Je n’ai pas fait de toi une poupée mais conçu un enfant
Sous le fouet de ta peine étant peut-être torturé moi-même Tu béniras comme une offrande la soif et la faim Que te donna un messager attardé, roulant sans amertume
J’ignore les caresses car je t’ai tiré d’un sang Acre, ce qui rendait vaines les sages leçons A présent, tu ne souffres pas de ma plaie à moi, mais De ce qui cause ton désespoir et mes désillusions
Tu suscites et supplies sans fruit Le silence automnal qui s’insinue de par mes membres En cette folie qui nous habite tu peux te jeter à ta guise Mais en aucune façon te soustraire au destin de ta ville de Troie
Bruits du navire ; voix dans un corridor, Craquements des boiseries, grincements des lampes oscillantes, Rythme des machines, leur odeur fade par bouffées, Cris mangés de vent, qui brouillent la musique D’une mandoline égrenant : « Sobre las oias del mar… » Et le bruit coutumier qui finit par être silence. Oh ! sur le pont, là-haut, le vent long et féroce, le vent-pirate Sifflant dans les cordages, et faisant claquer comme un fouet Le drapeau de bandes et d’étoiles aux trois couleurs…