Parcours rieur du parieur ( RC )
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Parcours rieur du parieur,
Celui s’échappe de la toile peinte,
Et contourne les étoiles éteintes,
Il y a quelquefois des ailleurs
A rêver plutôt qu’à construire
Ce qui n’est pas ici
Sous les nuages d’une vie
Et , toujours partir.
Echapper à sa condition,
Basculer les roches,
S’en mettre plein les poches,
Transgression et rémission.
A travers le monde en friche,
Traversent les tourments
Le soleil et le vent,
Ceux qui le peuvent trichent,
Et pensent palaces
Grandes villas , en bord de mer,
Les autres sont dans l’amer
Noir, impair et passent..
S’il y a des ailleurs
A portée de main,
Ce n’est pas le demain
De l’humble travailleur.
Le bonheur affiche
L’oeil rigolard
Des marchands de hasards
Du devenir riche.
Le culte de la réussite
Que l’on voit partout
Affiché comme atouts,
Toi aussi t’y invite…
Tu n’as qu’à gratter
Un ticket de loto
Et partir au volant d’une belle auto
Devant tout le monde, épaté ! …
Ces gagnants, quels phénomènes !
Trouvent l’unique solution
De vivre leur passion…
— en ignorant les problèmes…
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RC – 3 avril 2013
Leeli – Au sujet de lui et autres considérations
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Au sujet de lui et autres considérations
À toi qui l’aime tant
Puis je l’aimer un peu
Ce champ jaune immense
Un Matisse, une mer
Un Dragon sans malice
Où j’ai trouvé en friche
Un terrain mouchoir
Couvert de ronces
Mais foin fou fastueux
Sol sensible tu le sais et j’en passe
J’y ai posé une tente
Bleue ça va de soi
Et j’y dors le soir
Longtemps
Et toi qu’il fait rire
Faconde féconde étonnante
Tu aimes comme moi ce sourire
Certainement
Comme un fauve en cavale
Un pur sang
Sans boulier, ni bolo
Ni attaches
Vous…
Fous de bataille les frères
Deux chiens extravagants
Toujours en joute, en mêlée en tournois
Feintes et valses de mots
Poings sur les I
Virgile en virgule et point final
Je vous envie ce baroud
Et j’en garde le soir
Les mains bien à plat
Le repos du guerrier
Leeli
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Cathy Garcia – Sweet Alice
SWEET ALICE
Peuples champignons
Chuchotent tout bas
Porteurs de visions
Conseillers des bois.
Fillette ingénue
Beaux yeux de biche
Ses petits pieds nus
Galopent sur la friche.
Les esprits te veillent
Enfant de la terre
Regarde, les abeilles
Te dessinent la mer!
Les pavots sont sages,
La mer est calme,
Sens, sur ton visage
Le sel de mes larmes.
Respire, Sweet Alice,
Les vents d’Orient,
Et toutes leurs épices,
Vifs poisons ardents !
Vois, la lune qui pleure
Des poissons d’argent,
D’argent et de beurre,
En flots de diamants.
Et tu dors encore
D’un profond sommeil
Et tu rêves encore
Mon enfant de miel
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Rimes de murs ( RC )
Il y a sur les murs , tant de portraits,
Tout en sourires, sûrs d’eux, rieurs
Ils nous promettent, les jours les meilleurs
Notre choix sera le bon, et au plus-que-parfait
A voir, ce que prédisent les partis, en futur
De l’aujourd’hui , demain sera toujours mieux,
La politique parle au peuple, en ces lieux
…. ainsi les murs … murmurent
Souhaitez vous une vie moins étroite ?
Mettez le cap à droite
Construire le pays, en dessiner l’ébauche ?
Tournez donc à gauche …
Puis les années passent, on retrouve de vieilles affiches
Dont il reste des lambeaux, délavés par la pluie
Les discours se sont tus, emportés par le bruit
Après les élections, … restent les champs en friche
RC – 4 octobre 2012
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le bois des mots ( RC)
une réponse à
« De quel bois sont faits les mots »
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Si les mots se refusent à lui
Lesquels ne coulent plus de source
C’est dire aussi, le reflux, celui
De l’inspiration arrêtant sa course
Des idées , qui n’ont plus de sens
Le texte en dérive, partant à vau-l’eau
Ne résonne plus que d’absence
Quand le poète cherche dans son stylo
Le temps qui s’est arrêté. L a fluidité
De l’écrit et des motifs qui s’enchaînent
Au naturel, et sans difficulté
Et que nul questionnement ne freine…
Il n’est même pas question de talent
Celui dont la pensée, veut le partage
Ira toujours , porté en avant
Ne faisant pas ,des phrases en friche, une cage…
RC 10 mai 2012
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La colline aux cigales: Derrière, tout au fond.
Derrière, tout au fond.
Un jour après l’autre
Part dans la nuit
Concorde électrique
La lueur que jadis
Tu tenais
Comme une pierre échappée
Du cerceau des songes
L’air se détache des ombres fluettes
Il enterre les vagues
Qui roulaient sur nos peaux avides
Et, il nous reste l’aube fraîche
Pour dernier repas
Pour dernière tentation
Il reste l’absence en miettes
Pour illuminer ce qui gît
Sous les pieds du temps
Notre espace
Friche abandonnée
Au désastre
Reluie comme au premier jour
Nos paupières
Sont les pages du livre
Qui dorment dans le feu.
voir le blog de la colline aux cigales

photographie: bâtiment de port, abandonné: voir http://www.flickr.com/photos/jimmediaart/371793938/