Edoardo Sanguinetti- elle est cachée (stigmate névrotique) dans ma bouche
–
1.
(et : eh !) ; elle est cachée ; et je dois dire, et je veux
(entre-temps) dire ; (et sous le coup de l’émotion) : eh ! ;
dire : eh, meine Wunderkammer ! meine Rosenfeld ! ;
(corne d’unicorne !) ; (cherchant (par exemple)
l’exaltation Vague) ;
et descendant (le 22 avril) la Rue
Royale, puis la Rue du Bois ; et je dois dire : tu es un
crabe (par insinuations) pétrifié ; et : elle est cachée
(stigmate névrotique) dans ma bouche ; (et la chose a
commencé) ; (…) ; (peut-être, vraiment) ; (précisément, je
ne me souviens pas, pas même quand,) ; et tu es un
caméléon (par inhibitions) sec ; cachée sur ma langue ;
(mais la chose) ; (…) ; (mais cette nuit, je ne la raconte
pas) (…) ; (et descendant vers la Rue de la Montagne, vers
le Marché aux Herbes, cherchant) ; cachée ainsi, à
creuser ; à creuser ici ; (eh !) ; et à creuser ici (cherchant) ;
cherchant (eh ! ici !), dans ma bouche, dans ma langue :
ce grotesque : ce grotesque triste :
il écrivit : est-il du capricorne ?
il est revenu (plus ardent qu’auparavant) ;
(c’était un fragment de conversation) ; puis il écrivit :
dans le cas où ; et au-dessus : dans le cas où LUI était
(et : dans le cas où LUI) ; et au-dessous : au cas (e : au ; et :
en ; et : n) ;
et : en tourment ; (et pour inspirer de la terreur : (du dégoût, peut-être) ;
chez les filles
aussi) ;
et le 24
février il écrivit : je ne pense plus ; parce que tu es une
mouche, une araignée (en gélatine) ; (dans un morceau,
en fusion, d’ambre) ;
P.S . en réalité il s’agissait de SAG
(et ici, eh ! ici
fait suite une longue ligne, une flèche) ; (une langue) ;
(obscène) ;
ittari ;
et : O (un savarin difforme qui finit sur la page (obscène) ;
à la page suivante) ;
je ne médite plus ; parce
qu’il écrivit ( : et tu es un théâtre anatomique) : voir E3
au-dessus de la carte (mais pense 6D, avec le Parc
d’Egmont, dans la nuit, et avec le conservatoire, et avec
l’hôtel d’Egmont lui-même, et avec tout, bref, avec
tout) ; et parce qu’il écrivit : j’écris ; (et : j’écris
encore) ; (et : j’écris moins) ;
encore moins :
Edoardo Sanguineti, Wirrwarr in La Nouvelle Revue Française, octobre 2007, n° 583, pp. 212-213. Traduit par Philippe Di Meo.
1.
(e:eh!); è nascosta; e devo dire, e voglio (per intanto) dire; (e
per emozione): eh!; dire: eh, meine Wunderkammer! mein
Rosenfeld!; (corno di unicorno!); (cercando (per esempio) l’exaltation
vague);
e scendendo (il 22 aprile) per Rue Royale, poi per Rue
du Bois; e devo dire: tu sei un granchio (per insinuazioni) petrificato; e:
è nascosta (nevrotico stigma) dentro la mia bocca; (e la cosa
è incominciata); (…); (forse, veramente); (non ricordo, di preciso,
quando, nemmeno); e tu sei un camaleonte (per inibizioni) secco; nascosta
sopra la mia lingua; (ma la cosa); (…); (ma quella notte, non la
racconto) (…); (e scendendo verso Rue de la Montagne, verso il Marché
aux Herbes, cercando) ; nascosta così, a scavare; a scavare qui; (eh!)
e a scavare qui, sempre (cercando); cercando (eh! qui!); nella mia
bocca, nella mia lingua: questo grotesque: questo grotesque
triste:
scrisse : è del capricorno? è tornato (più ardente
di prima); (era un frammento di conversazione); poi scrisse: nel caso che;
e sopra: nel caso che LUI fosse (e : nel caso che LUI); e sotto: nel
caso (e: nel; e: ne; e: n);
e: in tormento; (e per incutere
terrore: (disgusto, forse); nelle ragazze, anche);
e il 24
febbraio scrisse : je ne pense plus; perchè tu sei una
mosca, un ragno (in gelatina); (in un pezzo, in confusione, d’ambra);
PS.in realtà trattasi di SAG
(e qui, eh ! qui
segue una lunga linea, una freccia); (una lingua); (oscena);
ittari ;
e : O (una ciambella deforme che termina nella pagina (oscena) ; nella pagina
seguente);
je ne médite plus ; perché scrisse (: e tu sei un teatro
anatomico): vedi E3 sopra la carta (ma pensa 6D, con il Parc d’Egmont,
nella notte, e con il conservatorio, e con l’albergo stesso
d’Egmont, e con tutto, insomma, con tutto); e perché
scrisse: j’écris; (e: j’écris encore); (e:j’écris moins) ;
encore moins:
Edoardo Sanguineti, Wirrwarr, in Mikrokosmos. Poesie 1951-2004, 2004, Editore Feltrinelli, Collana Universale economica, 2004, pagina 41. A cura di Erminio Risso.