Sans choisir forcément la couleur – ( en évoquant Bukowski ) – ( RC )

photo: Guillaume Gaudet voir son site
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Sans choisir forcément la couleur,
Tu serais là, au volant d’une vieille Chevy,
Avançant – comme il se doit –
Sur l’asphalte, qui n’en finit pas.
Sans choisir forcément la couleur,
Il se trouve que tu es né blanc,
C’est un bon choix aux ZétatsZunis,
> En dehors des imprévus.
Ainsi va la vie, ça roule,
Ca cahote aussi, la route,
Elle a ses trous, la carrosserie aussi,
Elle tient la distance – jusqu’à quand ? –
Toi aussi, dans ta vieille Chevy.
> Il s’avère que t’es poète,
La poésie l’a signé, toi, désigné,
– Charles Bukowski.
Bon, ok, tu vas comme tu picoles,
Dans la caisse dont tu ignores la couleur,
( la Chevy, plusieurs packs de bière ),et seul
– Tout ce qu’il faut d’alcool
Pour tenir la route,—- qui n’en finit pas,
Enumérer les états: Ohio, Idaho, Oklahoma
> Tous ces noms rappelant
Ceux des peaux-rouges
– Y en a plus beaucoup d’ailleurs,
Très gênants pour la ruée vers l’or
Sans avoir là, la bonne couleur,
Mais , leurs noms marquant le décor,
Tandis que se déroule,
Sur l’horizon, le ruban des heures,
Eteignant progressivement ses couleurs,
Des bouteilles, on distingue à peine … les étiquettes.
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RC – 10 août 2013
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Muse à musée (RC )
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La muse reste tranquille,
Enveloppée de sa tunique,
Geste antique de pierre
Egarant ses couleurs d’un oeil si lointain,
Qu’un rectangle de lumière, étalé sur le sol,
Ose une caresse blanche,
D’un doigt de soleil,
Désignant du marbre, la cuisse,
Et la rondeur des heures,
Puis les ors des cadres,
Lourds, de scènes bibliques,
des tableaux vernis.
Un ange joufflu, peint au plafond,
Observe d’un oeil repu,
La progression lente,
D’un visiteur attardé,
Penché sur les étiquettes,
Et dont les souliers vernis
Répondent aux cracs du parquet
Sans pour autant réveiller,
Le gardien endormi.
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RC- 28 mai 2013
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