Je n’ai jamais su la couleur des étoiles – ( RC )
peinture: Pisanello
–
On peut lire, – paraît-il – , son destin,
inscrit dans la conjonction des astres.
Des figures s’y croisent, s’interpénètrent ,
se déforment, puis se détachent
lentement les unes des autres.
On prétend que chacun a son étoile,
mais où la situer dans toute cette galaxie?
Elle nous mènerait, le temps qu’elle nous suive,
par une sorte de fil invisible .
Seulement voila…
il est connu que les astres palpitent à distance,
rayonnent, s’attirent, se repoussent,
et adoptent quelquefois de folles trajectoires.
Leur trace peut se voir,
sur les fresques des églises,
Des représentants
de leur commerce apparaissent…
sous la figure des anges :
Ils sont un peu plus proches,
( quoique leur figure poupine reste énigmatique ).
Ils ont entre leurs mains les fils du destin.
Ceux-ci, bien qu’échappant au regard,
arrivent à s’emmêler avec ceux des autres,
et tressent quelquefois une étoffe commune,
en quelques mois ou quelques semaines,
dont hélas , on ne peut se vêtir,
ni dissimuler ses blessures .
D’autre part, personne ne sait
de quoi sont faites les robes des anges.
Il y a ceux qui embrassent la lumière ,
qui la créent , d’une certaine façon.
Et d’autres qui la consomment,
jusqu’à ce qu’elle se vide de sa substance.
Il arrive que l’étoile clignote, puis s’éteigne,
comme une vulgaire ampoule .
C’est juste que le courant ne passe plus,
ou que le fil est brisé.
Comment savoir ?
On joue alors une musique funèbre,
et sur les murs, la figure de l’ange disparaît,
progressivement de moins en moins nette,
jusqu’à ce que les traits s’effacent définitivement.
L’étoile qui nous était destinée au plafond du ciel,
quitte aussi la scène , mais ,
on n’est plus là pour s’en aperçevoir.
–
RC – fev 2016
Abritant des agents indésirables – ( RC )
–
Les doigts papillons,
multiplient les approches veloutées.
Je ne sais pas faire des histoires longues.
Peut-être, les insectes les grignotent ,
avant qu’elles ne puissent prendre de la consistance.
Ces petites bêtes restent bien petites … quelques larves, des moustiques, des petites mouches inoffensives, et des papillons bruns, de ceux qu’on trouve dans les céréales.
Elles ont juste comme tendance à se multiplier, de se répandre sur mes récits,
Dès que j’ai le dos tourné. Copulant dans les coins, elles parcourent joyeusement les phrases, et se nourrissent de ce qu’elles trouvent.
C’est une famille qui se porte bien, en apparence, et qui fait la fête souvent.
Je dois , en multipliant des mots, leur apporter autant de nourriture qu’elles le désirent .
Je les emporte sans doute en moi, quelque part,
à la manière des fleurs, trop aimables, qui s’ouvrent aux vents, pour que les insectes viennent y chercher le pollen.
En échange, ils déposent leurs œufs.
——– ( C’est une offrande intéressée…)
Ceux-ci restent à l’abri, au cœur même du fruit qui s’est conçu. Ils ont la nourriture assurée et le logement sur place .
L’idée même du récit s’effrite,
en quelques miettes, qu’il m’arrive de me remémorer,
le matin suivant. – presque des confettis, qu’il faudrait se résoudre à assembler par couleur, pour reconstituer l’étoffe originale, une trame tissée bien fragile, attirant tôt la petite faune .
Si, à la place de coucher les mots sur le papier, j’avais l’audace de les prononcer, une nuée de ces insectes viendrait avec,
ne tarderait pas à former un nuage, d’où même la lumière aurait du mal à s’immiscer.
Les paroles auraient un son mat, comme celui là, même des mots,
déchiquetées, et souvent incompréhensibles, à qui n’en saisit pas le fil, la logique interne ( si par hasard, il y en a une ).
——> Il vaudrait mieux que je garde tout ça pour moi
— car on a connu des cas,
où l’écriture, comme la parole, à petites doses, pouvaient s’avérer contagieuses, si une part de l’esprit rentre dans celui de l’autre, et dépose à son tour, quelques œufs, ou de simples bactéries.
Spontanément elles s’activent… c’est souvent à ce moment, je présume,
que se crée un « terrain d’entente ».
– ( on dira que tout n’est donc pas à considérer de façon négative ) –
Si la science se penche dessus, il y aurait toutes les conditions réunies, pour que cela continue son chemin, d’une autre façon … ainsi la vie sur notre planète…
—
Une simple vue de l’esprit ?
Un esprit parasité par des agents indésirables ?
Ou qui contribuent à sa propagation…
–
RC – déc 2014
Mizpirondo – à l’approche de la pierre

cote rocheuse en Sardaigne
Arthémisia: – Au Bord de l’explosion
Je me fais toujours un plaisir de parcourir corpsetame d’Arthemisia… ( et j’aime faire écho à ses écrits au style toujours particulier… qu’ils soient anciens ou présents
418 – Au Bord de l’explosion
