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Garous Abdolmalekian – Jeu


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photo  Circus Danmark

Tu changes de jeu

Et tu te suspends à la corde

qui te servait de balançoire il y a des années

 

Nous sommes

La répétition de nos propres bribes

Comme toi, mon fils, sur la balançoire

Comme moi

Qui te balance

Pour oublier la corde.


Deux volumes et deux bouteilles ( presque un Morandi )- ( RC )


R wie rund 5278069652.jpg

photographe non identifié

 

C’est comme un aria,
          un brin suspendu ,
avant l’extrémité du parcours de l’archet…. ,

La lumière chatoie,
comme vibre encore la corde :
l’eau reste attentive dans la carafe,

L’épaisseur du verre          soupire,
hésite à donner de l’ombre sur le mur,
– ou alors si légère –

une pâte              qui entoure le creux,
immobilisée,   – fusion de la silice –
participe           au léger grain du fond :

ainsi le ferait le bourdon,
soutenant l’envol des voix…
posées             comme les deux objets

aux rayures noires,        régulières ,
–   légèrement ironiques – .
De taille semblable,

ils sont insolemment lisses,
ronds,               mais sans rouler,
contrepoint musical

On pourrait imaginer les voir
quitter le sol,
se mettre          en mouvement

perturber le liquide ,
sautiller en désordre
dans cet accord          trop parfait

auquel seuls croient
les gris cristallins
de la photographie .


RC avr 2017


Alessandra Frison – La pluie vide chaque soupçon de vie


 

*

La pluie vide chaque soupçon de vie
des draps tirés jusqu’à la limite
elle ne te fait pas voir
la charge des heures le matin
tôt tous sont réveillés
déjà à leur corde
et tu devrais t’efforcer jusqu’à ce point
jusqu’à assécher le sommeil
alangui et réfractaire terme de
qui existe l’indispensable
à temps tout juste pour s’évacuer de chez soi
c’est ce que je me dis,
après une journée qui mesure
les centimes de chaque dignité,
après la vague déchargée
mécanique déçue des feux rouges à la gare
parmi le moyen âge des rues, je suis
la plus incertaine fenêtre du monde.

***

Alessandra Frison

auteur Yves Lecoq

photo: Lux Coacta

est une (très) jeune poétesse milanaise – née à Zevio -,

Elle a publié dans l’Almanacco dello Specchio (Mondadori) 2008; elle présente régulièrement son travail grâce aux pages http://alessandrafrison-blog.myblog.it/ , où l’on pourra trouver d’autres poèmes.

Inediti:

La pioggia svuota ogni sospetto di vita
dalle lenzuola tirate fino al limite
non ti fa vedere
il carico delle ore la mattina
presto tutti sono svegli
già alla loro corda
e ti dovresti impegnare fino a quel punto
fino ad asciugare il sonno
molle e refrattario termine di
chi esiste l’indispensabile
in tempo appena per sfollarsi di casa
così mi dico
dopo una giornata che squadra
i centesimi di ogni dignità,
dopo l’onda scarica
meccanica disillusa dei semafori alla stazione
tra il medioevo delle strade, sono
la più incerta finestra del mondo.

 


Claudia Serea – J’écris pour des fantômes


peinture: Natalia Goncharova piliers de sel

peinture: Natalia Gonchavora: piliers  de sel

 

I write for ghosts

I write for you, old women
who sit at the gates, spin yarn
and knit socks for the dead.

My every gesture is mirrored
by a thousand hands.

I carry these faces inside me,
on my back,
on my feet.

The ghosts don’t let me sleep.

They gather on windowsills and roofs,
in the moon’s breath,

and chat
with chattering teeth.

I write for my father
who still hangs on in Skype,

to reach him,
fill the gap with words.

Hang on, Daddy, hang on.
Here’s a rope ladder.

Here are the words, Daddy.

Here’s the blood,
the new heart,
the straw.

—   ( ma traduction )

————–

 

J’écris pour des fantômes

J’écris pour vous, les femmes âgées

qui sont assises aux seuils de portes,

à faire tourner le fil

et tricoter des chaussettes pour les morts.

Chaque geste est reflété

par mille mains.

Je porte ces visages à l’intérieur de moi,

sur mon dos,

sur mes pieds.

Les fantômes ne me laissaient pas dormir.

Ils se rassemblent sur les appuis de fenêtre et les toits,

dans le souffle de la lune,

et discutent

en claquant des dents.

J’écris pour mon père

qui est encore pendu à Skype,

pour l’atteindre,

combler l’écart avec les mots.

Accroche-toi, papa, accroche-toi

Voici une échelle de corde.

Voici les mots, papa.

Voici le sang,

le nouveau cœur,

la paille.

la version roumaine:

Scriu pentru stafii

Scriu pentru voi, femei batrane
ce stati la porti, toarceti
si impletiti ciorapi pentru morti.

Fiecare gest mi-e oglindit
de o mie de maini.

Port aceste fete in mine,
pe picioare,
in spate.

Stafiile nu ma lasa sa dorm.

Se strang pe pervazuri si acoperisuri,
in rasuflarea lunii,

si palavragesc
clantanind din dinti.

Scriu pentru tatal meu
ce inca asteapta pe Skype,

sa ajung la el, sa umplu
golul cu cuvinte.

Stai asa, tata, asteapta-ma,
uite scara de franghie.

Uite cuvintele, tata.

Uite sangele
si-o inima noua,

si-un pai
de care sa te agati.

—_____________________________________
Claudia Serea est une poétesse  roumaine,  qui a immigré  aux  USA  en 1995 U.S.    elle  est l’auteur  de  l’éternité de l’orthographe (Finishing Line Press, 2007)


Suspendu à ton regard ( RC )


photo:   Lewis Wickes Hine (1931)

 

Suspendu dans le vide,

Quelque part sur les hauteurs,

J’entends crier la voix du vent,

Sous le regard étonné des nuages

— Ne reconnaissent pas mes mots

Au delà des précipices…

 

Ravins obscurs d’où monte une brume

Qui déjà m’enveloppe .

 

Ce n’est pas une corde

Qui serait le fil  me reliant à la vie

Entre deux rochers

Mais juste ton cou que j’entoure,

Suspendu à ton regard,

Au-delà du vertige.

 

RC – 18 avril 2013

photo           Lewis Wickes Hine        – Icare


François Corvol – Setis


-

illustration-  à partir  d’éléments  rappelant les estampes japonaises

Setis

24 août 2012

Je me souviens d’elle allumant la nuit rouge-bleue
en tirant sur la corde
la plante des pieds sur les tuiles froides
assise sur la cheminée de grès
des chats transalpins nombreux sur ses jambes s’emmêlaient
les crayons de ne plus savoir s’ils voulaient une caresse ou le lait
du nuage de son essor ou de son corps
ou de ses cheveux parsemés de photophores je lui dit
ceci -Chaque nuit des fantômes
mille fois plus vivants retombent
de tes arceaux, je veux moi aussi
ma part de bonheur sur la Terre mon rêve mon rêve-
mais elle ne compris pas elle ne compris rien
de mon langage et d’un coup sec
tira sur la corde afin que la nuit tombe
coule
le lait.

on peut  retrouver  les  écrits  de François Corvol dans   décadences.net

 

 

 


Mario Benedetti – Depuis la nuit le matin la nuit


[Chap. 8 : 6]

Depuis la nuit le matin la nuit,
pantalons verts, pantalons bleus,
le noir, le bleu clair, le cuivré, tout.

Parce que n’est plus un mot.
Les mers, les routes sont des maisons
et les maisons, des routes et des mers.

La pierre s’enfonce sans la corde autour du cou.
Affleurent en cercles les mots sur ses lèvres.
Mais peu importe, peu importe.

Quelques voyelles, le long du visage blanc
et noir, de cheveux, sa lumière.
Effondrée sur un côté. Recroquevillée.

Derrière toi, et devant, au delà, il n’y a rien.

,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,de: Pitture nere su carta, Milan, Mondadori, 2009


Image

L’île aux images – dénouer


 25 février 2007 by   (l’ île aux images)
Xavier G  nous faisant souvent partager  ses textes  avec des liens  renvoyant à des images photographiques, voir  son site

dénouer

 

 

mains qui s’épuisent à nouer encore et toujours,

attention maladive portée aux noeuds, l’accident, traumatisme, nouer, nouer, nouer, encore et encore, nouer, se protéger, se cacher derrière la forêt de cordes bien circonscrite, taire le reste, tout le reste, incapacité de parler de soi, ne parler de rien d’autres que du travail et des banalités,

vérifier les noeuds, y penser tout le temps, concentration, pas le droit à l’erreur, la vie court-circuitée par les noeuds, rêver d’être sauvé par un noeud, peur lancinante du silence des cordes qui se nouent, la culpabilité grignote jour après jour, ce qui est autour de, ne jamais être soulagé des noeuds solides et de leurs sempiternels vérifications,

mais oublier que les attaches rouillent et qu’elles lâcheront un jour, bien avant qu’on ait pu dénouer les fils de ses obsessions

Noeud touline


Colonnes de mémoire ( RC)


photo perso:          racines de baobab à Boungou         (B Faso)           dec 2011

 

 

Bien au delà de la corde

Ce morceau d’arc de terre

Qui tend la distance

Et nos différences,

 

J’ai perçu l’inversion du monde

Comme si la tête en bas

Mes pieds étaient collés

Sur le socle du ciel.

 

Et j’avais à mon appui

D’immémoriales légendes

Des arbres sacrés

 

Dont les racines buvaient

Le ciel, et supportaient

Le monde de leurs pattes épaisses

 

Que le poids des siècles

Avaient plissé de mémoire

Enfouissant en profondeur

 

Au cœur de la sève fibreuse

Le passé douloureux d’une

Afrique à l’avenir incertain.

R Ch 09-01-2012

sur les créations  artistiques   –  en tout cas  mon rapport  avec l’art africain, consulter  également  voir aussi http://ecritscris.wordpress.com/2012/01/09/lart-africain-au-burkina-faso/

http://ecritscris.wordpress.com/2011/11/05/r-lart-africain-01-lhumanite-commence-par-le-nombril/
http://ecritscris.wordpress.com/2011/11/05/r-et-lart-africain-02-eklablog/
http://ecritscris.wordpress.com/2011/11/05/r-et-lart-africain-03-la-terre-cuite-du-ghana/
http://ecritscris.wordpress.com/2011/11/05/r-et-lart-africain-04-le-cavalier-et-la-figure-assisedogon/
http://ecritscris.wordpress.com/2011/11/05/r-et-lart-africain-05/
http://ecritscris.wordpress.com/2011/11/05/71/
http://ecritscris.wordpress.com/2011/11/05/r-et-lart-africain-07-croquis-musee-des-arts-premiers/

photo perso-  vieille herbe, jeune humain.   –        Boungou