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Hélène Miguet – La douche –


Amadou Sanogo – La douche –
La douche
Ton rituel les yeux fermés pour que ça ne pique pas 40 degrés 
Celsius car tu aimes la forge sur ta peau
Puis lutte contre les traces tu dis que le calcaire ne pardonne pas
A travers la buée ce que j’entends
chante le souvenir salé de la vague
ta voix envolée d’écume bariolée me porte comme une mer
Tu surgis Botticelli boirait la tasse sirène éperdue de remous
et ta houle cambre si bien le pli des coraux
Pour toi j’invente un estuaire dans une salle de bain
Toi qui rafales si fort à la proue du désir


Métamorphoses : extrait du recueil En sentinelle

https://www.terreaciel.net/Helene-Miguet


Venise en hiver – ( RC )


voir site

As-tu encore des souvenirs
du film de Visconti ,
de Venise en hiver,
de la neige sur les gondoles
alignées sur les pontons de bois ?

Plutôt que des photographies,
tu en fis un carnet de voyage,
avec des traits subtils
les traces versatiles
de lavis poursuivant les nuages.

La ville est silencieuse
dans ses habits d’ocre rouge,
et des palais aux colonnes de marbre
penchés sur la lagune
comme à regret.

La Salute est en équilibre,
un peu effacée par la brume.
Elle a abandonné ses reflets
à la matité d’un hiver
couronnant les rives de gel.

Tout est immobile,
le silence est dans le cœur
de la terre et du ciel,
les pieds dans la vase et les flots
sans qu’on en voie les limites.

C’est un instant prélevé sur l’éternel,
où tout ce qui scintille
s’évanouit dès qu’on approche la main.
Tu nous décriras San Michele,
le cimetière en dehors de la ville

où les poètes
dans leur profond sommeil
ne sont pas dérangés par les touristes
venus pour le Carnaval ,
les vaporetti du Grand Canal.

Les peintres n’ont pas de mots
pour dire la beauté des lieux
traversés par les siècles
et la ville qui doucement sombre
dans le miroir les eaux.

RC

( texte en rapport avec l’ouvrage de dessins de Jean-Gilles Badaire  » Venise » )


L’eau et le corps des âmes vives – ( RC )


Le corps des âmes vives
s’écoule sans discontinuer,
de la source , des cascades
jusqu’aux rivières,
pour atteindre le grand fleuve étale.

Tu y entendras
le bruissement de soie
des eaux qui parlent
de leur voyage tracé
au flanc des collines ,
des rochers , des courants
et des galets qu’elles ont porté.

Jusqu’à l’océan, elles accompagnent les vents changeants,
qui dialoguent avec les nuages
et parfois les bousculent .

Ne cherche pas à les comprendre :
leur direction est fantasque,
on ne sait jamais à quoi s’attendre ;
mais les âmes arrivent toujours
un jour ou un autre
à revenir à leur point de départ
pour continuer à chuchoter
dans le cycle de la vie
recommencée.


Denis Samson – Pistes effacées


Pistes effacées
des incarnations de l’errance
la nuit un gant de satin
refermé sur nous
qui dérivions à l’éphémère

grammaire d’odeurs

miroir reflétant
l’indolence des eaux
enchaînées à des roses

mains échevelées oreiller qui baille.

texte de l’auteur D Samson ( Québec )… tiré du riche blog CLS Poésie


Angèle Paoli – une part d’ombre


Starry Night, 1893 by Edvard Munch

peinture: Edvard Munch   » Starry night »

.Viendra un jour où la beauté du ciel
se dérobera à ton visage
la part d’ombre qui gît en toi
envahira l’espace clos de ton regard

quels sourires papillons de nuit dernières lucioles
volèteront sous tes paupières closes yeux éteints
retenir le temps entre tes doigts ne se peut
il va
pareil à l’eau du torrent qui roule vers sa fin

bolge de remous
où se mêlent les eaux


Citation

Pablo Neruda – vos pieds


Mais j’aime vos pieds

juste parce qu’ils ont marché

sur la terre et sur

le vent et sur les eaux,

jusqu’à ce qu’ils me trouvent.

 

But I love your feet

only because they walked

upon the earth and upon

the wind and upon the waters,

until they found me.

Pablo Neruda love your feet

 

Pablo Neruda


Federico Garcia Lorca – songe – mai 1919


Image associée

Mon cœur repose auprès de la fraîche fontaine.
(Remplis-la de tes fils
Araignée de l’oubli.)

L’eau de la fontaine lui disait sa chanson.
(Remplis-la de tes fils
Araignée de l’oubli.)

Mon cœur réveillé redisait ses amours.
(Araignée du silence,
Tisse-lui ton mystère.)

L’eau de la fontaine, sombre, l’écoutait.
(Araignée du silence,
Tisse-lui ton mystère.)

Mon cœur tombe en roulant dans la fraîche fontaine.
(Mains blanches, lointaines.
Retenez les eaux !)

Et l’eau l’emporte, chantant d’allégresse.
(Mains blanches, lointaines.
Rien ne demeure dans les eaux !)

 

 

Federico GARCIA LORCA « Anthologie poétique » (Chariot)


Le sablier – ( RC )


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Se réveillent les eaux sourdes, en profondeur,

Devant chaque feuille morte et chaque crépuscule.

Il y a une tempête,

mais l’espace est clair, tout autour…

 

c’est juste qu’elle est en toi

et vrille une partie de conscience,

sous la mélodie grinçante

d’un vent de sable,

dont les grains s’infiltrent

jusque dans les jardins calmes,

pour envahir l’espace.

 

Au coeur de cette tempête,

il n’y a pas de soleil, il n’y a pas de lune.

Il te faut affronter

le chemin des abîmes,

jusqu’à inventer la lumière.

 

C’est bien après que la rage du vent

soit retombée,

qu’on retrouve ses repères,

et qu’on peut rouvrir les yeux.

 

Le temps se cristallise,

comme s’est écoulé

celui qui est décompté.

De l’intérieur du sablier.

 

RC  dec 2015


Linda Maria Baros – Comme un continent englouti par les eaux


 

image  - R Colombi

image – R Colombi

Comme un continent englouti par les eaux

 

 

Mon pays était comme un continent englouti

qui flottait dans l’air poussiéreux,

tel un mort dans la lumière de l’après-midi.

 

Les pères étaient rares,

comme des coquilles qui avaient transpercé

la peau altière, rocheuse, des montagnes.

 

Les mères étaient effilées comme une larme ;

les larmes tombaient, rasantes et drues,

et emportaient les mères dans la terre.

 

Mon pays – il y a des hommes qui l’aiment

de l’amour passionné des vers

pour la plaie ouverte qui les engraisse.

 

Mon pays – qui me prenait sur ses genoux,

qui me caressait la tête,

qui éteignait ses cigarettes contre mon front.

 

 

L’Autoroute A4 et autres poèmes.

– Cheyne éditeur, 2009


Esther Tellermann – pour sérier l’absence


Christophe Gonnet - land-art

Christophe Gonnet – land-art

 

Je le fis
neige hospitalière
craquelures
jardins lavés
d’Europe
reste d’un chant ancien.
Je le fis
association de l’air
sillon qui n’ensevelit

dépose dans sa force.

Là j’ai croisé
Les eaux musicales.
Brumes enveloppaient   nos promenades
Nous étions
rameurs    nous
promenions l’archet
sur les mondes creux
devenus plus légers
nous maintenions le rêve
nous nous fîmes
pluie
pour sérier l’absence.

 

Esther Tellermann

 


Porfirio Mamani-Macedo – eaux promises VI


peinture: Otto Mueller

peinture: Otto Mueller

Dis-moi si quelque chose te rappelle hier. Un fleuve ? Une montagne derrière une ombre ? Peut-être quelqu’un que tu as aimé en silence ? Qui ? Peut-être un inconnu qui s’est égaré en pleurant au coin d’une rue bleue ? Dis-moi si mes paroles d’hier te rappellent quelque chose, aujourd’hui étant déjà du temps passé ! La parole naissante est sans importance quand tu passeras. Elle continue de chercher dans l’herbe l’arbre promis ! Les nuits succéderont aux jours, comme à tes pas en succéderont à d’autres, encore inconnus. Maintenant je ne suis personne dans le bruit immense de ton regard distrait, mais je vis dans chaque instant qui passe.

Traduit de l’espagnol (Pérou) par Max Alhau

– See more at: http://www.recoursaupoeme.fr/porfirio-mamani-macedo/eaux-promises-vi#sthash.W0wzJmGZ.dpuf


Feuilleter le recueil des causses ( RC )


Texte  en rapport avec « A la mer retirée »

Causse Méjean – reliefs et neige   –          ( toutes  photos présentes ici :  perso  – me contacter pour une réutilisation éventuelle  )

Des bouffées de lumière,
décrivent ,mieux que je ne ferais,
le recueil des causses.

Encore striés sous les neiges,
piquetés d’impatientes pousses, et de bruns.

A chaque  détour, le savoir lire ,
du vent de l’ivresse,
épouse les accidents des collines,
chapeautées de bois sombres.

Le dialogue menu des eaux, serpentant dociles,
puis, rassemblées, mugissantes,
De chants clairs cascadeurs,
et résurgences vertes.

Le pied des pentes abruptes,
surplombées de témoins sévères, verticaux

Une route mince, s’essaie à contourner
ces vases de pierre,
Pour plonger dans  une vallée étroite,
encore habitée par l’obscur,

Dispensée des lignes orgueilleuses,
des ponts de béton.

Et le silence matinal, n’est habité
que de spirales lentes
Des vautours, glissant sous des écharpes
blanches, effilochées ,portées par la brise.

Peu importe la route
Ses dévers et sa course,
Soumise au caprice de la rivière,
Ou lancée sur les plateaux.

La constance du roc
Ou le moelleux des terres.
Le paysage reste une porte
Feuilletant le passé calcaire

D’un océan, son souvenir
Enfui

RC  – 19 mai 2013

Causse Méjean – restes  de neige

Causse Méjean – restes  de neige

Causse Méjean – restes  de neige

Causse de Sauveterre, vers Montmirat

Vallée du Tarn au dessus  de St Chély

Arbre illuminé entre rocs  St Chély-du-Tarn

« couple »:  rochers ruiniformes vallée  du Tarn

Sainte Enimie, Vallée du Tarn, résurgence de la Burle

Sainte Enimie, Vallée du Tarn

Causse de Sauveterre,  environs de Champerboux

Causse de Sauveterre,  environs de Champerboux

Article  visible aussi  sur  mon site de photos des  causses  .