Guy Goffette – Famine
Certains dimanches d’été, le ciel descend sur terre et tire au cordeau des routes pour les familles sans auto, les chevaux sans maître, les filles gommées des calepins.Sans bouger, chacun voyage à son rythme dans un pays rendu d’avance, jusqu’à ce que, le soir tombant, il faille se lever, rentrer le banc qui fraîchit, passer la barrière, le seuil, le jeu des ombres, son propre corps et retrouver enfin son visage dans la glace comme cette toile depuis des siècles dans la chambre du peintre.
Le comptable a fermé le dernier guichet tiré la grille et peut-être un instant pensé à devenir voleur, à céder au poids de la clé brûlante dans la poche tandis que le soleil aux plis de sa nuque verse la rouille des jours perdus à supputer la chance d’une fenêtre dans ces visages minés à contre-jour par la pioche infatigable du temps
Les villages de schiste sombre et froid laissent courir aussi des filles aux lèvres peintes et souvent le poing des vieux laboureurs s’écrase sur la table de l’unique bistrot élargissant d’un coup l’espace de l’attente où la lumière se rassemble, frileuse et comme prise au piège d’une lampe
mais il est midi à peine et dans la rue un chat guette une proie que personne ne voit
Derrière la haie le poste à transistors susurre le cauchemar de l’Histoire tandis que l’homme au bras huileux fend à la hache un bois récalcitrant dont le sang atteint le ciel au menton comme s’il voulait porter à notre place la croix alourdie du présent
La maison à veilleuse rouge dans l’impasse tu attendais de grandir, le cœur et les doigts tachés d’encre pour y chercher des roses
A présent qu’une route à quatre bandes la traverse tu es entré toi aussi sans savoir dans la file qui fait reculer l’horizon où cet enfant t’appelle qui n’a pas pu grandir portant jour après jour en ses mains sombres le bouquet rouge au fond du ciel que tu n’as pas cueilli
Comme le visage à vif du boxeur aveugle après la troisième chute tu n’entends plus les coups mais ton cœur entre ciel et terre qui répète sans se tromper le nombre exact
Le soir qui tombe sur tes épaules enfonce les clous un peu plus bas
Minée par quelle mer la ville puisque les taupes n’y harcèlent pas le printemps sans racines
Peut-être est-il venu le temps de croire que Jonas est vraiment sorti de la baleine et que c’est lui ce vide au carrefour que tous rejettent en accélérant
Les yeux jaunes des voitures le soir tu les voyais déjà, enfant détourer le pied des immeubles et tu faisais pareil à table avec la mer et les ciseaux dorés ajustant patiemment sous la lampe l’image à sa légende obscure.
A présent tu sais lire et tiens ferme la barre de ta fenêtre sur le monde où les immeubles s’écroulent l’un après l’autre dans l’incendie découvrant peu à peu la ligne sous laquelle il te faudra descendre descendre encore, paupières closes, pour joindre les bords extrêmes de ta vie.
peinture edw Hopper
Lui qui avance les mains nues les paupières scellées sur la scène déserte et sous les projecteurs le temps ne l’arrête pas ni le vide, il marche depuis des siècles vers un mur connu de lui seul comme l’arbre qu’un ciel obstiné tire vers l’horizon et s’il s’écarte parfois c’est pour laisser à sa place une fenêtre ouverte où quelqu’un appelle invisible et chacun croit l’entendre dans sa langue
La nuit peut bien fermer la mer dans les miroirs : les fêtes sont finies le sang seul continue de mûrir dans l’ombre qui arrondit la terre comme ce grain de raisin noir oublié dans la chambre de l’œil qu’un aigle déchirant la toile enfonce dans la gorge du temps
La nuit a volé son unique lampe à la cuisine piégé dans la vitre celui qui se tait debout dans la tourbe des mots
Il brûle à feu très doux l’obscure enveloppe du silence (comme ces collines sous la cendre réchauffent l’aube de leur mufle) et pour la première fois peut-être son visage d’ombre est toute la lumière et parle pour lui seul.
Un peu du plâtras des murs rien qu’un peu et rendre à la jeune putain son sourire de vierge
(Aimer ô l’infinitif amer dans la nuit des statues et dans le jour qu’écorchent les bouchers)
Visage impossible à saisir avec ce ciel collé au bout des doigts quand la femme unique sur toutes les fenêtres aveugles de la terre roule des hanches et passe .
Ce peu de mots ajustés aux choses de toujours ce questionnement sans fin des gosses dans la journée ces silences plus longs maintenant, à l’approche du soir comme le soleil traversant la chambre vide sur des patins,
tout cela qui se perd entre les lames du parquet, les pas, les rides a fini par tisser la toile inaccessible qui drape chacun des gestes du vieux couple lui donne cet air absent des statues prenant le frais dans la cour du musée
et nul ne voit leurs ombres se confondre enjamber le haut mur du temps mais seulement l’échelle aux pieds de la nuit l’échelle sans barreaux ni montants d’une vie petite arrivée à son terme.
Lié à la transparence – ( RC )
C’était comme un cauchemar,
car , au sortir d’un songe
je n’avais plus de visage,
comme le disait le miroir :
j’en avais perdu l’usage,
peut-être la glace renvoyait-elle un mensonge…
derrière moi – que du noir…
– ce qui est difficile à décrire…
c’est ainsi que l’on pense reconnaître
le plus commun des vampires
– n’arborant même pas une tête de mort…
or, j’étais vivant – et sûr de l’être
mais par un coup du sort
je n’avais plus d’apparence…
une vision un peu fantasque,
liée à la transparence :
j’ai dû me composer un masque,
copié sur un homologue :
une figure de cire
trouvée dans un catalogue :
histoire d’appartenir
à l’humanité ordinaire
que l’on croise d’habitude
sous toutes latitudes,
tous se donnant des airs
d’être eux même ..
mais comme savoir
si c’est un stratagème
donnant autre chose à voir
qu’ un vide habité:
quelqu’un définitivement effacé
qu’il a fallu remplacer
par une autre personnalité…
–
RC – nov 2016
Astrid Waliszek – La faim de Mandelstam
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Il est des jours – j’aimerais ne pas savoir qu’ils ont existé. Il est des nuits si noires à se souvenir de tout, de tout ce qu’on sait. De la joie lente devant une fleur d’hiver je voudrais garder l’ourlet, suave broderie à poser sur ce cauchemar comme un soupir.
Cette jacinthe, la planter en pleine terre
Sur son glacial pays rectangulaire – cette tombe, muette comme la pierre
Qu’enfin, l’odorante solitaire aux cent fleurs
Nourrisse ses songes de sa foison colorée
Dans sa brume opaque, un dièse sur une portée.
– plus d’infos sur Mandelstam
Villages morts – figures d’un exode rural – ( RC )
Un hameau abandonné entre Alés et Saint Ambroix (Vallée de la Cèze)
–
En traversant, l’espace d’une déchirure,
Certains diraient « cauchemar »,
Des villages désertés,
Où la vie s’est repliée,
Desséchée. –
–
Certains,
Où se multiplient les vents,
Et battent portes et volets ,
Sur les façades des maisons vides.
–
Et risquant mes pas,
Sur l’absence,
Le cataclysme passé,
Dont on ignore les vraies causes…
–
Le foudroiement lent,
Du défilé des années,
L’impossibilité de continuer,
A subir les assauts de l’hiver,
Où il est juste question de survivre,
–
Alors que l’avenir n’est est plus un,
Que les sources se tarissent…
Et aussi, l’exode vers les villes,
Font, que, petit à petit,
La vie se déplace,
–
Et qu’ici, seuls restent,
Accrochés à leur passé,
Les arbres,
Qui font le lien,
Entre le ciel et la terre,
Si , plus personne ne vit ici.
–
Seuls reviennent,
Le temps de quelques mois,
Les vacanciers,
Epris de paysages champêtres,
–
Fuyant le bruit et la fureur,
Des banlieues grises,
Des appartements étroits,
Et des parkings payants.
–
Mais ce sont des temps d’illusion,
Dont on revient vite,
En faisant la queue, sur les autoroutes.
Car le pays réclame son dû,
Et reprend ses droits
–
Il ne peut pas être regardé,
Comme une simple carte postale,
En couleurs, et seulement en été,
Quand les saisons, sont là,
Comme ailleurs,
–
Et le gel et la boue,.
Et que les ronces prolifèrent,
Dans les maisons abandonnées,,
Aux toits effondrés…
Et sans bétail, les champs aux herbes folles.
–
RC – 20 novembre 2013
–
note: ces « villages morts » sont aujourd’hui une réalité, dans les zones « reculées », où l’accès y est difficile…
… d’autres sont restaurés mais sont sous « perfusion », d’une vie artificielle, quelques semaines dans l’année, et fermés le reste du temps, en particulier dans les zones touristiques, où seul le « loisir en boîte », fait recette,.
C’est bien là que s’exprime de façon évidente , un paradoxe, entre l’apparence, et la vie authentique, symbolisée par l’existence même de ces villages .
–
Antonella Aneda – Avant le dîner
[Prima di cena]
[Avant le dîner]
Avant le dîner, avant que les lampes ne chauffent les lits et que le feuillage
des arbres ne devienne vert-noir et la nuit déserte. Dans le court espace du
crépuscule défilent des saisons entières et méconnues; le ciel alors se charge
de nuages, de courants qui soulèvent bûches et ronces. Contre les vitres de la
fenêtre bat l’ombre d’une tempête mystérieuse. L’eau renverse les buissons,
les bêtes chancellent sur les feuilles mouillées. L’ombre des pins s’abat sur les
planchers; l’eau est gelée, de la forêt. Le temps s’arrête, disparaît.
Soudainement, dans le calme solennel des allées, dans le vide des fontaines,
dans les pavillons éclairés toute la nuit, l’hôpital resplendit tel une résidence
de Saint-Pétersbourg en hiver.
Il y aura un cauchemar pire
entrouvert entre les feuilles des jours
aucune porte ne claquera
et les clous plantés au commencement de la vie
plieront à peine.
Il y aura un assassin étendu sur le palier
son visage dans les draps, l’arme à ses côtés.
Lentement la cuisine s’entrouvrira
sans le bruit des vitres brisées
dans le silence d’un après-midi d’hiver.
Ce ne sera pas l’amertume, ni la rancune, seule
– pour un instant – la vaisselle
deviendra immense d’une splendeur marine.
Alors il faudra s’approcher, monter peut-être
là où le futur s’étrécit
à l’étagère remplie de pots
à l’air renversé de la cour
au vol sans déploiement de l’oie,
avec la mélancolie du patineur nocturne
qui d’un coup connaît
le sens du corps et de la glace
se tourner à peine,
s’en aller.
Traduit par Francis Catalano et Antonella D’Agostino
La porte du sommeil ( RC )
photo : opéra de Wagner: l’anneau des Nibellungen
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La porte du sommeil
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Lorsque la lourde porte s’entrouvre
Et que se glissent les rêves
Les brumes des légendes,
Les nymphes flottantes,
Aux bruits de la forêt,
Laissée, nocturne à la mousse
Et aux sommeils sauvages,
Juste effrités, par les images
Furtives des biches, venues s’abreuver
Aux sources de la nuit.
Il y a dans nos mémoires,
Toutes les histoires,
De chevaliers errants,
Les étangs fumants,
Les poussières fuyant en rayons de soleil,
Lorsque, justement, on sombre dans le sommeil.
Les fées sont d’exquises danseuses *
Les plantes, aux tentacules vénéneuses,
Se liguent , hantant, en errance,
Nos souvenirs d’enfance.
Dans nos rêves, se glisse la tempête,
Si on soulève la tête,
C’est tout un monde fantastique,
Qui bascule toute logique
Le désert des tartares
Les griffes du cauchemar,
Les épées qui tranchent
Les arbres qui se penchent
La brume filtrant des puits
Les nains qui s’enfuient…
Un cercle de feu , où s’inscrit
— La chevauchée des Walkyries,
L’écho renvoit, et répète
Les sonneries des trompettes…
— Dans la tête aussi , les peintures d’Odilon Redon
Et s’envolent aussi le char d’Apollon,
Et d’autres animaux sauvages,
Quittant la terre pour un voyage,
Tutoyant l’irréel
Dès que leur poussent des ailes.
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RC – 4 décembre 2012
illustration: l’or du Rhin
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Louis Aragon – tant que j’aurai le pouvoir de frémir
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Tant que j’aurai le pouvoir de frémir
Et sentirai le souffle de la vie
Jusqu’en sa menace
Tant que le mal m’astreindra de gémir
Tant que j’aurai mon cœur et ma folie
Ma vieille carcasse
Tant que j’aurai le froid et la sueur
Tant que ma main l’essuiera sur mon front
Comme du salpêtre
Tant que mes yeux suivront une lueur
Tant que mes pieds meurtris ne porteront
Jusqu’à la fenêtre
Quand ma nuit serait un long cauchemar
L’angoisse du jour sans rémission
Même une seconde
Avec la douleur pour seul étendard
Sans rien espérer les désertions
Ni la fin du monde
Quand je ne pourrais veiller ni dormir
Ni battre les murs quand je ne pourrais
Plus être moi-même
Penser ni rêver ni me souvenir
Ni départager la peur du regret
Les mots du blasphème
Ni battre les murs ni rompre ma tête
Ni briser mes bras ni crever les cieux
Que cela finisse
Que l’homme triomphe enfin de la bête
Que l’âme à jamais survivre à ses yeux
Et le cri jaillisse
Je resterai le sujet du bonheur
Se consumer pour la flamme au brasier
C’est l’apothéose
Je resterai fidèle à mon seigneur
La rose naît du mal qu’a le rosier
Mais elle est la rose
Déchirez ma chair partagez mon corps
Qu’y verrez-vous sinon le paradis
Elsa ma lumière
Vous l’y trouverez comme un chant d’aurore
Comme un jeune monde encore au lundi
Sa douceur première
Fouillez fouillez bien le fond des blessures
Disséquez les nerfs et craquez les os
Comme des noix tendres
Une seule chose une seule chose est sûre
Comme l’eau profonde au pied des roseaux
Le feu sous la cendre
Vous y trouverez le bonheur du jour
Le parfum nouveau des premiers lilas
La source et la rive
Vous y trouverez Elsa mon amour
Vous y trouverez son air et sont pas
Elsa mon eau vive
Vous retrouverez dans mon sang ses pleurs
Vous retrouverez dans mon chant sa voix
Ses yeux dans mes veines
Et tout l’avenir de l’homme et des fleurs
Toute la tendresse et toute la joie
Et toutes les peines
Tout ce qui confond d’un même soupir
Plaisir et douleur aux doigts des amants
Comme dans leur bouche
Et qui fait pareil au tourment le pire
C’est chose en eux cet étonnement
Quand l’autre vous touche
Égrenez le fruit la grenade mûre
Égrenez ce cœur à la fin calmé
De toute ses plaintes
Il n’en restera qu’un nom sur le mur
Et sous le portrait de la bien-aimée
Mes paroles peintes
—
Le roman inachevé,
Poésie / Gallimard.
André Laude – si j’écris
si j’écris c’est pour que ma voix vous parvienne
voix de chaux et sang voix d’ailes et de fureurs
goutte de soleil ou d’ombre dans laquelle palpitent nos sentiments
si j’écris c’est pour que ma voix vous arrache
au grabat des solitaires, aux cauchemars des murs
aux durs travaux des mains nageant dans la lumière jaune du désespoir
si j’écris c’est pour que ma voix où roulent souvent des torrents de blessures
s’enracine dans vos paumes vivantes, couvre les poitrines d’une fraîcheur de jardin
balaie dans les villes les fantômes sans progéniture
si j’écris c’est pour que ma voix d’un bond d’amour
atteigne les visages détruits par la longue peine le sel de la fatigue
c’est pour mieux frapper l’ennemi qui a plusieurs noms.
André Laude, Comme une blessure rapprochée du soleil, La pensée sauvage, 1979
–
Sphère – bulle – cellule ( RC )
–
Il y a sans doute un au-delà,
Que je ne connais pas,
Si je dépasse les frontières
De ma propre sphère
Mais pourrais-je un jour pointer mon nez
On dirait que je suis condamné
De naissance , s’il me fallait visiter
Une petite partie de l’immensité .
Le regard opaque et veuf
Je reste recroquevillé , encore dans cet oeuf
Qui me nourrit, mais me happe
Mais m’interdit , que je m’en échappe,
Et qu’enfin, je décolle
Hors de la membrane molle
A faire de la naissance
Voyage en reconnaissance.
Sorti de ma coquille
Faudra q’mes yeux se dessillent
Qu’aux dangers nombreux, je m’habitue
Et que je fasse face, sans qu’on me tue.
Selon les pointillés , je vais découper
Mon épaisse peau, – faut pas se louper –
Pour respirer un peu, l’air du dehors
Risquant peut-être une prochaine mort.
La cage est trop étroite, j’aimerais tant savoir
Si j’peux m’échapper, un tant soit peu du noir
Découvrir une terre, plus hospitalière,
Et s’il existe ailleurs, un peu de lumière…
J’envie les serpents, quand ils changent de peau
Changeant de costume, pour se faire plus beaux,
Ils bousculent l’avatar, oublient leurs cauchemars
Et l’enveloppe ancienne , qu’ils laissent à l’écart.
Moi , je suis collé, dans cette cellule
Que connaissent aussi ,tous les enfants bulle
Je ne peux rien faire, pieds et poings liés
Me voila englué, éternellement prisonnier…
–
RC – 22 juin 2012
Sphere – bubble – cell (RC)
There is no doubt, somewhere a beyond,
I do not know,
If I exceed the borders
From my own sphere
But ,one day could I point my nose
It seems I’m doomed
From the birth, if I had to visit
A small part of immensity.
The look opaque and widowed
I still curled up, still in the egg
Who feeds me, but grabs me
But forbids me, that I escape,
And finally, I take off
Out of the soft membrane
To make , with the birth
A travel in recognition.
Out of my shell
My eyes will be opened
As many dangers, I’m getting used
And I do face, without anyone killing me.
Along the dotted line, I’ll split
My thick skin – should not miss –
For a breath, the outside air
Risking may be an upcoming death.
The cage is too narrow, I would like to know
If I can get away, a little bit out of the black
Discover a land more hospitable,
And if there is somewhere, a little light ,too…
I envy snakes, when they change their skin
Changing her costume, to make them more beautiful,
They upset the avatar, forget their nightmares
And the old enclosure, they leave apart.
I’m stuck in this cell
All bubble children are knowing
I can not do anything,hand and feet bound ed
Here I am stuck, forever prisoner …
RC – June 22, 2012
l’année dernière à Marienbad (RC)
« l’année dernière à Marienbad » ( souvenir du film d’A Resnais )

image du film
—
Quand je repasse le film sur l’écran
C’est le retour, pas pour longtemps
Des acteurs et parcours typiques
Reproduisant une danse à l’identique
De l’année dernière à Marienbad
Compassée, solennelle , mais un peu fade
Au jardin à la française aux allées symétriques
Qui n’a rien , des Alyscamps de l’Arles antique
L’homme aime une femme inaccessible
C’est en rêve , mais aussi cauchemar indicible
Et ne permet pas de bousculer un temps scellé
Comme revient l’oubli, sur la pellicule, gelé.
RC