Theo Léger – Le courtisan

photo extraite du film « Ridicule »
-LE COURTISAN
Pareil à la sculpture indispensable aux palais
à l’architecture d’une salle de bal
Virtuose des redoutes, Cicérone des alcôves de la cour,
tel le voilà! si léger qu’il tourne à tout vent.
Il s’exerce à la danse : art très utile
Aux temps du carnaval
d’un tour de valse il fait tomber dans la disgrâce
des tribus tout entières.
Rompu aux méandres du jeu,
il suffit qu’au moment juste
un nom lui tombe des lèvres entre deux airs,
avant que sa main ne marque la nouvelle cadence
un bouquet de têtes ennemies
déjà s’est fané aux potences.
Il est tout agilité, mémoires de balcons secrets,
d’un toucher de prophète si parfait
qu’en te serrant la main
il connaîtra ta place au banquet de l’an prochain.
Il peut si nécessaire (on ne soupçonne les amoureux)
s’éprendre d’une Juliette
traînant tête vide une clameur de ragots
qui lui dira le temps précis d’abandonner des murs branlants
et d’attendre que pâlissent les traces de sang.
Puis, à l’heure où les maîtres nouveaux regardent
écœurés d’ail, obèses de choucroute, nostalgiques
l’île déserte d’un morne trône, le revoilà!
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{Théo Léger) (1963)
Décor, lumière, extinction ( RC )

photo perso; panoramique collines éclairage vallée du Lot… voir le panoramique dans une dimension d’image plus grande ? cliquer sur elle
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En tous sens, coulissent des rideaux ,
– Des pans de décor, qui bougent
Se masquent, grimacent une ambiance,
Tantôt légère, tantôt portée d’inquiétudes
> C’est une scène de théâtre,
Une question d’étoffes, de murs végétaux,
Où l’éclairagiste s’affaire,
Dans les hauteurs, à combiner les lumières,
A rassembler les nuages
User de la douche, des matités et brillances
Orage côté cour, grand projecteur côté jardin.
Qui s’éclaire et puis s’éteint,
Aux vents fantasques, il faut saisir l’instant
La mesure des secondes, ne revenant plus,
S’il faut en faire un dessin.
RC – 24 mai 2013
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– A noter que ce type d’éclairage ponctuel et fugace est une des caractéristiques de la région et est effectivement perçu ( avec les pans de montagnes ou en lumière ou en ombre, selon la position des nuages), comme une scène – un théâtre de lumières….. Voir sur la même atmosphère mon article sur » Lozère en causses »
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