Une reine recluse – ( RC )
C’est l’image d’une femme,
une reine recluse
derrière de hautes murailles,
Elle sait n’avoir pour horizon
derrière sa fenêtre
que des forêts et des collines
qui se prolongent à l’infini.
Parfois elle voit, comme un signe,
un oiseau s’approcher de l’ouverture,
pour s’éloigner aussitôt
comme un rêve
qu’on ne peut jamais saisir.
Ce peut être une abeille égarée,
– dit-elle – qui chante et puis s ‘envole.
Ce sont peut-être comme mes pensées:
une gloire d’or et de lumière
qui fait le miel de l’insecte ,
et le mien .
Hélas, je suis prisonnière
et ce que j’écris
est ce miel inutile
qui ne fait que prolonger
les journées qui s’enfuient:
ainsi, j’enferme la lumière dans la nuit.
note:
« La Gloire est une abeille/Elle Chante –/ Elle pique –/ Et, hélas, elle s’envole »
« Des pensées qui seront d’or et de lumière »
sont des extraits d’écrits d’Emily Dickinson.
Emily Dickinson – lettre
This is my letter to
the world
that never wrote to me.
Ceci est ma lettre
au monde
qui ne m’a jamais été écrite.
Em Dickinson
Émily Dickinson – une lettre au monde
This is my letter to
the world
that never wrote to me.
Ceci est ma lettre
au monde
que personne ne m’a écrit.
Em Dickinson
Emily Dickinson – Nous avons tout appris de l’Amour
Nous avons Tout appris de l’Amour
L’Alphabet – les Mots –
Un Chapitre – tout le Livre grandiose –
Puis – la Révélation s’est refermée –
Mais dans les yeux de l’Autre
Chacun contemplait une Ignorance –
Plus Divine que celle de l’Enfance
Et chacun redevenu Enfant, pour l’autre –
A tenté d’exposer ce que
Ni l’un ni l’autre – ne comprenait –
Quel dommage, que la Sagesse soit si vaste –
Et la Vérité – si variée !
-(poème 531)
extrait du site de ladySil: « passionément , Emilie D. » où ceux qui cherchent de la « matière », pour lire cette poétesse, n’auront que l’embarras du choix…
-En voici le texte original
We learned the Whole of Love —
The Alphabet — the Words —
A Chapter — then the mighty Book —
Then — Revelation closed —But in Each Other’s eyes
An Ignorance beheld —
Diviner than the Childhood’s —
And each to each, a Child —Attempted to expound
What neither — understood —
Alas, that Wisdom is so large —
And Truth — so manifold!
Emily Dickinson – poème 261
Poème 261//
Je tenais un Joyau dans mes doigts –
Et me suis endormie –
Le jour était chaud, et les vents péroraient –
Je me suis dit « Il ne risque rien » –
Je m’éveillai – et blâmai mes doigts honnêtes,
La Gemme avait disparu ,
A présent, un souvenir d’Améthyste
Est tout ce qu’il me reste –
—
Voir le site que Lady Sil consacre à cette grande poétesse….
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Emily Dickinson – Dieu donna un pain à tous les oiseaux

photo Bev & Paul Mynott
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Dieu donna un pain à tous les oiseaux,
A moi rien qu’une miette
Je n’ose la manger, même quand je meurs de faim ;
Cette miette est mon luxe émouvant.
La posséder, la toucher, c’est preuve légale
Que cette boulette est mienne ;
Je suis trop heureuse de mon sort de moineau
Pour en désirer davantage.
Il pourrait y avoir la famine autour de moi,
Je ne manquerais pas d’un épi,
Tant l’abondance sourit sur mon buffet,
Tant mon grenier paraît garni.
Je me demande ce que peut éprouver un riche,
Un prince hindou, un comte.
Je pense qu’avec rien qu’une miette
Je suis leur souveraine à tous.
–
God gave a Loaf to every Bird -- But just a Crumb -- to Me -- I dare not eat it -- tho' I starve -- My poignant luxury -- To own it -- touch it -- Prove the feat -- that made the Pellet mine -- Too happy -- for my Sparrow's chance -- For Ampler Coveting -- It might be Famine -- all around -- I could not miss an Ear -- Such Plenty smiles upon my Board -- My Garner shows so fair -- I wonder how the Rich -- may feel -- An Indiaman -- An Earl -- I deem that I -- with but a Crumb -- Am Sovereign of them all -- - beaucoup des poèmes d'E Dickinson, peuvent être lus sur ce site, dans leur langue originale.
Emily Dickinson – moment critique
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- C’était le moment critique.
Tout au long jusqu’alors
Avait eu lieu un temps atone, un temps muet…
Alors la seconde hésita, stoppa, frappa son dernier coup.
Une autre avait commencé
Et simultanément une âme
Etait partie sans qu’on la vît.
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E D
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Emily Dickinson – la Terre est brève
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Je me dis : la Terre est brève –
L’Angoisse – absolue –
Nombreux les meurtris,
Et puis après ?
Je me dis : on pourrait mourir –
La Meilleure Vitalité
Ne peut surpasser la Pourriture,
Et puis après ?
Je me dis qu’au Ciel, d’une façon
Il y aura compensation –
Don, d’une nouvelle équation –
Et puis après ?
On apprend l’eau – par la soif
La terre – par les mers qu’on passe
L’exaltation – par l’angoisse –
La paix – en comptant ses batailles –
L’amour – par une image qu’on garde
Et les oiseaux – par la neige
I reason, Earth is short—
And Anguish—absolute—
And many hurt,
But, what of that?
I reason, we could die—
The best Vitality
Cannot excel Decay,
But, what of that?
I reason, that in Heaven—
Somehow, it will be even—
Some new Equation, given—
But, what of that?
–
Émily Dickinson
–
Curieusement ayant cherché « l’original », je n’ai trouvé que trois strophes…