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Christian Hubin – Personne


 

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Montant vers l’absence aspirée,
qu’est-ce qui retourne

— les cimes comme des impacts de chutes,
ellipses acérées à gravir.

Silhouettes en file que la lumière pointillé
— le vent, le soir.

Surgit un lieu qu’on n’a jamais vu, et
connaît.

Touchant la corde la plus grave,
le millième de seconde où la présence finit,
le son retranché hors
du son.

Ceux qui écoutent tombent d’âme en âme,
dans l’antérieur répercuté.

Sur l’herbe le pied nu des ombres,
les volutes de la petite éternité.
C’est ici qu’on venait prédire
— une autre voix, un autre temps.

Qui veut se recueillir se perd.
Sa face première est celle des fées,
de  la lune blanche en plein jour.


Thomas Transtörmer – Les pierres


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Les pierres que nous avons jetées,
je les entends
tomber, cristallines,
à travers les années.
Les actes  incohérents de l’instant
volent dans la vallée en glapissant
d’une cime d’arbre
à une autre,
s’apaisent
dans un air plus rare
que celui du présent,
glissent,  telles des hirondelles
du sommet d’une montagne à l’autre,

jusqu’à ce qu’elles atteignent
les derniers hauts plateaux

à la frontière de l’existence.
Où nos actions ne retombent
cristallines

sur d’autres fonds
que les nôtres.
17 Poèmes 1954


Ali Chumacero – De l’amoureuse racine


photo Pat-in-the-cloud

photo Pat-in-the-cloud

Avant que le vent fût mer chavirée

que la nuit eût attaché son vêtement de deuil

que les étoiles et la lune eussent établi dans le ciel

l’incandescence de leur corps.

Avant que la lumière,

ombre, montagne

eussent vu se lever les âmes de leurs cimes,

avant que quelque chose eût flotté sur l’air;

temps avant le commencement.

Quand l’espérance n’était pas encore née

et que les anges n’erraient pas dans leur fixe blancheur;

quand l’eau n’était pas même dans le savoir de dieu;

avant, avant, bien avant.

Quand il n’y avait pas encore de fleurs

sur les sentiers parce qu’il n’y avait ni sentiers ni fleurs ;

quand le ciel n’était bleu,

ni rouge la fourmi :

toi et moi nous étions déjà là.

 

Ali Chumacero dans dans Poésie du Mexique,  traduite et présentée par Jean-Clarence Lambert

 


Ame observatrice (RC)


dessin: Pierre Alechinsky

 

—————L’auteur se voit lui-même

Pas plus                                    amnésique

Qu’un                        éléphant d’Afrique…

Sorti de son être…  c’est tout un poème

 

Aller se promener,  –          aller voir dehors

Parcourir l »hiver,  –          changer de saison

Ne pas prendre ses clefs,  quitter la maison

Et puis,  errer,         en dehors de son corps

 

 

peinture: Gumpp  » le miroir de l’âme »

 

Quelle pensée absurde ! ,                sortie du dégel…

Elle flotte à distance, ne pèse        pas un gramme

Nul ne peut la voir…..  mais  c’est bien mon âme…

Qui est à mes côtés,  –       je ne vois pas ses ailes…

 

C’est un tableau étrange,    – une mise en abîme,

Une vue de l’esprit,                   au bout d’une tige

Elle me voit de très haut   (  et c’est un vertige)

Restant minuscule,            –  observé des cîmes

 

Traversant nuages,  et la météo,

Elle virevolte et participe,                               -d’équilibre

A une fête sereine, ————- dont  elle se voit libre,

D »aller et venir… et me voir de près, ———et de haut.

RC – 17 avril 2012