Boris Vian – Triste Azor

Un chien vivait fort chichement
Dans une niche en bois de chêne.
Retenu sans cesse à la chaîne,
Il connaissait plus d’un tourment.
Mais le pire désagrément,
C’était la faim. Nourri de faines
Dont les malfaisantes akènes
Lui laissaient le nez tout saignant,
Il eût aimé jouir d’une table
Satisfaisante et confortable,
Lécher des assiettes, le soir…
Mais, pauvre, il mourut de la peste,
Et l’on grava sur le sol noir :
— Il est mort sans laper des restes.
extrait du recueil de B Vian ‘ sans sonnets »