
Un cube descend sur le lit,
le lit n’est pas un lit,
ce qu’elle a fait avant,
une multitude de lettres,
des papiers sur lesquels elle s’endort,
des lignes de fuite,
des formes géométriques,
une peinture abstraite,
des costumes, quelque chose qui occupe le regard –
tu regardes, tu regardes celui qui était dans le lit -.
Elle regarde fixement au-dessus de la porte,
elle prend une tapette sur l’étagère,
elle lève le bras, elle reste immobile quelques secondes,
le regard toujours fixé,
elle frappe d’un coup,
elle frappe fort,
la chute verticale de la mouche,
elle a envie de se donner quelques tapes sur les fesses,
elle le fait, elle s’amuse.
Isabelle Pinçon Celui qui était dans le lit
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12/28/2016 | Catégories: Art, self creation | Tags: étagère, bras, cube, géométrique, Isabelle Pinçon, lignes de fuite, lit, mouche, papiers, porte, regard | Poster un commentaire
–
Quelques pas dans le couloir,
L’écho lointain du parloir
Se déplace avec le son
Cliquetis , le trousseau du maton
La démarche lente,
Les chaussures traînantes…
Et l’ouverture du volet de la porte
Sa face grasse encadrée de la sorte
Et le parcours de son regard louche
Traverse l’espace comme une mouche.
Une lumière un peu terne
Qui s’efface quand il ferme.
Je parcours le décor hideux
Des murs d’un vieux vert huileux
Par endroits graffités
La couverture sur le lit, mitée,
La table bancale dont j’ai hérité
Le formica de ses coins, effrité
Et mes poèmes qui s’empilent
Peut-être bientôt, mille…
– Grand bien me fasse –
Le long du temps qui passe…
Ajoutons , la vieille chaise en fer
Trois livres sur l’ étagère
Pour décrire l’austère
De mon univers
–*
La fenêtre carrée du troisième étage
A pour avantage
D’avoir une vue panoramique
Sur les arbres rachitiques
Et l’herbe pelée
Derrière les barbelés
Puis les miradors
S’ajoutent au décor
Au coin j’ai la vue
Sur une avenue
Un peu à l’écart
Du quartier d’la gare
Un quartier hostile
Du nord de la ville —
Les barreaux s’enlacent
Y a des bras qui passent
A travers l’acier
Du pénitencier.
Exposées en rage
Des mains issues des cages
Demandent conseil
Aux rayons du soleil
S’accrochent à un ailleurs
Qu’on voudrait meilleur
De ceux qui appellent
De ces moignons d’ailes
—
Pauvres garde-mangers
Il y a des rangées
De sacs plastiques blancs
Ballotés par le vent
On dirait que, des cellules
S’échappent des bulles
De la monotonie, du morne
Et de l’uniforme
Et quelques gardiens
Promènent leurs chiens .
Quartier artificiel
Qui grillage le ciel
Quartier d’sécurité
» Tu l’as bien mérité ! »
Pendant que les heures agacent
Se retournent et prélassent
Je suis égaré
Dans quatre mètres- carrés.
Etant dans mes chaînes
A purger ma peine
– Le temps s’est entêté
Et semble s’arrêter
En étant à l’ombre
A broyer du sombre
Bientôt trois années
Assis à ruminer
Elucubrations, divagations
A chaque occasion
» En avant toute ! »
–
Pendant que les gouttes
De cette satanée fuite
Dessinent et délimitent
Comme une sorte d’Afrique
Géographie maléfique
Ou bien une Asie
Sentant le moisi
Un contour sordide
Tout autant humide
Mais, glissant sous la cloison
En rêves d’évasion…
—
RC 4- 03 -2012
—
Et je remercie Brigitte pour son commentaire poétique…
Du coup je mets aussi ce poème de Armando Valladeres ,( poète cubain ) qui passa 22 années en prison (1960-1982) pour ses convictions chrétiennes et politiques. Armando Valladeres a écrit des poèmes d’une haute portée contre la dépossession humaine. L’un de ses textes porte les couleurs de la résistance et mérite qu’on s’y arrête:
« Ils m’ont tout enlevé , les porte-plumes
les crayons, l’encre
car, eux,
ils n’aiment pas que j’écrive.
Et ils m’ont enfoui
dans cette cellule de châtiment
mais même ainsi
ils n’étoufferont pas ma révolte.
Ils m’ont tout enlevé
– enfin, presque tout –
car il me reste le sourire
l’orgueil de me sentir un homme libre (…)
Ils m’ont tout enlevé, les porte-plumes , les crayons.
Mais il me reste l’encre de la vie
– mon propre sang-
et avec lui,
j’écris encore des vers. »
extrait de quand les mots dénoncent les maux…
—
voir aussi ce nouveau post, avec un autre texte de l’auteur cubain...
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03/05/2012 | Catégories: photography, self creation | Tags: acier, Armando Valladeres, étagère, évasion, barreau, chabriere, chaise, fer, fuite, gare, grillage, heures, hostile, maléfique, mirador, moisi, mouche, pénitencier, plastiques, poème, prison, rachitique | 9 Commentaires
- photo: coléoptère sur fleur jaune

( en réponse au » plein » de JoBougon... )
çà c’est ben vrai ma brav dame…
ces petites bêtes à gratter
sont d’une ingratt titude
que ç’en devient habitude
aussi plutôt qu’en faire un drame
Mieux vaut l’ voyage aux tropiques
même s’il, faut se frotter
les animaux qui sont typiques
nous font dégoiser
à défaut d’être sympathiques
ou alors faut les apprivoiser
quant à ta punaise
y en a qui trouvent solution
en prennent à leur aise
comme une punition
s’en servir et les encadrer
pour permettre aux papillons
de mieux chatoyer
cloués, déposés au mur
pour mieux parader
avec et sans futur
Et ta petite boîte
Formant une maison
Certes très étroite
Comme une prison
Bouchon de réservoir
Un abri fortuit
Confortable dortoir
Epargne les produits
Alignés sur l’ étagère
Les insecticides
Attirail de ménagère
Donnant l’odeur acide
Du placard à balais
Où les serpillères
Prennent le relai
Des capsules de bière
De l’été dernier
Que l’hiver affecte
Le tout dans le panier
A défaut d’insectes
RCh: 16-01-2012
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01/16/2012 | Catégories: inspiré de bloggers, photography, self creation | Tags: acide, apprivoiser, étagère, chabriere, futur, insecticide, papillon, punaise, punition, serpillère, tropiques | 2 Commentaires