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Michel Leiris – La néréide de la mer rouge


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Le soleil qui se lève chaque matin à l’est
et plonge tous les soirs à l’ouest
sous le drap bien tiré de l’horizon
poursuit son destin circulaire
cadre doré enchâssant le miroir où tremblent les reflets
d’hommes et de femmes jetés sur une ombre de terre
par l’ombre d’une main qui singe la puissance

D’occident en orient un voyageur marchait serrant
de très près l’équateur et remontant en sens inverse la trajectoire solaire

Ses regards agrippés aux forêts peignaient
leurs sombres chevelures et ses mains balancées
selon le mouvement de ses pieds caressaient
les lueurs à rebrousse-poils comme s’il avait entrepris
de forcer le cours de son destin d’heure en heure
et de jour en jour en le prenant à contre-sens

De lieu en lieu la nuit oisive le suivait

Au bruit de ses pensées il la faisait danser
ainsi que font les montreurs d’ours et quand la bête lasse
se couchait hissée sur la boule du monde
c’était l’aurore qui se montra nudité fine étincelante et blanche

 

 

-Michel LEIRIS «           La néréide de la mer rouge (Gallimard)

 


La plume vagabonde ( 2 ) – ( RC )


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J’ai  récupéré un morceau de papier
qui m’attendait là,      où on n’attend plus
                       qu’un remous originel,
…  et parfois longtemps,
qu’il fleurisse

…  Mais en quelle  saison était-ce déjà ?
                    Le don de la lumière
la couleur qui s’annule,    en flocons,
           autant les mots s’enchevêtrent,
et disputent à la nuit,
leur encre  sympathique …

Il fallait contourner un rocher solitaire,
déplacer en un mouvement circulaire
ces graviers en nappes,   étendus
                         à l’ombre des bambous,
agités par un souffle,
qui me fit d’écriture,

détachés  du sol,
l’encre mouvante des nuages
d’étourneaux,
délivrés du souvenir de l’été.

Etant ,   des deux
          ( rocher et  papier,
           son ombre et l’esprit
          en cavalcade ) – pris au geste,
le râteau ordonne les mots
comme ils viennent,
        ou la brosse d’encre
effleurant la surface des choses, —-
———–Il n’y avait pas de choix possible,
plus d’envers et d’endroit

sur la feuille  aérée prenant son envol,
au jardin de la plume …
       Le texte  s’est fait sensation,
                     et l’émotion image

Avec         ( ou malgré) moi.

RC  –  11 novembre 2012

Rathava _       Musée des  Arts Premiers

la « plume vagabonde »,  a fait l’objet d’un « premier épisode », publié ici


Examens ( RC )


C’est tout un rassemblement qui s’aligne

Toute une cohorte de têtes  qui se penchent

Et que défient le sablier des minutes

A la progression lente…

 

L’extérieur se heurte aux façades et plantes,

Et de vie , n’a d’horloge que sa course circulaire

Hameaux de nuages pourchassés par le vent, le soleil, les rideaux

Temps  découpé, la pendule des savoirs

 

Aux fronts plissés, fait écho à la mémoire

La teneur des choses, au long des années   –  convoquée

Tient en questions et réponses,

 

Quelques feuillets d’une  écriture large

Un espace ouvert, laissé à la marge.

 

 

RC          – 28 juin 2012