un pont entre tes paroles – ( RC )
détail d’une peinture de Botticielli (Vénus et Mars )
J’ai entendu la mer
dans la conque marine.
Et dans le ressac,
m’est parvenue ta voix,
dans le silence qui se retire,
suivant la marée basse.
Il y a du silence en toute chose,
et c’est un pont entre tes paroles.
Elles se poursuivent dans le temps,
et l’émotion tinte de leur écho.
C’est une voix sereine
qui rend sa grâce
au sourire d’un enfant,
auquel tu redonnes le souffle.
Je t’ai écoutée,
comme le ressac,
dans la conque marine.
Toi qui vins de bien loin – ( RC )
Toi qui vins de bien loin,
le vent derrière ton dos,
et les gestes d’écume,
as-tu marché sur l’eau,
les pas aussitôt effacés par les vagues
ou es-tu née d’une conque,
comme la Vénus de Sandro,
célébrant la venue du printemps ?
Enveloppée de ciel,
les nuées en robe vaporeuse
en as-tu repoussé les limites,
replié les courbes de l’espace ,
fait de la mer ton berceau ?
Toi qui vient de si loin
et qu’on n’attendait plus…
–
RC – juill 2018
Michel REYNAUD, – Ote – (Mon corps me manque)
ÔTE
cherche la conque
où résonnent les paroles
là où il fait sombre
se trouvent les orages
sous les dents
de la pluie
cherche
main ne te protège pas
ôte encore toujours
tes vêtements
qui retomberont
comme mots sur la page
si le fou ou l’impudique
répond que tu n’es pas
mais ôte encore
ôte toujours.
Michel REYNAUD, Mon corps me manque, Mars 2011