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Cathy Garcia – printemps païen – végétal


peinture Georg Sabin

Graines de désir,
Germées à l’ombre,
Au cœur du cœur.

Noyaux de vie,
Toute concentrée
Appelée à croître.

Pousses victorieuses
Et jaillissantes
Dans un premier
Éblouissement!

Feuilles enfants
Déployées,
La tendresse
Du fin duvet.

Rencontre avec l’eau,
Plaisir de la croissance,
Élévation.

Tige vivante,
Souple et caressante,
Tendue, dressée,

Portant ses fruits,
Sa fleur
En bouton secret.

Sortilège de la lumière
Conjuguée au vent
Et à l’amour!

Mystère éclos…
La fraîche merveille
D’un rouge délicat.

Robes de soie et de velours
Aux teintes les plus pures,
Parfums étranges et lourds.

Une corolle épanouie,
Un sexe frémissant,
Totalement offert!

Plénitude éphémère,
Le printemps
Pour lune de miel !


Cathy Garcia – arbre


aquarelle Peter Vilhelm Nielsen

j’aime la grâce du vent

dans tes branches

j’aime ton silence et le battement

de mon cœur contre le tien


Cathy Garcia – Printemps Païen


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peinture  –  détail de Cl Monet

Papillotes bleues qui dansent,
Papillons heureux qui s’élancent
Dans le vaste le ciel
Mouillé de pastel !
Clochettes qui vont par les chemins,
Porteuses de bonnes nouvelles,
Froissant leurs ailes sur les herbes
Parfumées.
Cortège étincelant, Vibrionnant de soleil !

Clavecins huilés
Qui bruissent
Dans les champs d’azur !
Corolles lisses, touches
De blanc pur,
Si fragiles
Et maintes fois déflorées
Par un doux et vigoureux
Bourdon déluré.

Bat le tambour de la terre,
Cœur de mésange chaud et palpitant
Et dansent les filles légères,
Leur robe en fleurs !
Sonnent les fifres,
Chantent les alouettes,
Les rats des champs
Sortent en guinguette!

Les nuages pompeux
Entrent dans la danse
Et tournent,
Tournent de plus en plus vite !
Ils enflent, s’assombrissent
Jusqu’à se brouiller entre eux
Et moi qui dansais avec eux,
Le nez en l’air,
Le cul par terre,
J’entends le crépitement
De leur rage qui ruisselle
Sur ma pauvre pomme
Inondée de joie !


Cathy Garcia – Oeil de lune


 

 

 

OEIL DE LUNE

Velours noir,
Pierres brutes.
Encensoirs,
Douces flûtes.

Amours félins,
Juste émotion.
Contre le sein
L’édredon.

Le chat-huant
Dans la nuit.
Chuintement
De magie.

Les bras tendus
D’une vigne vierge,
Fée répandue
Sans nul visage.

Verte et souple,
Liane enchantée.
Geste ample
Garde le secret.

Cour d’étoiles
Et de gravier.
Cailloux pâles,
Maison d’été.


Cathy Garcia – Luciole


 

 

 

photo paige de Ponte, extraite  de Gaia

photo        Paige de Ponte,        extraite de Gaia

 

Tu es
beau
de cette beauté brute
encore un peu gauche
bougonne
farouche
tes pommettes tes yeux
me parlent d’un ailleurs
que j’ai déjà connu

comment pourquoi
résister
tendre esquisse de vol
les gestes en équilibre
étonnés d’eux-mêmes

comment pourquoi
oublier
cette lumière
au dedans
au-dehors
le vent qui berce
sur nos têtes
les arbres en partance
imaginaire

le parfum du bois
le grognement de la chienne
et la nuit soûle
d’étoiles
qui se roule à terre

comment pourquoi
s’arracher des lèvres
ce goût d’effraction ?

tu es
vois-tu

de ceux qui me voient
comme je me rêve

l’illusion
est si belle

vaut bien la blessure
que tu ne manqueras pas
de me faire

 


Cathy Garcia – Serre-gorge


peinture Philps Wouwermans, cheval blanc, et vieil homme  avec fagots  XVIIè siècle

peinture Philps Wouwermans, cheval blanc, et vieil homme avec fagots          XVIIè siècle

La pluie laisse des copeaux
au creux des abreuvoirs
Les yeux des oiseaux le disent
le ciel devient trop noir

Octobre enragé déchire les arbres
cochés de rouge les crapauds pleurent
sur la vieille margelle

tu le sais
jamais tu ne retourneras
sur tes pas
ou ceux d’un autre

et ta main lasse
s’entrouvre
pour laisser couler
la miellée

les regrets se laissent compter
un par un
à ton serre-gorge

tu sais
le sang
l’aube
la fêlure du regard
où s’engouffre
la lumière

et sur le trou sur le
manque
tu poses la première syllabe
d’un nouveau cycle
de sable

tu sais
tu sais la roue qui
éparpille
dissout
tu sais l’alternance
la vanité

puis tu oublies
et courbée sur l’enclume
commences à forger
ton prochain
serre-gorge

————

 

 


Cathy Garcia – Sweet Alice


SWEET ALICE

Peuples champignons
Chuchotent tout bas
Porteurs de visions
Conseillers des bois.

Fillette ingénue
Beaux yeux de biche
Ses petits pieds nus
Galopent sur la friche.

Les esprits te veillent
Enfant de la terre
Regarde, les abeilles
Te dessinent la mer!

Les pavots sont sages,
La mer est calme,
Sens, sur ton visage
Le sel de mes larmes.

Respire, Sweet Alice,
Les vents d’Orient,
Et toutes leurs épices,
Vifs poisons ardents !

Vois, la lune qui pleure
Des poissons d’argent,
D’argent et de beurre,
En flots de diamants.

Et tu dors encore
D’un profond sommeil
Et tu rêves encore
Mon enfant de miel


Cathy Garcia – Ma thématique


asymptote verticale

MA  THÉMATIQUE

sur l’abscisse désordonnée de mes amours
j’ai posé
la circonférence
d’une lune pleine

sur les sinuosités de ma sauvagerie
j’ai lâché des aigles
brûlants
et aimé sentir ma chair
se détacher
par petits bouts

sur mes désirs parallèles
j’ai tendu des ponts
des passerelles instinctives
pour attirer la foudre
balafrer la plénitude
de mes courbes peut-être trop
maternelles

l’oiseau de nuit
s’acharne à prévenir
qui n’a pas d’oreilles
qui ne veut pas en avoir

effeuillage

un peu beaucoup
passionnément
pas du tout
je t’aime
veut tout
et rien
dire

 

 

 

sculpture: A  Rodin  le baiser


Cathy Garcia – Le septième sens


pantin surréaliste auteur Marcel Caram, autres oeuvres visibles sur flickR

Le septième sens

L’âme nue, coquillage brisé
Dans un mouchoir de peau.
Une algue violette
Au cœur du ruisseau,
Un trou dans le four à vie !

L’air d’un rire, sa note, son parfum,
Puis la coupe noire, vin du pirate,
Les fards du défunt.

Mains sur le corps
Mirage !
L’île, clé du silence,
La valse des innocents
Accrochés aux nuages.

Caractères de loups tendres,
Des lunes
Trop pleines d’attendre,
Trouver où ranger
La toile et le venin !

Le chant de l’oiseau dans la neige,
L’enfant rouge avale un rasoir.
La traînée sombre du cortège,
Le port défendu de l’espoir.

Peut-être un dernier vol ivre

Vers la dent de l’Eden,
Pour  jeter têtes vives
Les bourreaux dans l’aven !

 

-.CATHY  GARCIA


Cathy Garcia – Suture


Cathy Garcia, poète, a aussi son blog, où beaucoup d’informations  peuvent être trouvées  sur son oeuvre éditée

quant à écrire autant réunir la plume et la main

SUTURE

Lunes de cire

Echo des frontières

Tracées au khôl

Nuit émaciée

Aux éclats de souffre

La langue des anges

Dérange les nerfs

Prend la douleur

Trois fois nouée

Mots souillés

Paupières éparpillées

Aux portes

Langues humaines

Langue de la soif

Première

Obstinée

Rapprocher les lèvres

Recoudre le mot

———–

La plaie le meurtre

Par un baiser

Ou le silence