Femme de vent – ( RC )

Femme de vent à l’âme secrète,
l’orage est ta chevelure,
je verrai presque ta tête
dans l’œil de l’ouragan
pendant un court instant de répit.
Bascule dans la saumure
l’errance de mon pays tropical.
Je t’entendrai hurler dans la nuit,
et pour me retenir de ta furie,
quand se déchaînent les éclairs,
mon corps se crispe sur les rochers coupants
mes pieds lestés de plomb :
Les vagues projetées
s’en sont prises aux navires
dans l’étau de tempête.
Autant de dents
qui les déchiquettent
dans la tourmente :
spirale géante
d’une gueule béante
où l’horizon s’est dissout
le ciel éclaté
comme pulvérisé
de fragments de verre,
sifflements stridents de ta colère
qu’avons nous fait
pour la provoquer,
et qui invoquer dorénavant
pour t’apaiser,
… femme de vent ?
Samira Negrouche – Illusion
Illusion
mon regard s’abandonne
sous l’eau cristalline
de l’oued en crue
flottaison
mes sens en arythmie
au corps qui se
promène
sur le cours incertain
M’en aller
comme feuille d’automne
et m’oublier au travers
des branches en furie
des eaux ravagées
de la soif inépuisable
des tuiles tombantes
de la maison dégarnie
m’en venir
au petit matin
effleurer ton rivage.
( extrait de L’heure injuste )
Vahagn Davtian – De pierre ici tout un pays
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De pierre ici tout un pays…
De pierre ici tout un pays, d’eau en furie
Murmure d’herbe ici dans la teinte du bleu
Corne des rocs dans les hauts monts hissés vers Dieu
Dans l’abîme jeté, pénitence de pierre.
Tout un pays où blanche et de glace est la plainte
Dans le fond des ravins, question des tempêtes
Vers le bas de la rive une clochette d’eau
Le chagrin du pétale et le pleur de la mousse.
Cri de cuivre et soupir de granit, le pays
À la beauté en croix sur la pierre de croix
Tout un pays face au soleil à l’infini
Toi prière à genoux et toi élan du rite.
Je suis de toi pays des longs siècles sans fin
Et je vais avec toi, hauteurs et précipices,
Furieux par la pierre et dans le vent de neige
Toi, chagrin du pétale et larme de la mousse.
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Vahagn Davtian , » De pierre ici tout un pays », extrait..
Traduction Rouben Mélik.
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Arthemisia- Le Jardin suspendu
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La parole chante aussi bien que l’âme et corps chez Arthie, dans une de ses publications anciennes, que je me permets d’accompagner à mafaçon avec un de mes peintres « phare » Clyfford Still-
qui a maintenant un musée consacré à son oeuvre à Denver...
(grand peintre expressioniste abstrait américain, dont je conseille vraiment une vue en « réel » ).
voir aussi le bel article sur l’expressionisme abstrait sur http://ecoledeny.blogspot.com/