Oiseau mécanique – ( RC )
On dit que tu as tout ce que tu veux
Et un oiseau mécanique merveilleux,
Aux ailes incrustées d’émeraude,
Chante à la place d’un vrai.
Ton oiseau est de couleur verte,
Il est au centre de tes richesses,
Tu ne regardes qu’elles;
Et ne me vois pas.
Tu es fasciné par son chant
Par les reflets des cristaux,
Toutes ces choses précieuses,
Dont l’abondance te cache l’univers.
> Le monde tel qu’il est
Est bien loin de toi;
Tu ne m’entends pas,
Mais seulement le chant de cet oiseau.
Dès que tu ouvres la boîte,
Inscrustée d’ivoire et de nacres
Que tu tournes la clef,
Attendant son tour de piste .
Mais un jour le ressort casse,
La belle mécanique se dérègle,
Le précieux automate reste figé,
Désormais inutile et grotesque.
Tu découvres soudain,
Qu’un vrai rossignol,
Se balance sur une branche,
Face à ta fenêtre.
Libre d’aller et venir,
Il attendait ton réveil,
Et que ton regard se pose sur la nature,
Où les ors et vermeils ne sont pas nécessaires.
On dit que tu as tout ce que tu veux,
Mais les biens matériels ,
Finissent par te masquer la vie.
Ouvre donc la fenêtre.
Il y a un ailleurs,
Qui s’étend loin autour
De ton château.
Tu m’y verras peut-être, maintenant.
Il suffit d’ouvrir ses yeux,
Et ses oreilles, aux rossignols,
Un coeur ouvert aussi
Au reste du monde.
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– Librement inspiré du conte » le rossignol et l’empereur » ( Andersen),
et de la chanson des « Fab Four »: » And your bird can sing ».
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RC- mai 2014
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Esther Tellermann – Voix à rayures
VOIX À RAYURES
Pour Henri
Dans le nom du troisième
et sa boucle
j’emplissais le monde
d’épilobes
de socles
de gneiss et de
doubles reflets
et sur l’ancienne mer
là où l’homme
avait pris la couleur
j’attendais le faucon
la ville de douze étoiles.
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Rêve maintient
le rêve si
ne sommes trop lourds
inventons
une noce
une couche animale
à l’intérieur de la vague
si
chevauchons nos syllabes
d’une passe
à l’autre
et nos rires comme
paquets d’émeraudes
trouent le souvenir.
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Esther Tellermann, (terres de femmes)
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