Le jour passe sa ronde – ( RC )

montage RC
Le jour passe sa ronde,
et cherche sa géographie
sans l’écrire .
Une bulle viendrait crever
à la surface de la vie,
et voilà que ton sourire m’inonde.
Ce serait le clair-obscur des nuits,
où l’attente finit par trouver une issue.
C’est ainsi que je suis né
pour toi,
toi, qui portais le monde sur ton dos,.
Tu as délaissé ton passé,
la grisaille de l’enfance,
pour m’entraîner sur les chemins de l’avenir.
Ces chemins qui se sont ouverts,
avec nos pas,
précédant nos ombres.
Le jour passe sa ronde,
et nous l’avons suivi.
( un écho au texte de S Derève « géographie du silence » )
L’histoire cohabite sa géographie – ( RC )
Du creux ombreux aux pentes neigeuses,
Le parcours des siècles,
Des pays conquis, esclaves soumis,
Il n’est plus de paroles audibles,
Et des routes détournées,
A faire taire la voix des peuples,
Quand la vague redescend,
Et conduit, du sommet à l’abîme,
Les hommes blessés,
Envahisseurs ou envahis, ;
Ils finissent par se confondre,
Et s’imbriquer, au point,
Que les origines,
Se perdent dans la nuit des temps,
Et de la géographie,
Qui, à quelque chose près,
A toujours ses montagnes,
Et ses îles en place,
Malgré les accidents de l’histoire.
(texte créé en « réponse » à celui de Norbert Paganelli- lien ci-dessous)–
STRUGHJERA / DÉLIQUESCENCE
L’assaut du lierre ( RC )
la légende de Nabuchodonosor
– Le corps construit,
Sous le noeud des racines,
Abandonné sur pied, scrute les yeux vides,
L’horizon gelé, Les bras de long du corps,
Une épée à la main.
Aux rosées des matins,
De petites flaques s’endorment dans les creux,
Et peu à peu les mousses s’enhardissent,
Les lichens dessinent leur géographie orange,
Sur une bonne portion du buste et du visage,
Tentaculaires.
L’attente se prolonge, aux rires des oiseaux,
Si le nez se fendille,
Et que les racines se glissent
Sous les membres de pierre,
Etendant leur emprise,
….Profitant du dégel,
Dans les fissures,
Au point qu’un jour,
Une main se détache,
Et avec elle, suit,
L’épée qui se brise.
Les morceaux parsèment le sol,
Ou roulent dans le lierre,
Reparti à l’assaut,
De la statue guerrière…
Relatant des combats
Dont on ne se souvient pas.
La sculpture du parc parlait de victoire,
Et au sang qui fut versé,
Celui du corps de pierre,
L’a depuis longtemps, déserté.
Triomphe du végétal,
Sur l’immobilité.
A l’assaut du lierre,… forteresse de pierre,
Même la légende du socle s’est effacée.
– RC – 9 octobre 2013 – ——
–
j’ai trouvé en rapport ce poème de J M de Heredia:
La mousse fut pieuse en fermant ses yeux mornes ; car, dans ce bois inculte,…… –
photo sculpture parc de Bomarzo, Italie
Ecriture paysagère, plume voyageuse ( RC )

photo: Yann Arthus Bertrand – îles d’Aran – Inishmore
–
J’ai écrit sur les causses et les montagnes
L’aube sur les étangs gelés, en rase campagne
Les déplacements minuscules, qui font sans doute
La différence, aux zébrures de parcours d’autoroute…
J’ai aimé la nef affleurant des îles d’Aran
Les nuages empilés, de ces îles sous le vent
Les champs qui ondulent, et contournent les collines,
Les pins sylvestres attentifs, au bord des dolines,
En attendant que l’orage cesse, sous un abri de roc,
Ma tête convoquait les ogives d’une cantate baroque
Les toits dansants d’un village provençal,
Un marché, fruits et légumes, jonglant de couleurs sur les étals.
Avec mes croquis des maisons d’Amsterdam,
Sous un ciel si bas, que les nuées condamnent,
Je me suis donné l’espace d’un défi,
Sans transcrire en photos, architectures, et géographies…
La plaine est immobile, et la plume voyageuse,
Et caresse aussi bien les bords de la Meuse,
Que le bourdonnement têtu des abeilles
Dans les calanques, près de Marseille.
RC – 29 juin 2012
Falaise (RC)
Je suis l’orage (RC)
Le Ruisseau en murmure
et cette larme silencieuse.
Portée d’eau – la paresseuse-
aux endroits les plus creux, stries, flaques et vallées
Faisant son chemin, poussée de par sa masse,
roulée sur le visage et vers de lointains océans.
Tu scruteras ce flux, sensible,
ainsi le rai de la lumière
aux rebonds des volumes; la larme à la rondeur
du visage
l’encre, aux pentes provoquées du papier.
Ce ruisseau qui murmure, la chute qui cascade, les grands méandres en fleuves,
sont à l’inverse de ma brosse,
qui court sur le fil de la toile, en caresse les reliefs,
dépose sur ses collines
son écorce de couleurs, ses habits de fête.
qui court en pâte brute, en pâte fine, demi-matière chargée d’eau, – aimante, électrostatique
de parcours artistisques. déposée, frottée, retranchée…..
Je suis l’orage
qui précipite, macule, rature et bouscule la géographie étale
de mille pages aux mille visages.
– Notre ronde – le monde,
mille pages de mille visages, sculptés, bousculés,ravinés, basculés,
sédiments d’eau
sédiment-terres
Se taire.
Des colères qui hurlent, aux larmes silencieuses
sur les statues des arbres et géants de pierre_______
Une page de la vie, toujours détruite, et naissante;
et recommencée.
RC 2001