Causses – (Susanne Derève)-

.
Ondulant à perte de vue dans la lumière,
les courbes blondes des prairies
griffées de la pierre grise du calcaire,
le sillon brun des labours
et les vertes dolines
.
où le vent frais balaie la chaleur de midi,
berce dans les sous-bois les strates accumulées
d’anciens automnes.
.
Résonne de loin en loin
l’écho d’un pas,
le craquement assourdi du bois mort …
.
Soleil.
Le long dimanche de fiançailles
d’une fin d’été
avant les noces blanches d’hiver.
.
On se prend à rêver de chemins effacés,
de villages engloutis sous la neige,
du tintement des pelles sur les seuils,
de ciels de cire ponctués de fumées grises,
.
comme si l’oubli n’était en toute saison
le cœur de ce pays, son âme claire
sa terre promise
.
Ecriture paysagère, plume voyageuse ( RC )

photo: Yann Arthus Bertrand – îles d’Aran – Inishmore
–
J’ai écrit sur les causses et les montagnes
L’aube sur les étangs gelés, en rase campagne
Les déplacements minuscules, qui font sans doute
La différence, aux zébrures de parcours d’autoroute…
J’ai aimé la nef affleurant des îles d’Aran
Les nuages empilés, de ces îles sous le vent
Les champs qui ondulent, et contournent les collines,
Les pins sylvestres attentifs, au bord des dolines,
En attendant que l’orage cesse, sous un abri de roc,
Ma tête convoquait les ogives d’une cantate baroque
Les toits dansants d’un village provençal,
Un marché, fruits et légumes, jonglant de couleurs sur les étals.
Avec mes croquis des maisons d’Amsterdam,
Sous un ciel si bas, que les nuées condamnent,
Je me suis donné l’espace d’un défi,
Sans transcrire en photos, architectures, et géographies…
La plaine est immobile, et la plume voyageuse,
Et caresse aussi bien les bords de la Meuse,
Que le bourdonnement têtu des abeilles
Dans les calanques, près de Marseille.
RC – 29 juin 2012