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Heinrich Heine – Erreurs anciennes


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photogramme –  auteur non identifié

 » J’avais trop bon caractère pour rompre
moi-même
avec mes erreurs anciennes.
Je les ai emportées,        dès le départ.
On ignore à quoi elles peuvent servir.« 


Raymond Carver – pluie


PLUIE

Réveillé ce matin avec
une envie terrible de rester au lit toute la journée
et de lire. J’ai lutté quelques minutes contre cette idée.

Ai regardé la pluie à travers la fenêtre.
Et lâché prise. Me mettant entièrement
à l’abri de ce matin pluvieux.

Serais-je prêt à revivre ma vie ?
Avec les mêmes erreurs impardonnables ?
Oui, si c’était seulement possible. Oui.

(in Where Water comes Together with Other Water (1983)

RAIN

Woke up this morning with
a terrific urge to lie in bed all day
And read. Fought against it for a minute.

Then looked out the window at the rain.
And gave over. Put myself entirely
in the keep of this rainy morning.

Would I live my life over gain ?
Make the same unforgivable mistakes ?
Yes, given half a chance. Yes.


Le goût des cendres a toujours la même saveur ( RC )


Affiche secondaire du film       « La route » ( d’après le roman de Cormac McCarthy)

S’il y a des tempêtes,

Des cataclysmes, secouent la planète,

Des failles soudaines s’ouvrent sous les villes,

La journée de la colère – ( il y a bien la fête des pères ) –

Où tout bascule

Un monde qui s’anéantit

 

Des îles rayées de la carte,

Les rues de Pompeï sous la cendre,

L’Atlantide s’enfonce, même dans le souvenir des hommes

Les civilisations éteintes, les régions désertées…

  • par quel événement soudain – ?

Caprices météorologiques, gel brutal..

( la main du divin , sur le soleil),

celui qui appuie par erreur sur le bouton rouge,

pensant appeler son domestique…,

 

Brusque montée des eaux, et voilà Noé à l’aventure,

gardien d’une diversité biologique en péril…

Au vaste coup de torchon, le calme plat qui suit l’orage,

Restent les graines têtues qui germent quand même ,

Un jour, même lointain, et qui percent le sol mutilé,

Dévasté sous la lave , ou les poisons des chimistes,

Emportant dans leur floraison future, toutes les erreurs

D’un monde à reconstruire, penché sur les larmes d’un passé.

 

— Prodiges d’énergie et de reconstruction,

Sur les fondations anciennes, la ville neuve s’érige,

Au pays qui s’affirme, le langage   s’élabore,   les lois se multiplient…

Des propriétés qui s’étendent, et avec ,      les spéculations immobilières,

Les cupidités, qui vont avec,                et les guerres les plus cruelles.

A travers l’histoire recommencée,

Le goût des cendres a toujours la même saveur.

RC- 27 avril 2013