Esther Tellermann – Choucas
photo perso fresque de l’église de JANAILHAC
Ils sont tiens
les choucas
les Dieux peints
les tissus refroidis
la sueur
et la grille
Ils sont tiens
les lits durs
les goûts de paille
l’usure
des soulèvements
***
Car
rien ne donne la réponse
ni dômes surgis
ni masques de terre
Pistes s’égrènent en copeaux
en nuits balayées par les torches
Etions accoutrés d’os
faisant commerce de braise
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Tim Lilburn – La chirurgie contre l’angélisme
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La chirurgie contre l’angélisme
Définir une couche de graisse du pâturage de feu
dans la poitrine de la chaleur du moteur, le sein
caressant mouvement contre le parfum de répandant de la maladie
gonflée de volts d’inhalations.
Laissez la.
Ce fléchissement de la chaleur pour un repas à moitié dévoré pas soi-même,
laissez-le manger tiges,copeaux de fer, pierres vertes, morts millefeuille, premiers mots en tête
d’un surplomb rocheux dans la partie supérieure droite, le squelette d’un sceau,
laissez-le apprendre à se soulever
-sifflement
la lame psalmique complète à travers sa bouche .
Cinq livres de pesanteur de feu contre la ruée du musc
Dans la poitrine du moteur brûlant, un plancher commotionné;
Les têtes de lumière fouettées par la toux le souffle du coup du trampoline,
et le chœur au-dessus de leur enveloppe, ils tanguent
dans un cercle lisible et flou mais, oui, en mouvement, oui, l’engrenage
Ces crics du dôme crânien.
Vous allez dans la bouche du poisson qui est la citoyenneté sibérienne .
dans la bouche du poisson qui est le corps d’un cousin au volcan à ses noces.
Nous sortons du tunnel sur le bord du côlon , aux ramures douces
à la fumée du cerf de nuages.
Nous avons construit une cabane sur cette noix engourdie,
Nous avons caché dans cette grande herbe. Un bâton qui va nous guérir.
Tes yeux dans l’intestin du poisson remuent comme une baguette autour de l’obscurité.
Le couteau ,les ergots vers le bas à travers la peau.
Et c’est la politique.
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De cet auteur canadien,
une dizaine d’autres poèmes, dont certains traduits en français sont visibles ici:
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Cathy Garcia – Serre-gorge
La pluie laisse des copeaux
au creux des abreuvoirs
Les yeux des oiseaux le disent
le ciel devient trop noir
Octobre enragé déchire les arbres
cochés de rouge les crapauds pleurent
sur la vieille margelle
tu le sais
jamais tu ne retourneras
sur tes pas
ou ceux d’un autre
et ta main lasse
s’entrouvre
pour laisser couler
la miellée
les regrets se laissent compter
un par un
à ton serre-gorge
tu sais
le sang
l’aube
la fêlure du regard
où s’engouffre
la lumière
et sur le trou sur le
manque
tu poses la première syllabe
d’un nouveau cycle
de sable
tu sais
tu sais la roue qui
éparpille
dissout
tu sais l’alternance
la vanité
puis tu oublies
et courbée sur l’enclume
commences à forger
ton prochain
serre-gorge
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Ombrelles au sol (RC)
Des géants de vie, aux larges ombrelles
il ne reste que le silence après la coupe, un semis de copeaux, éparpillés, encore collants de sève, un fouillis de branches emmêlées de leur parure inutile , et un ensemble de bûches soigneusement empilées, sans espoir de printemps .
Devenue trop étroite pour que se croisent sans effort les véhicules,
la route aux platanes ne donnera plus son ombrage au soleil provençal.
L’arrogant décret administratif, un trait de plume , a permis de mordre dans le végétal, au hurlement têtu des chaînes de tronçonneuses, dans les vapeurs d’essence, à défaut de vapeur des sens,
et seule l’acre odeur des feuilles et branches, et écorces arrachées dans la chute.
Jean-Jacques Dorio – Norge
en janvier 2006, JJ Dorio partageait ce texte sur son blog, que je retranscris ici…
NORGE
Poète solaire il écrivit sur le lombric
le petit vermisseau qui se goinfre
de vérités obèses
Poète scolaire il établit des calendriers
de l’âne au coq
de l’eau au feu
Il mangeait tout
mouches chevaux
âmes étourneaux
Tout il buvait
de la mer verte
au bleu de bleu
Un gros gibier stom’ de Bruxelles
Râpant les mots et la bêtise
Son vin profond était vin de copeaux
Qui crache et recrache l’éclat de l’homme en marche
En vers
Et avec tous