La fourmi ayant stocké Tout l’hiver Se trouva fort encombrée Quand le soleil fut venu : Qui lui prendrait ses morceaux De mouches ou de vermisseaux ? Elle tenta de démarcher Chez la cigale, sa voisine, La poussant à s’acheter Quelques grains pour subsister Jusqu’à la saison prochaine. « Vous me paierez, lui dit-elle, Après l’oût, foi d’animal, Intérêt et principal. » La cigale n’est pas gourmande : C’est là son moindre défaut. Que faisiez-vous au temps froid ? Dit-elle à cette amasseuse. -Nuit et jour à tout venant Je stockais, ne vous déplaise. -Vous stockiez ? j’en suis fort aise ; Et bien soldez maintenant. »
Avec l’impression de ne plus savoir rien faire.
Etat stationnaire.
J’ai dans l’esprit, les bruits et saveurs de la rue.
Et la nuit des fourmis, trottent menu.
Je voisine la nuit et la fatigue,
et les fantômes du matin, qui se liguent,
Ou combattent mon existence.
Le doute de soi , avancer avec méfiance,
Et se posent, et les jours s’engluent….
Il est toujours un inconnu
Qui chante le même refrain
En me demandant le chemin,
En équilibre sur le hasard
Parfois à la sortie du bar.
Se hasarder dans le monde
Funambule des ères vagabondes
Fil à couper les largeurs
S’étirer au fil des heures;
…..Ce qu’il faut de vouloir …
Pour franchir, l’obscurité du couloir !
Les équivalences des saisons
Qu’on lit encore, sans comparaisons;
Si encore, tout est étal
…Que l’on poivre ou on sale
A sentir la différence
Je dirais – convalescence,
Et refaire ses premiers pas
Sur un chemin étroit —–
S’il faut quitter le chant des ruines
Distinguer son reflet dans une vitrine,
Je suis sans doute sous influence
Celle même , d’une naissance…
Au seuil de nouvelles portes,
Ces autres sensations, qui se heurtent
Et ces nouveaux premiers pas,
– … Me rapprochent peu à peu de toi
par mes articles précédents, notamment les extraits de « Midlands », mon attachement.
8/ Plein d’images
Je laisse venir plein d’images dans ma tête. La petite vitrine du cerveau est toujours bien propre. Nettoyée chaque matin au lever et le soir au coucher. Parfois tour de même, il faut bien l’avouer malgré la transparence, c’est difficile de voir à travers la petite vitrine. Toujours la pluie. Toujours novembre qui file des coups de balai répétés sur le paysage tout en équinoxes et qui fabrique tranquille des équivalences et des saisons. Le ciel est un voisin souriant ainsi que la tête en délicatesse avec la nuit et la fatigue. Dormir les yeux ouverts pour laisser entrer quelques rêves qui font la part belle au hasard que je n’arrête pas de transformer en destin. Encore à me dire que tout est déjà écrit par avance et qu’on ne fait que suivre le mouvement des jours, bons ou mauvais. Les images s’impriment dans la tête. Mécanique compliquée et évidente tout à la fois. Comme pour les femmes qu’on quitte et celles que plus tard on aime pour ce qu’elles portent gracieusement dans. leurs ventres et dans leurs yeux dénudés où la beauté s’aventure.
Le ciel est tout autour d’eux
C’est l’effort d’ une longue marche
A travers les dunes ;
Il y a les ombres qui devancent
La caravane et le sable
Qui ondule , égal à lui-même
Et juste marqué, de grains de rochers
Echappés de montagnes.
Le ciel est tout autour d’un creux
Il se rassemble et roule
Comme s’égarent les pistes
Désignées par les anges
En chemins des possibles
Que le soleil ardent
Apprécié des serpents
Efface en poussières…
Le ciel est tout autour d’un bleu
Si évanescent , mais dense
Qu’accrochent , peut-être
Le mirage d’une étendue d’eau
Là bas, si loin…
Dans nos pas de fourmi,
Une oasis, une illusion
Qui vient , puis s’efface
Le ciel est tout autour d’un feu
– Il s’est coulé dans le noir
Quelques flammes et du bois sec
Les nomades lui font cercle
Le désert est affable
Tout est silence, et les outres circulent,
Les chameaux, à genoux,
Soupirent, au chemin de demain.
photo perso; coucou au vallon du Villaret – Lozere – printemps 2011
Une fourmi à ma chaussure je la regarde comme elle danse
sur le lacet sans avoir peur.
Elle sera tombée d’herbes folles ou de mon bouquet de coucous qui lourdit mesure que j’avance.
Je quitte la pompe et je la souffle elle a une si petite vie noire.
Elle m’aurait chatouillé les pieds peut-être fait rire toute seule
sur la route du cimetière comme si c’était moi comme si c’était elle.