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José Carreira Andrade – Biographie à l’usage des oiseaux


 

 

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peinture-collage issue  du site Wallhere

 

La rose se mourait au siècle où je naquis,

et la machine avait chassé trop tôt les anges.

Quito voyait passer la dernière diligence

parmi les arbres qui couraient en lignes droites,

les clôtures et les maisons des nouvelles paroisses,

au seuil des champs

où de lentes vaches ruminaient le silence

et le vent éperonnait ses plus légers chevaux.

Vêtue du couchant, ma mère gardait

au fond d’une guitare sa jeunesse

et parfois le soir la montrait à ses fils,

l’entourant de musique, de lumière, de paroles.

J’aimais l’hydrographie de la pluie,

les puces jaunes du pommier

et les crapauds agitant deux ou trois fois

leur lourd grelot de bois.

La grande voile de l’air sans cesse se mouvait.

La Cordillère était du ciel la vaste plage.

La tempête venait et quand battait le tambour,

ses régiments mouillés chargeaient ;

alors le soleil, de ses patrouilles d’or,

ramenait sur les champs une paix transparente.

Je voyais les hommes baiser l’orge sur la terre,

des cavaliers s’engloutir dans le ciel,

et descendre à la côte aux parfums de mangos

les lourds wagons des mugissants troupeaux.

La vallée était là avec ses grandes fermes

où le matin laissait couler le chant des coqs

et onduler à l’ouest une moisson de cannes

ainsi qu’une bannière pacifique;

le cacao gardait dans un étui sa secrète fortune,

l’ananas revêtait sa cuirasse odorante

et la banane nue, une robe de soie.

Tout est passé déjà en houles successives,

comme les chiffres vains d’une légère écume.

Les années vont sans hâte confondant leurs lichens;

le souvenir n’est plus qu’un nénuphar

qui montre entre deux eaux son visage de noyé.

La guitare est solitaire cercueil de chansons

et le coq blessé à la tête longtemps se lamente.

Tous les anges terrestres ont émigré,

jusqu’à l’ange brun du cacao.

JORGE CARRERA Traduit par Edmond Vandercammen


Ton souvenir pour tout bagage – ( RC )


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La barque va doucement
s’échouer sur la plage,

J’aurai ton souvenir charmant
pour tout bagage :

J’ai apporté ma carapace
comme une vieille tortue

encore étonné par mon audace,
débarqué sur une île inconnue

mon corps et mon âme
encore indissociables

sont au programme …
et quelques grains de sable

j’aurai tout le temps
devant moi

pour t’écrire, le cas échéant
des lettres qui ne partiront pas ;

une parole muette,
en encre sympathique

qui restera dans ma tête,
et reviendra, cyclique .

( Cela vaut bien un message
confié à la mer

comme le veut l’usage …)
—- et vogue la galère !

Autant écouter un coquillage
et y mettre ton oreille

– si ce sont des enfantillages
cela remplacera la bouteille …

– encore faut-il en avoir une – ,
mais je n’ai que mes mains

pour toute fortune,
et pas de parchemin

alors il faudra bien
lire dans mes pensées :

car je suis le gardien
de messages esquissés.


RC – sept 2017

 


La verticale de l’oubli ( RC )


photo :Gwen Coyne

La lumière peu à peu faiblit,

S’il faut pêcher la lune

A la verticale de l’oubli,

Pour y chercher fortune…

 

Se jeter du donjon,

Et heurter son reflet

Avec un grand plongeon,

Une lune  encadrée de violet

 

Et si elle est rousse,

Au milieu des eaux

Autant je m’éclabousse

En chutant de haut

RC – 23 novembre  2012


Inconstance, jongleuse de lune (RC)


peinture:            Abraham Janssens:
Allégorie de l’inconstance vers 1617. —         Madeleine renonçant aux richesses de ce monde,         Palais des Beaux-Arts de Lille

 

L’art, dans l’imaginaire,  nous transporte  toujours
Et même  crée devant nos yeux l’image de la pensée
C’est un paradis, un enfer, ou , des âmes , la pesée
Les dieux en combat, les allégories  et amours

Au pays de muses, j’aime  voyager, en bonne fortune
Dans les  peintures,                   d’espaces  translucides
A sortir de son mouchoir,              lapin, ou bien lune
Jouer avec les symboles, homard et autres  arachnides

D’un espace noir, et                       peut-être sans atmosphère
Mais agité de courants, fréquenté par les bêtes  de la nuit
Et mouvements, tordant les voilages, ,       qui prolifèrent
Tandis qu’en bas, sous l’oeil des déesses, les hommes  s’enfuient.

C’est le caprice de ces dames, la fantaisie  des dieux
Qui fait le pluie  et le beau temps,                              et notre destin
Notre sort , notre vie se joue, pour ici,            en d’autres lieux
La conduite de ces affaires, n’est pas pour nous, à portée de main.

RC  12 mai 2012