un combat silencieux entre pierres et racines – ( RC )

C’est un combat silencieux
entre pierres et racines,
étroitement enlacées :
elles puisent dans le sol
de quoi survivre
aux légendes du passé.
J’ai vu les débris
des colonnes renversées,
les temples envahis de lierre,
les oiseaux de pierre
qui ont perdu leurs ailes,
gardiens d’anciennes stèles…
Un sphinx vivant
me fixe de ses yeux verts:
l’éternité s’étend
jusqu’à une princesse d’Egypte:
( une chatte veille sur une crypte
à l’ombre des oliviers ),
et à mon propre nom
gravé sur une tombe
au destin inachevé .
RC- mai 2022
Les momies d’Egypte ( RC )
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Les rives de l’ hier
Déménagent dans la crypte
Le sable se désespère
Aux temples de l’Egypte
Aux amateurs avertis
Ceux qui hantent les musées—
– La statue de Nefertiti
Qui contemple d’un oeil amusé
Les siècles qui passent
Gravés dans la pierre…..
Suivre, d’une histoire, la trace
Perdue dans le désert
Gardé par les sphinx
Et les pyramides
Et l’oeil de lynx
Des regards humides
Des statues en granit ,
Veillant, sous la poussière
Les momies qui ressuscitent,
– Autre stratosphère
Tombent alors, bandelettes
Témoignant du sauvetage
Des chairs défaites
Dans le sarcophage.
Se soulève avec effort, le couvercle
Au coeur du tumulus
Les gardiens de bois, font cercle
En décor de papyrus…
Tous ces objets précieux
Que l’obscurité plombe
A l’abri des cieux
Sous les pierres catacombes
Echappent au présent
Du monde instantané
Avec le calme cicatrisant
Des longueurs d’années.
L’esprit contemplatif
( ou celui qui s’entête)
Lira , dans les hiéroglyphes
De la pierre de Rosette
Comment voyagent les morts
– Gravures indélébiles -,
Apparemment sans effort ,
Glissant sur le Nil
– Au delà des dynasties
Tandis qu’au-delà du noir
Se poursuit, sans modestie
La conquête du pouvoir
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RC – 4 février 2013
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Benoit Méheux – Artémis
Artémis
La nature périt. L’harmonie est perdue.
Artémis ! Es-tu morte ? Ah ! C’est la voix du sang,
Ce flot noir dans mon crâne, cette hydre dansant
Qui me crie : « Oublie ! Crains le mythe, âme éperdue ! »
Paix ô torrent sans fin ! Reptile dans ma tête,
Tais-toi ! Serpent, redevient Caducée ! Seigneurs
Divins, dans les songes d’Endymion le pasteur
Plongez-moi ! Nuit, descend dans ma crypte secrète !
Mille bras me bercent. Des racines d’airain
S’étoilent. L’aigle roi siffle. Un voile se peint :
– Le sourire du ciel sur l’argentine mer –
De fer et d’or, en moi l’ineffable liqueur !
Ce feu soigne mon âme mais creuse mon cœur :
Hélas Artémis ! – Déesse –, tu es chimère.
Benoit Méheux.
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