voir l'art autrement – en relation avec les textes

Articles tagués “fraternité

Julian Tuwim – Sombre nuit


 

Anto Carte - L'homme au coq

   Anto Carte – L’homme au coq (détail)

 

 

Homme plié sous le fardeau,

Viens t’asseoir.

Taisons-nous, regardons

 La nuit noire.

 

Pose là ta pierre,

Repose-toi

Jusqu’ au matin.

Dans la nuit sombre braquons tous deux

Nos yeux humains.

 

Parler est dur. La pierre est lourde.

Le pain de pierre.

Pourquoi parler. Deux pierres dans la nuit

Pour se taire.

 

 

 

Pour tous les hommes de la terre

(traduction du polonais Jacques Burko)

Orphée 

La différence


Laissés pour compte ( RC )


peinture:   R Magritte – pluie de personnages ( le généreux donateur)

 

 

Il pleut  des personnages, en habit de ville

Raides comme des soldats de plomb

En contre-jour de lampes d’un destin immobile

Ne traçant que vers le plus long

 

Les hommes s’étalent dans l’alcool

Et ne cessent  de revenir en arrière

A même la dure surface de béton, du sol

Tatouages bleutés de leur mémoire de chair.

 

L’humanité a la gueule  de bois,

La parole creuse, mais prolifique

…  elle nous revient  de guingois,

Au lent bal des années pathétiques.

 

Il pleut des personnages, clones de camarades

Egalité, éternité, fraternité

Et fête en marmelade

C’est ce qui fait la liberté

 

De tous les laissés pour compte

Ceux aux habits raidis

Au rendez-vous de la honte

De leur vie, le taudis

 

Au bal de la soupe  populaire

Qui n’ a , au goût de paradis

Que l’amer de l’en- terre

Cercle de misère, et des maudits.

 

 

RC      10 juin 2012

 


Roland Dauxois – Phénix l’oeuvre au rouge



 

 

 

 

 

lave de volcan, voir site astrosurf.com

C’est le feu qui porte nos blessures,

c’est le feu sous la terre,
le feu mystique qui tremble
s’évapore et mue.
C’est le feu dans l’athanor  de l’initié,
c’est un feu de lutte et de fraternité,
c’est un feu partagé
dont la leçon est inscrite dans le ciel,
c’est le feu d’un seul livre ouvert
sur la page blanche d’une prière murmurée.
C’est le feu d’un jardin
retourné de fond en comble
par de faux chercheurs d’or
et vrais pilleurs de tombes.
C’est le feu d’un esprit jamais vaincu,
le feu sous l’écorce de l’arbre solide,
le feu vivant d’un savoir persécuté,
le feu de la foudre,
le feu de l’oiseau messager,
le feu de la forge et du volcan,
le feu des dieux révoltés,
le feu sous la cendre,
le feu d’un autre feu jamais éteint.

« Phénix l’oeuvre au rouge  »  RD