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Esther Tellermann – Terre exacte


photo: la faille de Djobouti

 

Lieu là
tenu à la lèvre
suffoque
dans l’image
non franchie
dans l’appel

écorcé

Qui t’éprouve à l’arête
d’un point de l’incendie ?
Pour nous ne reste
dans le milieu du rayon
ou du plus léger
sur l’autre rive où
se ramifia
la suture ?

Qui déchire
qui rejoint qui
clôt la prunelle qui
engage le cercle non
rien
n’assemble
en surplomb
des chocs de la lumière
rien ni
clavier
mais précipite
le point douloureux
près des tempes

ce que nous sommes.


Esther Tellermann – Avant


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peinture: Alvar Sunol

 

Avant
nos paupières cerclées
nos narines
peintes
Etions-nous flétris
ou reposés
Brûlions-nous les signes
nos façons de tendre
bracelets jambes
taches de l’infini

*

Nous mourrons
avec la glaise du corps
lu
Dans la fane
et la précision du nom .


Esther Tellermann – Choucas


egl romane JANAILHAC  sud Limoges  fresques   06.jpg

photo perso fresque  de l’église de JANAILHAC

 

 Ils sont tiens
les choucas
les Dieux peints
les tissus refroidis
la sueur
et la grille
Ils sont tiens
les lits durs
les goûts de paille
l’usure
des soulèvements

***
Car
rien ne donne la réponse
ni dômes surgis
ni masques de terre
Pistes s’égrènent en copeaux
en nuits balayées par les torches
Etions accoutrés d’os
faisant commerce de braise

***

 


Esther Tellermann – défaire nos fièvres


 

2015-12-05 16.51.59.jpgPhoto perso – exposition » la femme dans la Grèce antique  »  la Vieille Charité Marseille

 

Un jour encore à défaire
nos fièvres
un jour encore
pour la profondeur
des aisselles
tout le dit
les enfants retenus
les pelletées
Ne se sont pas faites
nos tiges
quand nous aurions su


Esther Tellermann – Revint l’épine


 

art: détail  de châsse  -  trésor  de Cluny

art: détail de châsse – trésor de Cluny

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Or la langue est derrière
les rivières longées
les digues
et comment traverser
3 matins de rondins et de boue
Vides
nourris
de leurs gravats
ou saints
Faisant narration des tecks
des tourments
des doctrines
Signifiant la lenteur
Cherchant le point où s’abîme
pour toi je fixe
la bande d’or
Dans la fournaise où nous comptons
Afin de reculer
l’issue
Revint l’épine
avec le Dieu lissé
ou sous l’ortie
sa part était
et tous ceux de poussière


Esther Tellermann – Avant


 

dessin-peinture:     Cy Twombly                – sans titre 1972

 

Avant
nos paupières cerclées
nos narines
peintes
Etions-nous flétris
ou reposés
Brûlions-nous les signes
nos façons de tendre
bracelets jambes
taches de l’infini
Nous mourrons
avec la glaise du corps
lu
Dans la fane
et la précision du nom

Un jour encore à défaire
nos fièvres
un jour encore
pour la profondeur
des aisselles
tout le dit
les enfants retenus
les pelletées
Ne se sont pas faites
nos tiges
quand nous aurions su
Serait-ce
un jardin
Serait-ce
et j’entre
Nos dents sont fatiguées
notre dos enfle
Nulle part
ne viendrez
Nul
autre
——-

Nous aurons été lavés
par nos orages
Le ciel avait
3 couleurs
M’aviez-vous offert
avant le silence
l’aube

*

Avant
nos paupières cerclées
nos narines
peintes
Etions-nous flétris
ou reposés
Brûlions-nous les signes
nos façons de tendre
bracelets jambes
taches de l’infini

*


Esther Tellermann – Sûrement, je vous tiendrai serré


peinture:  Ilka  Gedo

peinture:        Ilka Gedo

 

 

 

 

« Sûrement je vous tiendrai
serré
presque à ma nuit
me sera accordée
une promesse
vous serez
dans toute chose
graines et cris
au fond de vous
restent le vert
charpente et forge
enfance bandée
jusqu’à l’écorchure. »

 

 

Esther Tellermann,             Un nom d’homme, in Terre exacte,                    Flammarion,
(terres de femmes)


Esther Tellermann – Voix à rayures


photo: extraite  du livre  Gaia

photo: extraite du livre   « Gaia »

 

 

 

 

 

VOIX À RAYURES

Pour Henri

Dans le nom du troisième
et sa boucle
j’emplissais le monde
d’épilobes
de socles
de gneiss et de
doubles reflets
et sur l’ancienne mer
là où l’homme
avait pris la couleur
j’attendais le faucon

la ville de douze étoiles.

**

Rêve maintient
le rêve   si
ne sommes trop lourds
inventons
une noce
une couche animale
à l’intérieur de la vague
si
chevauchons    nos syllabes
d’une passe
à l’autre
et nos rires    comme
paquets d’émeraudes

trouent le souvenir.

 

Esther Tellermann, (terres de femmes)

 

 

photo Inner Flow

photo Inner Flow

 

 


Esther Tellermann – pour sérier l’absence


Christophe Gonnet - land-art

Christophe Gonnet – land-art

 

Je le fis
neige hospitalière
craquelures
jardins lavés
d’Europe
reste d’un chant ancien.
Je le fis
association de l’air
sillon qui n’ensevelit

dépose dans sa force.

Là j’ai croisé
Les eaux musicales.
Brumes enveloppaient   nos promenades
Nous étions
rameurs    nous
promenions l’archet
sur les mondes creux
devenus plus légers
nous maintenions le rêve
nous nous fîmes
pluie
pour sérier l’absence.

 

Esther Tellermann