Andrée Chédid – A peine
———photo : cimetière Holt Nouvelle Orelans USA
_
À peine
Nous viennent-elles
Qu’elles s’en vont !
Cette chair Nuptiale
Bientôt réduite
A ses ossements
Cette âme
Motrice
Qui se dissipe
Cette vie
Mobile
Qui s’accroît
Pour mieux décroître
A peine
Nous convoque-t-il
Qu’il nous révoque !
Ce corps
Qui s’enfoncera
Rigide
Sous une dalle
Scellée au gravier
Du temps.
–
extrait de Minéral minimal
Walk on the wild side ( RC)
–
Marchant sur la suite des pavés, en jour de glace
Sous le dôme clair, balayé par le vent
Le sac de légumes à la main, regard devant
Pour ne pas glisser, – pieds bien en place –
–
Aux échos des marchands, parlant de l’hiver
Celui, de la semaine commerciale
Hauts-parleurs, accrochés aux façades glaciales
La voix de Lou Reed, le long des murs de pierre
–
Walk on the wild side… c’est un conseil avisé
Le côté sauvage, est toujours ailleurs
Pourtant difficile à dessiner comme meilleur
L’appel des filles en couleurs, bien tamisé
–
Comme les lumières – du dehors de l’ailleurs
Sugar- Candy sur ses grandes jambes , la séductrice
M’appelle de mon ptit nom, voix tentatrice
C’est le décor ouaté dla boîte du ferrailleur
–
Se voyant Miss James Dean, pour une journée
Soudain en quête de nourriture spirituelle
Porte des boîtes de Coca ( avec une ficelle )
Pour en donner à chacun, … c’est donc sa tournée…
–
Candy ,- sucre glace – débarqua un jour de son île
Quitta soudainement les rêves de Brooklyn
N’essayant plus d’se prendre pour Marylin
En image un peu passée, des murs de ville
–
La banlieue crade , les trains en retard
Affiches lacérées sur les murs de briques
Lambeaux d’une histoire un peu pathétique
La place du marché, déserte et sans pétards…
–
L’hiver a eu raison , des lumières de Noël
La fête s’est éteinte dans le blizzard
A aller s’abriter dans les halls de gare
Et cacher sous un carton les étincelles
–
Les sans-abri au visage livide
Ont dans la tête Sugar-Candy, en bas résille
Et les hauts-parleurs de la place, qui grésillent
“Walk on the wild side”, ( mister Lou Reed )
–
Comme dit Lou: » le ptit Joe ne fait pas d’cadeaux »
Dans la grande salle – aux dalles sales
Pas de bal ici, pour la vie, glaciale
Remisant en poussière, les rêves d’ados.
–
Juste quelques seringues qui traînent
A oublier, le temps d’un voyage
Le côté sauvage, cet autre paysage
Où la musique de ce temps t’emmène.
——–
RC – 4 février 2012
——–
Ce texte mêle des impressions personnelles, avec la traduction de la chanson de Lou Reed, à ma façon…