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Reconstitution du portrait – ( RC )


peinture S Dali – Galatée en formation 1954

Ainsi vient la nuit,
quand le jour s’effrite,
griffé par les arbres .
La collision avec les nuages
apporte la pluie,
qui s’infiltre dans ses fissures.


Maintenant des sillons
se dessinent sur les vitres,
petits ruisseaux éphémères,
qui s’affolent et changent de direction.


Personne ne sait
ce qui réveille
les larmes endormies,
quand le vent se lève,
et se heurte aux vitres,
furieux d’une trop longue attente.


Les branches se soulèvent,
s’agitent, lourdes de reproches,
et traversent la pièce obscurcie.
C’est ton visage qui apparaît,
strié par les éclairs,
avant de se briser
en petits éclats de verre,
répandus sur le parquet.


J’évite de marcher dessus,
contournant notre existence.
Demain l’étonnement de vivre
refera surface avec l’aube,
et je reconstituerai ton portrait
comme je le pourrai.


Ne m’en veux pas
s’il en manque des morceaux,
il se peut que j’égare
le souvenir des jours heureux.


Adeline Baldacchino – Déjetée


Image 609.jpg

peinture: John Sloane

 

 

extrait  d’un titre de son blog poétique, sur tumblr

Ainsi donc la douceur aussi n’était qu’un mirage, juste avant ce bruit de collision contre le beau mur étroit du silence, ajointé dans la nuit dans l’aube au soleil par tous les temps. Je cherchais l’aigle encore et le serpent, Zarathoustra qui détourne le regard. Ainsi donc indifférente elle était mais vivante la mer. Et ce n’était rien pourtant qu’un peu de murmure à la surface du temps, les cuisses déjetées du monde ouvertes sur la matière des chants qui ne transmutent plus rien. Le vent répétait des caresses d’ombre sans chair, défaisait les faux miracles de la parole recommencée. Ne plus dormir, juste regarder glisser dans l’éternel instant, dur et lumineux, l’écart insistant du désir au monde. Le cœur y loge tout entier souverain fragile et nu, puissant qui ne sait plus
                                                                                    rien.


Nuit d’eden ( RC)


dessin – Edward Münch: baiser

Empire de la nuit
Des thés parfumés au jasmin
Ne comptent plus, les heures dans tes mains,
Celles qui ont fui

Et de quels mondes enchantés
Le rêve planétaire
En oubliant la terre
Et les moissons à planter…

Les arbres et leurs gousses,
Le contenu du tiède
Un grand  intermède
Celui de  la nuit douce,

Je m’appuie  sur ton sourire,
Une collision exquise,
Appuyée  d’indécise
Ce qu’il faut pour  ouvrir

Les ciels  emmêlés,
A cueillir les fruits
Aux portes de la nuit
–    Et les baisers scellés.

RC  – 14 février 2013

dessin: Aline Mori couple


Maria Calandrone – Corps-diaphragme en majeure partie


photo: National Geographic

Maria Grazia Calandrone

 

Corps-diaphragme en majeure partie

 

 

De la végétation affleure le corps

des pommiers – avec leurs médaillons d’or. Bannières de calme plat

dans le blanc de la machine adriatique – déboussolée

par la tempête immobile des estacades, sanctuaires tanguants

de bois et de rebuts

ferroviaires sur plusieurs mètres de mer. Les hommes de la montagne

dominent l’Inquiet de leurs plateformes – ils prolongent dans le deuil

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . des eaux

la terre, sa verdeur de meule sylvestre – et le soleil

règne plus grand que la peur.

 

Les manches retroussées, les pieds nus

– de la côte ils prononcent les Nombres donnés

par les étrangers

qui cultivent l’ange des rêves – cœurs pleins de larves

et de pissenlits – arrachés à la beauté boréale. Ah, si nous étions !

forêts de mâts dans la brume – voici le Souverain Ensemble

sur les taches du Neutre de tous les jours – le pollen dispersé

par le vase des siècles, où la somme des tempêtes est égale

au froncement inconstant d’un sourcil.

 

Mettez donc ma santé à côté de celle de notre frère

avec des projections de neige polluante sur les pins

qui ont des ombrelles de méduses terrestres pour que rien ne manque,

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . pas même

des roses hématiques et des rouleaux de parchemin dans les mains – ou

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . .. .. . . discours

sur le climat et le sol et sur les passerelles rongées, qui changent

la mer en terre – frêles – comme toi mon amour, qui sillonnes le large

de tes sabots de pierre et manifestes une originelle collision.

 

 

 

texte que l’on peut  retrouver  dans le blog « une autre poésie italienne »