Photographie – (Susanne Derève) –

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Photographie qui était nous,
que je ranime d’un regard,
d’un regret,
du battement d’un cœur qui n’est pas chair,
sang, mais le nœud lancinant de l’amour.
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Désormais perdus pour l’enfance,
voués aux éclatantes couleurs du monde
et du voyage, ils sont.
Ainsi, l’oiseleur rend l’oiselet au vent,
surpris de son aisance à gagner les couloirs
du ciel, et de la vigueur de ses ailes.
.
Ce temps passé fut nuée de jours heureux,
– cirrus, ouate, tendresse,
pluie bienfaisante des orages d’été –
Ce que nous avons consumé d’amour :
inépuisable mue de printemps, fruits rouges,
feux de Saint-Jean.
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Nous reste la chaleur des voix, l’élan d’un corps
qui reconnaît les siens – baisers-
et l’absence palpable, pareille à ces formes de glaise
qui prennent vie et puis s’effondrent, rebelles,
entre les doigts.
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Ors – (Susanne Derève) –

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Dans l’obscur je suis,
de la petite main jamais satisfaite
qui triture le mot de la nuit
pour un matin d’enfance
.
où l’illumination du bonheur
me vint d’un boisseau d’or
que versait la fenêtre à mes pieds
.
Et j’en fus prisonnière
tout un jour d’été
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Petite mère (2) – (Susanne Derève) –

Le Chariot d’Alberto Giacometti – photo retouchée –
Petite mère,
tu t’es promenée si longtemps dans le siècle
passé,
dans celui-ci tu erres,
mince fantôme aux os de verre,
aux yeux clos,
vide comme l’hostie
que petite fille transie sous ta robe légère
tu portais à ta bouche
dans la pénombre froide des églises,
rêvant à la lumière des chemins buissonniers,
aux routes blondes de l’enfance.
Toi qui n’es plus qu’un murmure ténu,
le siècle à peine né te rend à l’innocence.
Rire – (Susanne Derève) –

Fils, ton rire étoile venu du tréfonds de l'enfance tintant comme un cristal, rebondissant de visage en visage, de mur en mur, de fenêtre en fenêtre, dans l'opulence de la joie puis la mue de ta voix, un jour, et ton rire d'homme dégringolant vers moi depuis les pentes échevelées de la mémoire pour ranimer l'enfance
Colombes – (Susanne Derève) –

Laisse une porte entr'ouverte sur le passé là où ma voix se brise je veux encore chanter J'ai remisé au grenier les lits les draps les vêtements d'enfants les mols édredons de percale les colombes ont pris leur envol oiseaux des terres lointaines cygnes cigognes aigrettes blanches leurs plumes ont l'étincelante pâleur des avalanches et leur voyage l'aridité des terres brûlées
extrait de : Suite malaise : voyage Malaisie- Singapour ( Septembre Octobre 2022)
(voir partage de Susanne)
Au-delà des fenêtres – ( RC )

Peinture Andrew Wyeth
Personne ne convoite l’hiver.
Lui se cantonne sous tes fenêtres,
et ton royaume est étanche.
Il y a de ces frontières
qui dépassent les saisons,
amidonnées de givre et de silence.
Il faudra bien cependant un jour
sortir de ta bulle
pour affronter l’avenir.
L’enfance s’est rétrécie toute seule,
et tu l’a perdue de vue,
pourtant tu n’as pas froid
Car insensiblement tout s’est transformé,
et la vie, dans son royaume , s’étend
bien au-delà des fenêtres .
Jean-Pierre Balpe – la rencontre imprévue

peinture Gabriele Münter 1913
ce qu‘il écrit c’est pas des mots c’est autre chose pas la vie
non plus ni l’amour ni la réalité un moment se demande si
l’âme mais dans ce mot est quelque chose d’enfantin
effrayant comme l’enfance ou l’enfance se dit alors la
langue ou le langage ou le texte ou l’avant-texte mais
ça lui fait mal à la tête et ne le satisfait pas non plus alors
cherche écrit cherche cherche ce qu’il écrit écrit qu’il
cherche ce qu’il cherche qu’il écrit s’enfonce parfois dans
ces profondeurs abyssales
avec un goût d’encre dans la bouche une nausée des profondeurs
qui l’indispose un peu mais n’a pas d’autre solution il écrit il écrit il écrit
il cherche il cherche il écrit il cherche ce qu’il écrit et tout ça finit
par remplir des pages et des pages d’écrits sur l’écrit et la recherche
de l’écrit et ses pourquoi ses comment ses attendus ses causes
ses effets ses hésitations ratures remords repentirs retours
ou autres remugles de l’esprit qui des heures et des heures
et des heures le clouent pieds joints et mains en croix
sur la surface toute griffonnée de son bureau
Instantané des jours heureux – (Susanne Derève)

Par-dessus mon épaule
ce n’est pas le premier soleil du matin
ni les cloches du Dimanche à la volée
du ciel mais vos rires d’enfants
qui me rejoignent
Instantané des jours heureux,
caresses, joue contre joue,
soie des baisers, jeux du réveil,
vos cils brodés de sommeil,
la dent de lait sous l’oreiller, petit chicot
qu’ourlait une goutte vermeille,
– en souris de minuit j’y déposais l’obole
qui tinterait matin dans votre poing fermé –
Et tandis que s’épuise la pourpre des automnes,
court le film lumineux des années plus pur
que la griffe blanche du gel sur les prairies ,
le miroir chancelant des lavognes,
et les tendres nuages ,
dans la maille bleutée du jour,
qui cognent doucement à la porte des rêves
en oiseaux ivres à la saison d’amour
Le jour passe sa ronde – ( RC )

montage RC
Le jour passe sa ronde,
et cherche sa géographie
sans l’écrire .
Une bulle viendrait crever
à la surface de la vie,
et voilà que ton sourire m’inonde.
Ce serait le clair-obscur des nuits,
où l’attente finit par trouver une issue.
C’est ainsi que je suis né
pour toi,
toi, qui portais le monde sur ton dos,.
Tu as délaissé ton passé,
la grisaille de l’enfance,
pour m’entraîner sur les chemins de l’avenir.
Ces chemins qui se sont ouverts,
avec nos pas,
précédant nos ombres.
Le jour passe sa ronde,
et nous l’avons suivi.
( un écho au texte de S Derève « géographie du silence » )
Feston d’automne – (Susanne Derève)

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Rouge feston des mues d’automne ,
qui vient aux nervures des feuilles
comme on suivrait les lignes de la main.
.
Je serrais si fort dans la mienne sa petite main d’enfant,
chaude et vibrante – le cœur battant d’un petit animal
palpitant sous mes doigts –
.
Son babil m’emportait, ses joues flambaient de froid.
Nous épuisions les jours à fouler dans les bois
d’épais tapis de feuilles mortes qui finiraient
en feux de joie.
.
J’aurais voulu saisir les bronzes et les ors
les soies brillantes de l’automne,
les écus de lumière inondant les futaies
mais déjà il n’était plus temps.
.
Les branches ne portaient plus
que le rire cristallin de l’enfant
étincelant dans le silence .
.
Puis, les bois se sont tus …
et d’un pas ingénu s’en est allée l’enfance.
.
Lointaine enfance – (Susanne Derève) –

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C’était si proche encore l’enfance
si irrémédiablement proche
et lointain .
Je la cherchais dans le vacillement
des couleurs dans les balbutiements
du ciel,
.
en toute chose qui fragile pure
ingénue viendrait combler
l’irrémédiable perte ,
dans la grâce imparfaite d’un chant ,
le froissement ténu d’une aile ,
la pâle carnation d’un pétale ,
.
.
cette tendre innocence,
cette limpidité de source
dont je poursuivais inlassablement la trace
en vos yeux .
Camélias – ( Susanne Derève)

peinture : Denis LAGET
Si pâles
ou rougissant des nuits de gel
inodores figés
d’un velours plus doux que la rose
en été que ta peau
mon aimée quand nous nous accrochions
aux branches
tu t’y pendais avec aisance
et cette nonchalance
que démentaient tes yeux
Camélia vieil arbre aux mains noueuses
dont le vent nous faisait l’offrande
au matin d’un tapis de corail
abattu par la pluie
comme une étoffe nue
perlée des larmes de la nuit
Exposition Denis Laget Musée des Beaux Arts de Rennes ,
Musée Estrine Saint Rémy de Provence (voir le partage de Susanne )
François Montmaneix -Visage de l’eau (extraits)

František Kupka, L’Eau (La baigneuse)
Tes mains ont la douceur de l’eau
passe-les lentement sur mes yeux
ce sera un silence clair
où choisir parmi les pensées
celles qui rentrent de la mer
en lâchant au-dessus du monde
un envol d’oiseaux blancs
que nul ne peut toucher
s’il n’a les gestes d’un enfant
* * *
L’eau a pour nom un village en hiver
arraché au vent de la nuit
mais si tu veux vivre encore
viens respirer le bois qui brûle
il pleure et rit un peu
je l’ai vêtu de fumée de sapin
et du miracle d’un vin de paille
pour que la dernière porte
nous paraisse légère
* * *
Il y a ce brouillard
premier-né de l’automne
il y a les plus fines
colonnes du silence
dans le soir gonflé d’arbres
il y a tout au fond du verger
cette absence d’enfants
et sur le fleuve
qui m’a donné ton visage
un temple est là
dont nul ne connaît l’entrée
* * *
Je parcours je bois la lumière
qui te vêt d’un habit de sel
dont l’amertume est douce sur tes lèvres
et j’écoute à travers l’arbre
un passage d’oiseaux
comme il en vient aux villes de la mer
lorsqu’un enfant montre le ciel
après avoir écrit le nom aimé
sur un trottoir de craie
Visage de l’eau Ed. Pierre Belfond
René NELLI – Vivre dans les feuilles rondes
Vivre dans les feuilles rondes
membranes du soleil
ou voir le monde et le silence
à travers des montagnes d’ombre.
sur la place tombe encore
le vent des cascades
dans le marbre rient les membres
de la folie sous le couvert des nuits
si je bouge un nuage secoue
les chouettes étouffe les heures
et passe derrière le vent
un enfant qui se retourne souvent
pâle trébuche dans l’écho
et tout ce qui se pense
semble venir de loin.
René NELLI Poèmes
Julio Ramon Ribeyro – quelque chose d’impérissable dans la mémoire
Je ne crois pas que pour écrire, il soit nécessaire d’aller courir l’aventure.
La vie, notre vie, est la seule, la plus grande aventure.
La tapisserie d’un mur vue dans notre enfance, un arbre à la tombée du jour,
le vol d’un oiseau , un visage qui nous a surpris dans le tramway,
peuvent être plus important pour nous que les grands événements du monde.
Peut-être que lorsque nous aurons oublié une révolution, une épidémie
ou nos pires avatars, il restera en nous le souvenir du mur, de l’arbre, de l’oiseau, du visage.
Et s’ils y restent, c’est parce que quelque chose les rendait mémorables,
qu’il y avait en eux quelque chose d’impérissable et que l’art ne s’alimente
que de ce qui continue à vibrer dans notre mémoire.
Hélène Dorion – Comme résonne étrangement la vie

Photographie Aline Smithson
Comme résonne étrangement la vie
que tu vois se lever, au milieu du brouillard
de l’enfant que tu étais, hier encore
à la table où ton père, où ta mère
fouillaient le quotidien, sarclaient
la terre, arrachaient les herbes égarées
parmi les tulipes hautes
qui flottent encore dans le jardin comme
des étoffes, et mesurent les vents à venir.
Alors, comme résonne étrangement la vie
derrière la tempête qui broie ton corps
d’enfant, jette des marées de solitude
sur tes rêves, crois-tu, un mouvement
de lumière gagne sur la brume
peu à peu tu défriches la forêt
du passé, vois le chemin
où naissent et glissent
dans la terre les fragiles espérances.
Tu entends soudain la pulsation du monde
déjà tu touches sa beauté inattendue.
Dans ta bouche fondent les nuages
des ans de lutte et de nuées noires
où tu cherchais le passage
vers l’autre saison
et comme résonne étrangement l’aube
à l’horizon, enfin résonne ta vie.
Comme résonne la vie
Editions Bruno Doucey
Enfance – (Susanne Derève)

Henry Potthast – A Summer’s Night
A caresser des yeux la grâce
et l’innocence le temps passait
comme glisse l’été
une note sur la portée
en gymnopédie du silence
qu’y avait-il à raconter
on vivait le temps de l’enfance
Guy Goffette – le jardin d’enfance
dessin – association du clos du Nid, Lozère
Peuplé de voix et de couleurs,
le jardin d’enfance persiste en nous,
royal malgré la chute et l’exil du roi ;
il rafraîchit les déserts traversés de l’âge,
rattrape l’aveugle dans la musique,
le sourd dans la contemplation.
Toujours ce qui manque à nos vies,
cet innommable vide tout à coup derrière la nuque,
qui nous remplit de regrets, de remords,
de nostalgie, toujours a la forme d’un jardin.
C’est juste le hasard, qui m’a placé là – ( RC )
Je n’ai qu’à ouvrir les yeux,
après la nuit,
pour me lancer dans l’aventure,
– car j’ai tout oublié d’avant – ,
et chaque matin
est un nouvel apprentissage,
une nouvelle enfance.
C’est avec elle, que je dois progresser,
apprendre à marcher .
J’essaie de reconnaître les choses,
qui se penchent sur moi,
je leur donne des noms,
qui semblent venir d’une autre langue,
et ne sais qu’en faire.
C’est juste le hasard,
qui m’a placé là .
–
RC – janv 2018
Une ville dont je connais les artères – ( RC )
C’est une ville dont je connais les artères,
je les ai parcourues, en tout sens,
il y a longtemps,
et je trouvais mes repères ,
devenus familiers,
à la façon d’un jeu de pistes.
Je suis retourné,
dans ma ville natale,
les places ont bien le même nom,
mais les immeubles n’ont plus le même aspect,
leur aspect est devenu froid,
débordant de béton et de verre.
Les rues ont le même tracé,
mais je ne les reconnais plus .
Elles ont perdu leur familiarité,
leur intimité.
Elles sont des lieux de passage,
et pourraient être ailleurs.
L’ailleurs s’est importé,
décalqué, en quelque sorte
sur les quartiers, que je traversais à pied.
La ville que je connaissais
s’est dissoute peu à peu, comme un souvenir
auquel je n’accède plus.
Elle n’a de nom que géographique .
La ville de mon enfance
avait son charme désuet,
ses rues encombrées,
mais je pouvais lui parler.
Mais si je le fais aujourd’hui, personne ne répond.
–
RC – janv 2017
Novalis – O Mère, celui qui t’a vue
XIV
Sculpture Vierge à l’enfant, Musée Unterlinden Colmar
–
–
O Mère, celui qui t’a vue
pour toujours échappe à l’Enfer.
Il souffre d’être loin de toi,
il t’aime d’amour éternel,
et le souvenir de tes grâces
donne des ailes à son âme. (…)
Tu sais, ô Reine bien-aimée,
que je suis à toi tout entier.
N’ai-je pas, depuis tant d’années,
joui de tes faveurs secrètes ?
A peine éclos à la lumière,
j’ai bu le lait de ton sein bienheureux.
Mille fois tu m’es apparue ;
je t’adorais d’un cœur d’enfant ;
ton Enfant me tendait ses mains
pour mieux me reconnaître un jour.
Tu souriais avec tendresse,
tu m’embrassais — instants divins !
Il est bien loin, ce paradis.
A présent, le chagrin m’accable.
J’ai longtemps erré, triste et las.
T’ai-je donc si fort offensée ?
Humble comme un enfant, je m’attache à ta robe :
éveille-moi de ce rêve angoissant.
Si l’enfant seul peut voir ta face
et compter sur ton sûr appui,
délivre-moi des liens de l’âge,
fais de moi ton petit enfant.
L’amour et la foi de l’enfance
Depuis cet âge d’or restent vivants en moi.
NOVALIS « Cantiques »
Franck Venaille – Face tragique, corps menacé, rebelle à jamais
A jamais différent de ceux pourvus de tout.
Croyant pourtant à semblables chimères en d’
identiques rêveries conservées de l’enfance.
Il fredonne et cela donne ce léger clapotis
dans sa pensée, bleuté toutefois, pareil à cet
alcool trop amer que, frissonnant, l’on boit.
Tout juste un homme fait de sa propre mort
qui apprivoise les moineaux ceux-là gris de
douleur compagnons modestes de chambrée.
L’égal des grands soleils, du midi formidable,
de cette lame à vif qui perce le couchant.
Face tragique, corps menacé, rebelle à jamais.
Patricia Fort – Dans ma valise
peinture David Lisboa » boîte en valise »
Dans ma valise il y a…
Vos prénoms et le mien
Qui se tiennent par la main
Nos nuits de bohémiens
Des contes et fleurettes
Des rires sous couette
Des sax et des rôles
Bad pas t’es pas drôle
Des boucles bleues
Des cernes sous les yeux
Nicolaï qui s’enjaille
Et nos voix qui s’éraillent
Une écharpe de ciel
Qui me sied à merveille
Des clés de portail
Ma mémoire qui défaille
L’or des blés
La blancheur de l’été
Une corde de guitare
Mais non il n’est pas tard
Le grenier de la France
Et celui de mon enfance
Une madeleine et un marcel
Des souvenirs en dentelle
Un décapsuleur
Des biscuits et du beurre
Une espadrille orpheline
Nos doutes en sourdine
Cinq chemins au levant
Le soleil au couchant
Un sentier pour nos pas
Avec des pierres çà et là
Valentino et des abeilles
Nos bouches groseille
Nos cœurs à l’unisson
Des rimes , des chansons
Une petite fille oubliée
En jupe plissée
Queue de cheval
Des amours qui se font la malle.
Dans ma valise bien rangée
Un voyage immobile
Une parenthèse, une île
Vos vies là, devant
La mienne qui attend. »
© Patricia Fort. – Artenay 17 juillet 2013.
Benjamin Fondane – faubourg d’orties
Montage perso – RC 2014
Ce n’était pas de l’étonnement, mais peut-être
une sordide angoisse
qui m’avait fait pousser dans ce faubourg d’orties
juste au moment où l’on y ramassait le ciel.
Je n’y avais jamais été que je sache
je ne pouvais savoir s’il existait vraiment
en avais-je rêvé ?
mais je savais maison par maison tous les noms
des habitants et leurs commerces,
le nom des gosses et ceux de leurs anges gardiens
– je m’y intéressais surtout
à une femme enceinte qui devait loger là
ou à quelque émigrant revenu d’Amérique –
– je n’étais pas fixé…
il s’attachait à eux je ne sais quelle idée
qu’il me fallait tirer au clair
de trésor enfoui, d’enfances fabuleuses,
de meurtres impunis
et d’une fin du monde absolument MODERNE.
Paul Bergèse – Au gré des galets
Au repos de la plage
les galets apaisés
tendent leurs joues
à la caresse de la vague.
Couleurs soleil ,
les galets du Verdon,
portent encor des odeurs
des goûts et des musiques.
Souvenirs d’enfance.
Neige, vent, pluie, soleil ,
torrent , rivière et plage.
Combien de souvenirs
dans la vie du galet ?
Mais son visage lisse
est toujours impassible.
Une aventure vibre
au profond du galet.
Musique de fontaine
où s’abreuve un poème.
–
M2L – Roses des sables
photo- montage perso
Entendez-vous les flots de larmes dans le désert ?
Roses des sables qui fleurissaient à la nuit,
Mon rêve à la rosée du matin s’est enfui.
Vous me laissez ainsi,
Meurtri,
Flétri.
Sans vie.
Baignez-vous dans l’eau de mes douleurs amères.
Les yeux vers l’infini, effeuillant les années,
Je flotte sur les larmes de l’ espérance envolée.
Et moi qui reste ainsi,
Meurtri,
Flétri.
Sans vie.
Je suis misérable, sans arme, à découvert !
Roses des sables qui dansaient la lune venue,
Je ne puis revivre les joies de l’enfance perdue
Vous me laissez ainsi,
Meurtri,
Flétri.
Sans vie.
Roses des sables, vieillissant le cœur ouvert
J’ai tant espéré d’une vie remplie d’éternité.
Fleurs du désert, j’embrasse la fatalité
Et comprends aujourd’hui
Le cœur meurtri,
Flétri,
Ce qu’est, à l’aube de ma nuit, le sens de la vie.
Ecoutez le chant des regrets dans le désert.
———
Sand Roses
~ © M2L
Do you hear floods of tears in the desert ?
Sand roses that flourished in the night,
My dream in the morning dew ran away.
You let me so,
Bruised,
Withered.
Without life.
Take bath in the water of my bitter pain.
Eyes toward infinity, picking off years,
I float on the tears of expectancies flown away.
And me which thus remains,
Bruised,
Withered.
Without life.
I am miserable, unarmed, uncovered!
Sand roses that danced at moon coming
I can not relive the joys of childhood lost
You let me so,
Bruised,
Withered.
Without life.
Sand roses, aging open heart
I so hoped a life filled with eternity.
Desert flowers, I embrace the fatality
And understand today
The bruised heart,
Withered,
What is, at the dawn of my night, the meaning of life.
Hear the song of regrets in the desert.
—-