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Tout gravite sur l’immobile – ( RC )


www.lamontagne.fr - A la Une - AIGUEPERSE (63260) - François Lassere révolutionne l’art funéraire en proposant de personnaliser son cercueil:

voir  article de « la montagne »

—-

Chaque ville  a ses particularités..
Là,        tout  gravite  sur l’immobile,
Derrière des rubans noirs et argentés,
Un échantillonnage  complet d’urnes en file.

Ambiance propice à la concurrence  entre deuils,
Chacun vante la qualité des cercueils,
juxtaposés sur les  rayonnages,
quelquefois empilés, faute de place à l’étalage.

Leur confort capitonné,       – bien tentant
Le choix des étoffes, allant du cru :
– des couleurs intenses pour ceux qui ont vécu ..
(-  plus tendres pour les enfants)…

Et la place de s’y glisser,
sans être à l’étroit…
L’ergonomie étudiée:
Le tout doit être         de choix  :

Angles  subtilement vernis ;
Des bois veinés, les meilleurs
Des poignées aux  formes arrondies …
Un look confié aux meilleurs  designers…

Certaines de ces boîtes allongées,
possèdent une  fenêtre arrondie,telle
qu’au verre biseauté,
l’écho de la lueur des chandelles…

On peut y voir à travers
le visage du défunt ;        vérifier sa présence
C’est            un dernier témoin d’existence
avant qu’il n’occupe son dernier univers :

Un sombre caveau, bien ordonné
encadré  d’allées  gravillonnées,
et au dessus duquel prolifèrent
couronnes , bouquets et objets divers…:

Les plaques aux regrets sincères,
des signes affirmés d’appartenance religieuse
–   ( cocher la version pieuse ) …
>       Les boules de verre

où une rose en plastique
est maintenue prisonnière,
et brille sur la pierre,
à la gravure emphatique.

Ou bien  ( selon les deniers ) ,
marquant la dernière volonté,
le granite luisant,  où se reflètent,
des cyprès,     les  crètes…

Les boutiques rivalisant  d’ingéniosité,
Proposent aussi    des produits recyclés,
( ayant accompagné  d’autres vies )
–   avec un souci affiché  d’écologie   –

Les cercueils les plus innovants,
comportent toutes options pouvant,
joindre la fantaisie et l’imaginable
un peu comme les  voitures  ( climatisables) :

Les dispositifs  d’aération
– télécommandés -,( mais sur option )
Le diffuseur « parfum subtil »;
Les roulettes  rétractiles,

Les suspensions hydrauliques,
Le profil aérodynamique,
Avec parfois des tiroirs,
Pour les petits objets de la mémoire…

On peut y glisser des voeux,
Ou des piécettes, facilitant,
c’est  sûr, le passage élégant
vers un au-delà heureux…

Toute  métempsychose souhaitée,
Peut  faire l’objet d’une médaille  animalière,
Que l’on dispose sur la bière,
dans un emplacement réservé ,

généralement  sur un côté vertical…
C’est  dire  que l’on n’oublie aucun détail,
chacun exerçant ses prières,
– et réservant son suaire…

Le décès est vécu comme une promesse,
Et on quitte la vie  avec allégresse ;
et puis … pour ces  circonstances;
On ne regarde pas à la dépense.

La mort ainsi mise en scène,
En vaut toujours la peine:
pour ces actions souterraines,
c’est pour l’éternité ( quand même ! )…

On ne va pas se faire prier
Pour se faire enterrer…
quel est votre avis ?
( ça n’arrive  qu’une  fois  dans sa vie !  )

–    enfin justement  quand  elle n’est plus là   –
ce que l’on nomme le trépas
après une  durée assassine…
ce qu’il faut pour alimenter les racines

et laisser le temps,
faire que les petits enfants,
n’aient plus  qu’en tête,
de devenir un jour squelette…

( se rappelant un jour les ancêtres,
dont l’âme flottante,      peut-être ,
veille  sur  le petit  quadrilatère,
de location,           au cimetière ).


RC

(  si ça  vous inspire )…  

je n’ai pas  dit  vous expire, notez bien…


Préférer les sandales aux bottes de cahoutchouc ( RC )


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-fresque  de la Villa Farnèse  – Raphaël

 

Au confort exotique,
le corps  s’étale
dans la vie locale
aux aléas climatiques…

Convoquée ,      manucure
Ne craint pas scandale
Et dessine , démarche bancale
Les pieds,       ailés      de Mercure

Trouver meilleure chausse
A son pied   servile ….
Il est toujours plus facile
De célébrer des noces

En sortant de son chapeau
Un soulier de cristal
       Plutôt que sandale
Aux temps hivernaux.

Au sortir de l’aéroport
Si tu as le pied fin,
C’est soulier de satin,
Garanti grand confort

Aux pays  du soleil
Sans être momie,      aux bandelettes
Es tu bien dans tes baskets
Les ampoules vissées aux orteils ?

Trouver chaussure à son pied,
Le grand amour  rêvé…
Cueilli au pied levé,
Des temps expatriés.

Des bottes  de sept lieues
Permettent, avec quelque  chance
De franchir grandes distances
Pour agiter,   mouchoirs des adieux.

La soif d’idéaux
Fait de toi            la reine
– Un jour couverte  d’étrennes
Portée au plus haut…

C’est oublier, que la terre  est dure,
Même de l’autre côté           – obtuse
Et que les semelles   s’usent
Avec la distance, et le pas sûr…

Il n’y a pour rêver, pas d’age…
Aux vols d’altitude
La chute peut être rude
En quittant les nuages.

Laissant de l’amour,    le mystère
J’en connais,    qui préfèrent des souliers
–        De milieux hospitaliers
Accrochés à  la terre.

Se bouchant les oreilles, Ulysse
Pour éviter ,      des sirènes, les voix
Fit ainsi son choix
–         Et sur lui, elles  glissent.

Quittant le paradisiaque,
Le voila, laissant le boubou
Pour des bottes  de cahoutchouc
Bientôt en vue d’ Ithaque …

Pénélope,….        pour l’accueillir,  est venue,
        Portant ses escarpins
        Au creux de ses mains,
Et elle,                       elle est pieds nus…

RC    – 14  janvier 2013