Un livre difficile absorbe son temps de lumière – ( RC )

C’est un livre difficile
qui absorbe son temps de lumière
avant que le savoir se diffuse
en pensées lentes
qui grandissent en toi :
heures de vie studieuses
où juste t’accompagne
dans la cellule vide
la flamme d’une chandelle .
Sa lueur vacille
au moindre courant d’air,
et si tu lèves les yeux du livre
pour la regarder,
seules, les ombres
accompagnent ta veillée,
hors du savoir
contenu dans ces pages .
Fais vite avant que la lumière chancelle
et finisse par s’éteindre,
transmets ce que tu apprends
à ceux qui viendront t’écouter.
Tu seras l’éclairage
précédant leur chemin solitaire,
un peu de liberté acquise
qui agrandit
leur vision du monde.

d’après « la solitude du rêveur de chandelle » ( Bachelard )
Federico García Lorca – ruches

photo: façade d’immeuble à Hong-Kong
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Ruches
–
Nous vivons dans des cellules
de verre,
dans des ruches d’air!
Nous nous embrassons à travers
du verre.
Merveilleuse prison,
dont la porte
est la lune!
(Trad: Colo) – dont il faut signaler le blog franco-espagnol
–
F. García Lorca
¡Vivimos en celdas
de cristal,
en colmena de aire!
Nos besamos a través
de cristal.
¡Maravillosa cárcel,
cuya puerta
es la luna!
Sphère – bulle – cellule ( RC )
–
Il y a sans doute un au-delà,
Que je ne connais pas,
Si je dépasse les frontières
De ma propre sphère
Mais pourrais-je un jour pointer mon nez
On dirait que je suis condamné
De naissance , s’il me fallait visiter
Une petite partie de l’immensité .
Le regard opaque et veuf
Je reste recroquevillé , encore dans cet oeuf
Qui me nourrit, mais me happe
Mais m’interdit , que je m’en échappe,
Et qu’enfin, je décolle
Hors de la membrane molle
A faire de la naissance
Voyage en reconnaissance.
Sorti de ma coquille
Faudra q’mes yeux se dessillent
Qu’aux dangers nombreux, je m’habitue
Et que je fasse face, sans qu’on me tue.
Selon les pointillés , je vais découper
Mon épaisse peau, – faut pas se louper –
Pour respirer un peu, l’air du dehors
Risquant peut-être une prochaine mort.
La cage est trop étroite, j’aimerais tant savoir
Si j’peux m’échapper, un tant soit peu du noir
Découvrir une terre, plus hospitalière,
Et s’il existe ailleurs, un peu de lumière…
J’envie les serpents, quand ils changent de peau
Changeant de costume, pour se faire plus beaux,
Ils bousculent l’avatar, oublient leurs cauchemars
Et l’enveloppe ancienne , qu’ils laissent à l’écart.
Moi , je suis collé, dans cette cellule
Que connaissent aussi ,tous les enfants bulle
Je ne peux rien faire, pieds et poings liés
Me voila englué, éternellement prisonnier…
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RC – 22 juin 2012
Sphere – bubble – cell (RC)
There is no doubt, somewhere a beyond,
I do not know,
If I exceed the borders
From my own sphere
But ,one day could I point my nose
It seems I’m doomed
From the birth, if I had to visit
A small part of immensity.
The look opaque and widowed
I still curled up, still in the egg
Who feeds me, but grabs me
But forbids me, that I escape,
And finally, I take off
Out of the soft membrane
To make , with the birth
A travel in recognition.
Out of my shell
My eyes will be opened
As many dangers, I’m getting used
And I do face, without anyone killing me.
Along the dotted line, I’ll split
My thick skin – should not miss –
For a breath, the outside air
Risking may be an upcoming death.
The cage is too narrow, I would like to know
If I can get away, a little bit out of the black
Discover a land more hospitable,
And if there is somewhere, a little light ,too…
I envy snakes, when they change their skin
Changing her costume, to make them more beautiful,
They upset the avatar, forget their nightmares
And the old enclosure, they leave apart.
I’m stuck in this cell
All bubble children are knowing
I can not do anything,hand and feet bound ed
Here I am stuck, forever prisoner …
RC – June 22, 2012
Nath -Il sera deux fois à la conjugaison des dunes
Après Marina Tsvetaïeva et ses « tentatives de jalousie »…
un retour vers les « tentatives de lumière » de Nath…, qui je ne sais pourquoi, m’évoque un de mes peintres « phare »: Chaïm Soutine
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peinture – Chaïm Soutine: la folle
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Il sera deux fois à la conjugaison des dunes
Je ne sais quel jour
Tu t’es arrondi à mon épaule
– tes doigts de poussière ayant cerné
L’instant d’un œil.
Tu as germé ainsi
Sous mon omoplate
Et pousse rouge
L’aile d’un papillon .
La mer est grosse dans la bouche
Du temps.
Vois, frère debout ,
Ton bagage dans mon sang
Tu as décrispé la torpeur de ma poitrine
Lorsque ta cellule
A rejoint la collerette des jonquilles.
A
Mon sang anobli
Gigantesque poudrière,
Des sommeils de ruines,
Des fleurs coupées
Aux verres des convives
Et à droite,
Ton sourire de pierre
Laissant s’échapper les particules de ta cellule.
Je crois que j’entends dans le chant matinal du merle
Quelques lettres tombées du ciel :
« Il sera deux fois
A la conjugaison des dunes. »
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Nath 29 mars 2012
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mais évidemment un Soutine, sans la présence marquée du rouge ( puisque le mot sang revient plusieurs fois), cela évoque aussi ça…

peinture: Soutine: dame en robe rouge
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