Là-haut, ici bas – ( RC )
Là-haut, ici bas.
Sans limites, se poussent les nuages en épaisseurs grises
C’est un ciel d’étains, qui bascule à coups d’éclairs…
Une couverture dont on ne connaît pas la lisière
Tandis que, dans un mélange de clairs et de bruits, la terre s’enlise.
C’est une dispute de géants, à coups de cimeterres
Pour la conquête d’un territoire immense
Et l’on reçoit ici, les échos du combat, en pluie dense
Agrémentée des roulements du tonnerre.
Les fanfares d’Eole embouchent leurs trompettes
Les arbres se secouent en tout sens
Et mêlent leurs membres de toutes essences
Quand s’approche la tempête.
Voila que gifle une tornade de grêle…
Le sol accepte sans résistance
Que les dieux bataillent sans décence
Et s »envoient à la figure leur vaisselle .
Ceux qui connaissent l’endroit se demandent ce qu’il est advenu
Du paysage riant, de sa vallée large, maintenant déserte
Des routes emmêlées de troncs, une marée verte
De branches en tous sens, et du feuillage haché menu…
Il faudra une main large pour écarter les nuages
Et mettre une fin provisoire, aux hostilités
Déjà, s’amoncèlent les dégâts – une calamité
Pour les habitants d’en bas, comptant leurs dommages.
Une main puissante qu’on ne puisse pas mordre
Pour retrouver le chemin de l’entente, et l’esquisse
D’un début de paix et sérénité, une armistice
Que certains nommeront le retour à l’ordre.
Pour fuir la confusion, un peu d’autorité
Que le pays panse ses plaies
Il faut reconstruire, et sans délai
Après l’ouragan , de la fin de l’été.
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RC – 17 octobre 2012
( toute similitude avec les situations politiques ne serait pas complètement fortuite)
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Colère et éclaircie ( RC)
Il y a dans mon ciel, quelques nuages
Portés par le vent d’Ouest, ils envahissent
Les dessus d’horizons, comme pâte dentifrice
Et se tordent , à mon humeur, – comme c’est dommage ! –
de laisser ,à la colère, toute la place
Et ainsi cacher le dessein solaire
Des contrastes, – le monde à l’envers
Des ombres farouches, qui agacent…
Suspendus au dessus du sol, quelques mégatonnes
S’échafaudent, se bousculent , des projets d’orage
Tardant , maintenant dans le grand balayage
Alors que la trompette d’Eole s’époumonne
Ayant convoqué la grêle et autres intempéries
Tornades et giboulées, d’avant l’été
Est-ce donc d’avoir tempêté
Que le ciel s’est fendu, et qu’on en rit ?
En fronçant les sourcils, un peu par ici
Les cumulus sont allés voir ailleurs
Un paysage plus serein et rieur,
Ce qui nous laisse, au sourire, une éclaircie.
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RC -26 mai 2012
-sur le même thème, Rainer Maria Rilke s’exprimait ainsi:
Après une journée de vent,
dans une paix infinie,
le soir se réconcilie
comme un docile amant.
Tout devient calme, clarté…
Mais à l’horizon s’étage,
éclairé et doré,
un beau bas-relief de nuages.
Rainer Maria Rilke – quatrains valaisans