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On ne verra pas le troupeau de brebis brouter tes cheveux – ( RC )


Vois-tu, si je me lève
je n’ai pas souvenir des mêmes rêves…
J’étais allongé sur le sol
et nulle part il n’y avait de route,
Au-dessus , le ciel m’entourait de sa voûte .
Le vent pousse des nuages
et les accompagne longtemps dans leur voyage.
L’un d’eux s’est distingué
en prenant l’allure d’un cavalier,
mais aucun (que je ne sache)
ne ressemblait à une vache…
Quelques champs pelés
réclamaient leur dû
car il n’avait pas plu
de presque tout l’été.

Quelques arbres échevelés
gardiens de la draille,
et au loin les sonnailles
de bêtes égarées…
Ce n’est pas encore aujourd’hui
qu’on verra la lune
entourée de brumes
ni le troupeau de brebis
brouter tes cheveux
même si la terre
partage beaucoup de mystères
avec les cieux…

voir aussi le post de Jean Tardieu : nuages


Fin de partie – ( RC )


Levy_Ernst_Tanning

1944- front Max Ernst and Dorothea Tanning play with Max Ernst Chess Set; back Muriel Streeter and Julien Levy play with a Bauhaus Chess Set

Sur le  trottoir  de l’avenue

le vent fouettait les  oriflammes.

Je suivais la diagonale,

et le cavalier  m’indiquait la voie,

sans  que  le soleil ne  se montre…

J’ai  emprunté dans une  vitrine

le reflet de la boulangère  anachronique,

habillée  à l’ancienne d’un hénné

et d’un vieux  tablier.

Fixé sur place par une pesante  cotte  de mailles,

je n’ai pu empêcher  la  tour  de s’avancer.

Elle  m’a barré la  route

pendant que,  du beffroi

la  cloche  la plus  grave

marquait la fin de la partie.

RC –  août  2020


Le vin des nuits – (Susanne Derève)


 

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                          Jean Bertholle – Don Quichotte

 

 

Je marche    je marche

au cœur des  nuits  

 

là   où les sarments de lune  fomentent

les désespoirs ordinaires

 

la parole nue  des lendemains

 

Marches-tu    toi ?  Me vois-tu qui piétine ?

–  Tu me réponds que le vin est tiré     le vin  bu –

 

Lune pâle sous le vent qui se rit de moi

 

Un  caballero se profile là-bas    le vent

l’effacera-t-il dans les vapeurs ténues de la nuit

 

Terre bue comme le vin des vignes

qui monte en blanches volutes

 

Mon cavalier    les lignes de vie  au loin

sont éteintes

 

Mouche le bleu  fanal des chandelles                

avant que la parole nue  du matin

ne divague et m’appelle

 

 

 


Tu me parles encore tard, le soir ( RC )


Tu as découpé des morceaux de brume
Pour que je reçoive la confusion du ciel
Les ornières d’où la lumière

N’en sort que poussières
Aux après-midi lentes
Où tu élèves de néfastes serpents

De discours prolifiques
Se lovant à mes pieds
En nœuds maléfiques

Tu me parles encore tard, le soir
M’étirant jusqu’à la fuite du jour
Et aux ombres de la nuit venue

Vient encore la mémoire.
A jouer des diagonales sur les cases
Découpage des silhouettes , et perspectives

Ce sera ton langage, mon image
Ton image, mes soirs , toujours
Au plateau lisse des contrastes

Où se promènent encore
Le cavalier et la reine
En combats de reflets.

Bien que , les pièces hautaines
Aient pourtant repris , depuis longtemps
Leur place , dans la boîte capitonnée de rouge.

RC  – février  2013


Peur de la fin du monde, et Nostradamus ( RC )


B_Facundus_186v

manuscrit roman:  Apocalypse de facundus  ( saint Sever)

Tout cela forme             une belle  ellipse
Avec Nostradamus et ses prophéties
–          Sur une nouvelle  apocalypse
Qui viendrait par ici

A inquiéter les gens à la ronde
—            Et vendre du papier
Ces histoires de fin du monde
Et de                 cercles alignés.

Ou bien de nouveaux jeux olympiques
Qui se jouent            dans les cieux
Avec un combat antique
De croyances en des dieux.

Basculant la misère, ivre de colère
Dansera le cheval
Refondant l’univers
—           Nouvel ordre mondial …

L’Apocalypse et son cavalier
Galopent  avec solennité
Et nous voilà pieds et poings liés
…              Par la crédulité.

On trouve  toujours quelque quidam
Pour manipuler les nombres
Nous menacer d’un drame
Et des échos                de l’ombre,
C’est pas la première fois qu’on nous fait l’coup
De                      l’épée de Damoclès
Du hurlement les loups
–            qui se baladent  sans laisse

La terre  envahie par les rats
Lectures de terreur ….
« Du matin calme la fin viendra »

Au fait,   ça rapporte combien, la peur ?

RC  11 décembre 2012

voir aussi, sur l’Apocalypse – mon post précédent  « grand  tri d’un au-delà « 


Redon – les plaisirs , les jours , les ors de Redon ( RC ) – M Proust- Arthemisia


Sans les larmes, les yeux pleins, au regard immobile, le vertige des chevaux peints, passent en demain les belles ors de Redon,

dansent, ma neige, en cercles aériens, tourbillon vertical aux ailes enlacées,

la terre se soulève aux équidés embrassés , point de quotidien qui finit, l’aventure de l’Arc en ciel,

recommence à chaque mouvement des nuées, la terre a sa chaleur d’été, les ombres sont en fumées,

dissoutes dans un bleu inventé, le goût des heures demeure        …. au temps immobile des plaisirs et des jours…

les « plaisirs et des jours » fait bien sûr référence à Marcel Proust

dont voila  l’extrait final de  « les Tuileries » …  un texte très « imagé », qui m’avait fortement marqué en tant que collégien…

photo:

Bernard Legon            Sculpture:                   Coysevox:                  allégorie de la renommée

 

Au bout de la Terrasse, un cavalier de pierre lancé sans changer de place dans un galop fou, les lèvres collées à une trompette joyeuse, incarne toute l’ardeur du Printemps.
Mais le ciel s’est assombri, il va pleuvoir. Les bassins, où nul azur ne brille plus, semblent des yeux vides de regards ou des vases pleins de larmes. L’absurde jet d’eau, fouetté par la brise, élève de plus en plus vite vers le ciel son hymne maintenant dérisoire. L’inutile douceur des lilas est d’une tristesse infinie. Et là-bas, la bride abattue, ses pieds de marbre excitant d’un mouvement immobile et furieux le galop vertigineux et fixé de son cheval, l’inconscient cavalier trompette sans fin sur le ciel noir.

le même cavalier  ( le Renommée, du sculpteur Coysevox ), par un temps différent,  montage perso

le même cavalier (  la  » Renommée »,      du sculpteur Coysevox ),    par un temps différent,                 montage perso

—-

et Arthemisia, dans  son post  » Finir bien« …   « me répondit »

 

https://ecritscrisdotcom.files.wordpress.com/2012/12/73a97-redon2ble2bchar2bdu2bsoleil.jpg

 peinture: – Odilon REDON  Le Char d’Apollon   Vers 1910

Ce cavalier là avait les yeux pleins. Ils repoussaient la pluie, appelaient le soleil, et même quand il s’éloigna, ils laissèrent sur la terre une couleur nouvelle, inconnue, hors de l’arc en ciel, qui donna du goût aux heures, et le courage d’aller vers soi.

Dans l’habitat du quotidien, ils offraient la force des lendemains. Des autrement.

Cela aurait pu être le début de l’histoire. Ce fut son dernier chapitre.

Il fallait bien finir.

Il fallait finir bien.

© Arthémisia – 05/2011


Combats de reflets et confusion du ciel ( RC)


 

Tu as découpé des morceaux de brume
Pour que je reçoive la confusion du ciel
Les ornières d’où la lumière

N’en sort que poussières
Aux après-midi lentes
Où tu élèves de néfastes serpents

De discours prolifiques
Se lovant à mes pieds
En nœuds maléfiques

Tu me parles encore tard, le soir
M’étirant jusqu’à la fuite du jour
Et au ombres de la nuit venue

Vient encore la mémoire.
A jouer des diagonales sur les cases
Découpage des silhouettes , et perspectives

Ce sera ton langage, mon image
Ton image, mes soirs , toujours
Au plateau lisse des contrastes

Où se promènent encore le cavalier et la reine
En combats de reflets.

Bien que Les pièces hautaines
Aient pourtant repris , depuis longtemps
leur place dans la boîte capitonnée de rouge.

RC 23-04

 


Stephan Zweig – le joueur d’échecs


photo: Marcel Duchamp, jeu d'échecs. NB: le célèbre artiste, a fait plusieurs peintures représentant le jeu, il existe aussi plusieurs photographies le montrant en "action"... en voici une

 

Du matin  au  soir, je ne  voyais que pions,  tours, rois  et  fous  et je n’avais en  tête  que   a,b,et  c,  que mat  et roque.

 

Tout  mon  être,  toute  ma  sensibilité se  concentraient   sur les  cases  d’un échiquier imaginaire .

La  joie  que  j’avais  à  jouer , était   devenue un désir  violent, le  désir  d’une contrainte, d’une manie, une  fureur  frénétique  qui  envahissait  mes  jours et mes nuits.

Je ne pensais plus  qu’échecs,  problèmes  d’échecs, déplacement  des pièces.

Souvent ,  m’éveillant  le  front  en  sueur, je m’apercevais  que  j’avais  continué  à  jouer  en  dormant.

Si  des figures humaines paraissaient  dans mes  rêves, elles  se  mouvaient  uniquement à la  manière  de la  tour, du  cavalier , du  fou .


Jean-Jacques Dorio —- Lorca


29 janvier 2006

LORCA

tiré d‘un des premiers posts  de Jean-Jacques Dorio,  visible  à l’adresse suivante

 

C’est une poésie

Où les fleurs recouvrent la peur

Où le vent court rouge sur la colline

Et vert près du ruisseau

Où le coeur des enfants

Est la boussole du monde

 

 

 

C’est une poésie

Que l’on ne lit plus guère

Maladroite Endormie sur les lèvres

 

 

 

Un éventail de lunes et de mules

Qui caracolent entre chansons

 

 

 

 

 

montage perso  à partir  de pub

Et paysages habités par les mots

Leurs cavaliers sont morts

Ou peut-être se balancent-ils encore

Dans quelque grande rumeur dorée

 

Jean-Jacques Dorio