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le vieux manteau, au square du jardin de ville – ( RC )


Je suis resté immobile
avec mon vieux manteau
couvert de feuilles mortes
au square du jardin de ville :
je suis venu chaque jour d’hiver,
j’attendais ta chanson:
le froid fut sévère,
mais n’eut pas raison de ma passion….


Ce ne fut qu’au printemps
que le gel libérant les sèves,
fit que toi, ma fontaine,
retrouvas tes eaux…
Ta sculpture au regard fier,
tes jupes de pierre
retrouvant leur souplesse
alors j’ai quitté mon banc
et laissé mon manteau,
qui, de détresse,
partait en lambeaux…


Avec l’ombre de Jupiter – ( RC )


montage perso

Je photographie toujours ton ombre,
et la nuit surgissant de tes yeux .

Les planètes se confrontent à l’avenir
quand les chandelles s’éteignent
dans un souffle, sous le regard sombre
des statues des dieux.

Ceux qui sont descendus de l’Olympe
ont délaissé leur empire,
les métamorphoses d’un univers
qui leur échappe.

L’ombre est celle de Jupiter,
qui rit encore sous cape .

Elle a grandi dans mon souvenir,
davantage qu’une sage imagerie
des héros de la mythologie
que la mémoire invoque .

Diane a les yeux fermés.
Son tombeau restera ouvert .
Il suffir que je l’évoque,
pour me retrouver dans d’autres lieux,
entouré de colonnes romaines .

C’est un site où règne le mystère,
où de ta bouche jaillit une fontaine,
l’argent des oliviers centenaires.

La nuit surgira de tes yeux .


Maram al-Masri – Par la fontaine de ma bouche


photo perso – street art – quartier du Panier – Marseille

Ma bouche
pleine de parole gelées
est une prison
de tempêtes retenues
ma bouche
est chanson d’Ishtar
et contes de Shéhérazade
ma bouche
est le gémissement silencieux d’une plainte
ma bouche est une fontaine coulant de plaisir
le cantique
du coeur
et de la chair

Maram al-Masri (Par la fontaine de ma bouche – Edition Bruno Doucey)


Rituel – ( RC )


Dissection de l'appareil respiratoire du lapin - YouTube

 

Le poids de l’histoire
se referme dans un soir
où son corps s’offre au sacrifice,
bientôt, tas d’immondices.

Le prêtre accomplit sa fonction,
après quelques génuflexions
pointe son couteau
à la jonction des peaux .

Une rapide entaille,
une fontaine ruisselante,
( pendant que tout le monde chante ) ;
>        recueillons le sang avant qu’il ne caille…!

Elle a le temps d’ imaginer son cadavre
ouvert en son milieu,
révélant des secrets inavouables,
dans ce cimetière graisseux .

Quelques livres de chair,
qui se lisent à l’envers,
ouvert,         le sachet de viande animale
– un nu on ne peut plus intégral –

où tout apparaît à découvert:
les muscles et leurs attaches,
la viande qui se relâche
les cartilages bleutés, les os et les viscères.

Le rituel ne tolère        aucun remords
l’action s’est déroulée sans repentir,
            on pourra bientôt lire l’avenir
                                      à travers la mort !

Fi du corps et de ces éléments inutiles ! ;
——–>      il faut aller à l’essentiel,
c’est un instant de grâce subtile
     ( on bénit son âme montée au ciel ).

Célébrons la Puissance Divine !
que Sa volonté s’accomplisse !
soit béni aussi,    son sang         pour la fertilité
les récoltes abondantes,             et la fécondité !

D’habitude ce sont des animaux
sacrifiés pour la science :
là, elle a donné son corps en pleine conscience,
il n’est pas l’heure d’états d’âme sentimentaux…

Allons ! Allons !             le temps presse!
…        on attend que les suivants
arrivent ,                 modestes et resplendissants
( une dizaine suffira avant la Messe ! ).

RC- dec 2019


Federico Garcia Lorca – songe – mai 1919


Image associée

Mon cœur repose auprès de la fraîche fontaine.
(Remplis-la de tes fils
Araignée de l’oubli.)

L’eau de la fontaine lui disait sa chanson.
(Remplis-la de tes fils
Araignée de l’oubli.)

Mon cœur réveillé redisait ses amours.
(Araignée du silence,
Tisse-lui ton mystère.)

L’eau de la fontaine, sombre, l’écoutait.
(Araignée du silence,
Tisse-lui ton mystère.)

Mon cœur tombe en roulant dans la fraîche fontaine.
(Mains blanches, lointaines.
Retenez les eaux !)

Et l’eau l’emporte, chantant d’allégresse.
(Mains blanches, lointaines.
Rien ne demeure dans les eaux !)

 

 

Federico GARCIA LORCA « Anthologie poétique » (Chariot)


Justo Jorge Padrôn – Origine de l’étonnement


https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/236x/38/a5/88/38a588054a0f018d37c36606d20dbf75.jpg

sculpture grecque : tête  d’Aphrodite

 

 

ORIGINE DE L’ÉTONNEMENT
Je la désirais belle comme une hache.
Aussi ferme que le silex
pour être orgueil et force que rien n‘ébranle, l’imaginais toujours apparaissant
quand je la pressentais dans la sérénité,
Combien d’années me fallut-il pour m’exercer
à l’habitude étrange d’une étrange attente?
Elle était là soudain étendue dans les feuilles.
Vivante, Inhabitée,
seule comme à l’origine des temps.
J’ai entendu son cœur qui blessait l’air
et tintait dans mes veines au point ou presque de faire éclater
la peau entière de mes rêves.
Et j’ai glissé mes lèvres sur son corps devenu lèvres,
Sans réussir pourtant à la réveiller,
J’ai supplié devant la nuit,
Seul le délire du silence grandissait.
Je suis tombé auprès d’elle, épuisé, vaincu,
dans une somnolence d’ombres j’entendais
un fracas de sabots croiser la plaine froide.
Du coeur des nuages, de la rose des vents,
des mers limpides et corallines,
du fond des bois d’étoiles parfumés,
de l’obscurité indomptée,
resplendissants, libres, splendides,
galopaient vers moi les chevaux,
J’ai, pour les apaiser, éteint leurs crins,
J’ai noué leurs longues queues à ce corps endormi
et dans son sexe d’ombre allumé un brasier,
Le feu de l’inquiétude à nouveau a brûlé,
le désir de vertige des chevaux,
Et chacun, invoquant ses origines,
a pris le chemin de son destin d’eaux,
leur fougue était si grande qu’ils ont,
lentement, en déployant leurs queues,
réveillé ce corps svelte.
Et tel un arbre de lumière,
telle une fontaine en sa nudité
ou comme une femme unique dressée face au soleil
pour la première fois s’est mise debout
ma parole.


Le vitrail rouge – ( RC )


 

Vitrail: Marc Chagall

 

Il y a un mur, entre moi et la lumière.
Ce mur a beau être de verre,
à chaque fois, il s’obscurcit,
au sang des cœurs trahis.

C’est une fontaine vermeille.
Elle joue avec le soleil,
mais les oiseaux sont englués
à travers le vitrail ensanglanté .

C’est une lave de couleur ,
qui traduit la douleur,
contrepoint de surfaces grises ,
qui , peu à peu envahit l’église .

Un amour sans fin était promis ;
il faut croire qu’il a péri .
Il se suffira pas de quelques prières,
pour le revoir de sitôt sur la terre .


RC – nov 2016

 

( en rapport  avec le texte  de  Mokhtar El Amraoui, visible sur son blog )


Marc Desombre – passage des brises


yhv 01.JPG

Tu as réduit le monde au visible
pour mieux l’étreindre
et la soif s’est éteinte
la fée a quitté
la fontaine
 

Pourtant
il n’y a pas un jour sans silence
pas une rime
sans chanson
 

Mais le spectacle finira
les acteurs ne danseront plus
en costume
 

La fille des faubourgs
s’habillera des haillons de nuit
 

Et l’univers sera sa cour

extrait de son recueil  « passage des brises »

 

– See more at: http://www.recoursaupoeme.fr/critiques/le-passage-des-brises/eze-baoul%C3%A9#sthash.05hoRB3l.dpuf


Paul Bergèse – Au gré des galets


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Au repos de la plage
les galets apaisés
tendent leurs joues
à la caresse de la vague.

Couleurs soleil ,
les galets du Verdon,
portent encor des odeurs
des goûts et des musiques.
Souvenirs d’enfance.

Neige, vent, pluie, soleil ,
torrent , rivière et plage.
Combien de souvenirs
dans la vie du galet ?
Mais son visage lisse
est toujours impassible.

Une aventure vibre
au profond du galet.
Musique de fontaine
où s’abreuve un poème.

 

et avec un lien sur ce texte  écrit  en,  2014


Georges Neveux – dont je n’entends jamais le bruit


 

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peinture: W Kandinsky:  tableau  au bord blanc   1913

 

DONT JE N’ENTENDS JAMAIS LE BRUIT

La plus lointaine, la plus proche,
La plus vive, la mieux cachée,
Comme l’anguille sous la roche,
Comme l’oiseau dans la nichée,

La plus proche, la plus lointaine,
Et qui donne soif aux voleurs
Comme le bruit d’une fontaine
Aux mille battements de cœur,

Vous que j’approche à pas d’oiseau,
A pas tremblants de braconnier,
Mais qui passez comme un peu d’eau
Entre les pailles du panier,

0 ma truite, ma paille folle,
Fumée où mille guêpes fuient,
Vous ressemblez à mes paroles
Dont je n’entends jamais le bruit.

Georges NEVEUX « Proverbiales » (Les Cahiers du Sud)


Mary Jo Hoose – Oh enterrez-moi !


Oh enterrez-moi en haut d’ une montagne de la région
Au flux des eaux cristallines s’écoulant comme une fontaine éternelle.

Avec sa colline de verte émeraude , piquetée de belles fleurs sauvages.
Et de grands pins parfumant l’air sous la chaude douche de l’été.

Trouvez un vieux chêne avec des branches pleines d’ombre.
Les petits oiseaux chantant pour moi depuis leurs nids .

Oh enterrez-moi auprès du lumineux et chaud soleil ,
Lorsque la pleine lune brille , sur une nuit étoilée.

Reliée à la cabane de mon pays bien-aimé ,
Regardée et protégée par mon chien fidèle .

Oh enterrez-moi auprès des dieux de la grande cathédrale bleue .
Où le vrai sommeil éternel est paisible .

Mary Jo Hoose

( tentative  de traduction  RC )


Trois femmes à la fontaine – ( RC )


peinture: P Picasso:  trois femmes  au printemps  1921

peinture:             P Picasso:          trois femmes au printemps              1921

Plus d’espace dilettante,
Mais la fenêtre resserrée,
Où dialoguent les trois romaines,

Pétries d’ocre comme leurs pichets,
C’est aussi le lieu
Où s’échangent les paroles.

De leur tunique aux plis rugueux,
Rappelant les colonnes grecques,
Leurs membres lourds,

Modelés de chair …
– Sculpturales,
Dans leurs gestes quotidiens ;

– Aux langues méridionales,
Parlent aussi les mains,
En un curieux ballet.

Au centre d’une arcade,
Alors que se remplissent ,
Les jarres , à la fontaine.

RC – février 2014


Kaléïdoscope – ( RC )


Art: Gilbert & George – Flagleaf

 

Regarde bien!

La scène se découpe,

Elle se démultiplie,

Les images se mélangent,

Se chevauchent et se renvoient,

A elles-mêmes,

C’est un décor de théâtre,

Enfin, je crois,

On y voit des acteurs

Ils sont en travers,

Projetés sur les murs,

Recomposés, remplis de couleurs,

Elles s’enfuient ensuite,

Se soudent et se rassemblent

Un peu plus loin,

Et c’est une fontaine joyeuse,

Des idées . Elles viennent,

Se cristallisent,

S’enchevêtrent,

Puis se séparent …

Des poèmes surgissent,

On dirait, de nulle part,

Fusent, à travers la tête.

Il suffit de les attraper,

De les laisser vivre,

Une danse effrénée,

Les mots sont là,

Des images s’assemblent,

Comme débordant,

De compartiments étroits,

Je vais les assembler,

Les faire s’épouser,

Dans une maison de papier,

Translucide

Je te les enverrai,

Par la poste,

Tu verras ainsi,

Sous tes yeux, venir

Une magie                     une fantaisie,

A mesure que les images

Se reforment,

Et se projettent …

Les acteurs sont à l’envers,

Maintenant.

Dans ta tête,

C’est toute une histoire,

Ce que tu interprêtes,

A ta façon,

En quelque sorte une aventure,

Dont tu deviens le héros,

Si tu prends à ton tour,

Le stylo,

Pour me répondre

Tout en changeant les couleurs.

,

RC – décembre 2013


Marina Tsvetaieva – Mes vers écrits à l’aube de ma vie


 

peinture: Jerôme Bosch

peinture: Jerôme Bosch

 

 

 

 

 

 

 

Mes vers écrits à l’aube de ma vie de poète,

Lumière vive, telle la queue d’une comète,

Jaillis comme l’onde d’une fontaine,

Brutaux démons, feux impatients

Forçant silence, dignité et encens

Des temples ordonnés, bienséants,

Poèmes d’amour, de sang, de vie,

Vers de passion, de joies, éclairs perdus,

Oubliés aux recoins de vieilles boutiques,

Enfermés, poussiéreux, jamais lus, :

Tels de grands vins au fond de leurs barriques

Sauront attendre le temps de leur précieux prix.

 

(Moscou, 1913.)

 

– extrait des  « écrits de Vanves »

 

 


José Emilo Pacheco – Les éléments de la nuit


Art:     Käthe Kollwitz –         Pauvreté 1894

 

 

 

Les éléments de la nuit
.
Sous le plus petit empire que l’été a rongé
s’écroulent les jours, la foi, les prévisions.
Dans la derniére vallée
la destruction s’assouvit
dans des villes vaincues que la cendre affronte.
La pluie éteint la forêt illuminée par l’éclait.
La nuit laisse son venin.
Les mots se brisent contre l’air.
.
Rien ne se restitue,
Rien n’accorde
La verdeur aux champs calcinés.
.
Ni l’eau dans son exil
Ne retournera à la fontaine
Ni les os de l’aigle
Ne retourneront â ses ailes.

 

 


.


Venise déserte en sa nuit tiède ( RC )


photo HDR: Daniel Laurentin Adam

 

D’anciennes façades  décrépies,       sont comme  tachées,
Une végétation touffue croise ses bras verts pour cacher
Une grille que nul ,      depuis longtemps, n’a fréquentée,
Scellée par la rouille,  –      et dont personne n’a la clef

La fontaine est muette,  l’eau ne chante plus sous le tilleul,
La vasque est presque remplie  de feuilles  en deuil,
Et de papiers, qui se soulèvent  avec le vent
La place,  désertée par l’été et les gens

On ne comprend pas où mènent ces escaliers
Qui s’élancent, puis, s’arrêtent par paliers
Vers une  tour          en partie détruite
Et que plus personne  n’habite

La nuit  est tombée, accompagnée par la lune
L’humidité  s’étale,  de la proche lagune
Le satellite, se double  d’un halo
Qui se mire dans les  flots

Du canal, aux reflets de vagues molles
Venant lécher de noires gondoles
Echouées, là,  de biais, elles ont perdu leur emphase
Embarcations envahies par la vase…

De pâles lueurs tremblotent derrière les vitraux  de l’église
Dans ce quartier un peu à l’écart,                     de Venise,
De briques  et de marbres, les palais ont les pieds  fourbus
Les murs qui s’écaillent, disent un prestige  déchu.

La madone  sculptée, au nez rongé, est toujours dans sa niche
Une fenêtre bouchée effeuille             d’anciennes  affiches
Indiquant des saisons passées les fêtes  du Grand canal
Paillettes,   danses          et masques  du carnaval…

Tout est silence à part une gerbe  d’étincelles….
>    D’une  radio lointaine,  parvient une  tarentelle,
Et la brise déplace doucement ses voiles,
Dans un ciel de velours piqueté  d’étoiles.

Où se traînent paresseusement quelques nuages
Dont le zodiaque ne prend pas ombrage
Même pas  le verseau et Ganymède
–   Toujours brillants  dans la nuit tiède.

RC – 7 juillet 2012

photo             Olimpo


Goutte-à goutte des pages et légendes ( RC )


peinture: détail de peinture perso            acrylique sur carton       1987

 

C’est un goutte à goutte qui lentement  remplit la jarre,
Une  épopée, un chapitre qui démarre
Cette  eau, qui  peu à peu s’ajoute, autour de l’ile
Ce sont des larmes qui murmurent, aux places de la ville

Le nom d’un ciel, qui se vide et pousse ses ombres
Les fontaines  qui tournent, autant qu’elles encombrent
Les mots  qui cascadent, dont le poids fait bascule,
Leur addition,         récit de vie,       nous bouscule

Comme des roues à aube,  le mouvement,
Toujours porté, vers l’avant
Fait tourner une partie du monde, ou davantage
Chaque  fois effeuillant une page.

Ce sont des légendes qui se chantent.
Des histoires qu’on enfante
Que l’on écrit ou que l’on porte
Dans les mémoires,      peu importe

Au parcours qui ne s’explique pas
Dont on garde la trace, pas à pas.
C’est,           portés par les mots
Au vent portant aussi les  eaux

Un mouvement qui va au ciel
Que l’on dit                perpétuel
Une nouvelle page avancée
Sans cesse    recommencée

De celles  qui se ressemblent
Autant qu’elles  s’assemblent
Même si, de pente, elles  dévalent
Ou bien qu’elles  s’étalent…

Aux histoires  décrites plus haut
Différentes en celà, des deux  gouttes  d’eau.
S’accumulant sur la table
Sans être pourtant semblables…

Chaque livre offre son voyage
De bibliothèques, en rayonnages
Pris  dans la main, ces écritures
Donnent  à l’esprit de l’aventure;

Et gouttes de littérature habitées
D’histoires d’humanité,
Un tonneau des Danaïdes
Qui jamais ne se vide..

RC-      10 juillet 2012


Une fontaine close, une source scellée (RC)


une fontaine close, une source scellée

En rapprochement avec une musique de Tristan Murail, musicien auteur de pièces électro-acoustiques, et auteur d’une composition qui porte ce titre, exactement:

C’est un jardin secret, ma soeur, ma fiancée, une source scellée, une fontaine close… 

____

et pour  ceux qu’il intéresserait d’aller  chercher  plus loin,  cela provient  des  « cantique des cantiques dont la citation exacte est: le cantique des cantiques 4 : 12-15 :

Tu es un jardin fermé, ma sœur, ma fiancée une source fermée une fontaine scellée. Tes jets forment un jardin où sont des grenadiers avec les fruits les plus excellents, les troënes avec le nard, le nard et le safran, le roseau aromatiques et le cinnamone, avec tous les arbres qui donnent l’encens, la myrrhe, et l’aloès avec les principaux aromates. Une fontaine des jardins, une source d’eaux vives, des ruisseaux du Liban.

a fountain closed, a sealed source

In combination with the music of Tristan Murail, musician author of electro-acoustic pieces, and author of a composition that title, exactly says:
« It’s a secret garden, my sister, my bride, a sealed fountain, a fountain closed … »

The beauty sleeping in the woods
The animal was not hard-pressed
The horn that sounded not hunting
It marked quietly, passing time

The fountain was motionless
Members and face gracile
No longer turned a round earth
Indeed, the origin of the world

Freezing is softens
His thickness ,thinner
the song of the water has returned to
Life and color have made a comeback

La belle dormant aux bois
La bête n’était pas aux abois
Le cor qui sonnait n’était pas de chasse
Il marquait doucement, le temps qui passe

La fontaine était immobile
Les membres et le visage gracile
Ne tournait plus une terre ronde
Enfin, l’origine du monde

La gelée est adoucie
Son épaisseur amincie
Le chant de l’eau a repris son cours
Vie et couleur sont de retour

RC  – sept 2011 ,  modifié  juillet 2013


Federico Garcia-Lorca – Désir


Rien que ton coeur brûlant,
Rien d’autre.

Mon paradis: un champ
Sans rossignols
Ni lyres,
Avec une fontaine
Et un filet d’eau vive.

Pas de vent qui éperonne
Les frondaisons
Ni d’étoile qui veuille
Se faire feuille.

image: montage perso: éléphant sous la table aux chardons

Un jour immense
Y serait
Le ver luisant
D’un autre jour
Dans un champ de
Regards brisés.

Lumineux repos
Où tous nos baisers,
Grains de beauté sonores
De l’écho,
Iraient là-bas éclore.

Et ton coeur brûlant,
Rien d’autre.

(Federico Garcia Lorca)