de feu,
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Vers la flamme,
Ses cordes frémissent.
Se succèdent les mesures,
Les tempos se détendent ,
puis accélèrent,
Comme s’ouvrent les bras du pianiste,
Et survolent le clavier.
– Deux ailes d’un oiseau de proie -,
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Puis se referment sur les touches d’ivoire,
Les notes s’envolent, se pressent et se cabrent,
Les cheveux saccadés au même rythme,
Balayant presque le pupitre…
Crescendo, lumières croisées sur nos folies,
Puis ombres de détente et retour du thème,
Indiquant , ré majeur,
La fin du premier mouvement.
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La caresse dansée, au royaume sonore *
De la sonate.
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* » Vers la Flamme », et « Caresse dansée », sont le nom de pièces pour piano d’ Alexandre Scriabine
RC – 9 septembre 2013
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Sur ton visage marqué de rides (RC )

Photo documentary Educational resources
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Sur ton visage marqué de rides
Et de la vie, le voyage,
L’ombre parle aux années,
Les larmes perlent tes joues
Je cherche l’abri de ton regard,
Et la cascade de tes cheveux
Au delà du temps, et des saisons,
Comme les feuilles parlent aux arbres
De naissance, de joie, de sécheresse
De renoncements.. et de renouveau..
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RC – 15 mai 2013
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T.S. Eliot- Arriver là d’où nous sommes partis

peinture: Jerome Bosch – extrait du » jardin des délices »
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« Nous ne cesserons d’explorer
Et le terme de toute notre exploration
Sera d’arriver là d’où nous sommes partis
Et de connaître cet endroit pour la première fois.
Franchir la porte inconnue et reconnue
Quand le dernier coin de terre à découvrir
Sera le commencement même ;
À la source du plus long des fleuves
La voix de la cascade cachée
Et les enfants dans le pommier
Non connus car non recherchés
Mais entendus, à demi entendus, dans le calme
Entre deux vagues marines. »
de « « Little Gidding », Quatre Quatuors »
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