Mokhtar El Amraoui – Miroirs
A ces songes de la mer dont les vagues colportent la rumeur
Ô miroirs !
Engloutissez, donc, ma mémoire,
Dans vos veines de tain et de lumière.
Là-bas,
Dans le jardin des échos,
Arrosé des plaintes des vagues,
Je dévalerai la plaine de l’oubli
Où j’ai laissé fleurir un coquelicot,
Pour ma muse
Qu’un peintre agonisant a étranglée.
D’elle, me parvient
Le parfum ensanglanté
De toiles inachevées.
C’est dans le lait de ses rêves
Qu’ont fleuri le cube et la sphère.
Ô interstices du monde !
Laissez-moi donc percer
Ses inaudibles secrets !
©Mokhtar El Amraoui
Mokhtar El Amraoui – Miroirs
photo: Robert ParkeHarrison
A ces songes de la mer dont les vagues colportent la rumeur
Ô miroirs !
Engloutissez, donc, ma mémoire,
Dans vos veines de tain et de lumière.
Là-bas,
Dans le jardin des échos,
Arrosé des plaintes des vagues,
Je dévalerai la plaine de l’oubli
Où j’ai laissé fleurir un coquelicot,
Pour ma muse
Qu’un peintre agonisant a étranglée.
D’elle, me parvient
Le parfum ensanglanté
De toiles inachevées.
C’est dans le lait de ses rêves
Qu’ont fleuri le cube et la sphère.
Ô interstices du monde !
Laissez-moi donc percer
Ses inaudibles secrets !
©Mokhtar El Amraoui
La plage était déserte et dormait sous juillet – ( RC )
peinture: Nicolas de Stael – paysage au bord de la mer – 1954
–
C’est une journée qui s’étire
Et un temps d’été qui colle à la peau.
Le soleil cuisant va presque jusqu’à épaissir
le sillage lointain des bateaux.
–
Bien sûr, la mer proche, et ses vaguelettes .
Peu de vent, et elle, quasi étale,
Mille petits reflets nous guettent ,
Perlés sur l’écume, et le littoral.
–
En attendant que la journée bascule
Nous l’avons ressentie presque palpable
Avec la fatigue, que les heures accumulent,
Et avons écrit nos noms sur le sable .
–
Le ciel resté incolore a chaviré,
Comme sous l’effet d’un mauvais présage.
Une nuée d’oiseaux a tout déchiré ,
Ou était-ce une bourrasque qui a emporté les pages ?
–
Tu es partie te baigner nue,
Suivre le chemin secret de l’eau,
… mais tu n’es pas revenue…
Le son de mes appels, seulement, en échos ….
–
La marée , dans son avancée,
S’est faite complice,
Nos noms, ont été effacés,
Maintenant, la plage est lisse …
–
Je suis resté l’âme vide et endeuillée,
La nuit de la perte , s’est étalée, lourde , inerte.
Je me suis remémoré la Fanette …
> La plage était déserte et dormait sous juillet *
–
RC – juin 2015
* ( il est fait référence évidemment à la chanson de J Brel » La Fanette « )
Le bruit dans mes tempes ( RC )

peinture: Odilon Redon. Le coquillage
–
Le bruit et le sang
Pénètrent dans mes tempes,
Et l’âme éclatée,
Tourbillonne sur elle-même,
Prisonnière de mon Je,
Tête et corps assemblés,
En bonne logique,
Et pourtant séparés.
Ce n’est pas par la distance,
Mais la terre qui parle
A travers nous,
De l’antre et de l’arche.
L’oeil du silence
Et pourtant le bruit
Des désirs qui se heurtent
Aux mémoires sensibles.
L’océan des plaines douces
Aux tensions secrètes,
Le ventre coquille,
Qui boit mes émotions.
Et comme les silex
Qui se heurtent
Les bouquets d’étincelles,
-nous engendrons nos ciels –
Dans un voyage
Aux lointains d’écume
Où il n’est pas besoin de paroles,
Pour s’entendre en échos….
–
RC – 4 mars 2013