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Départ vers une fête dans un monde de roche et de lumière (RC)


 

Site ruiniforme des causses ( cirque de Mourèze) 34

Quinze ans  que le train se rue …..
et le vent racle
et les perles brillantes des autos se croisent sur les routes.
Il fallait que je m’en défasse,  ——-   il m’en reste quelques autres d’ailleurs.
Pourquoi avoir  gardé  çà tout ce temps.
C’est devenu une fête potentielle,

j’en conserve les confetti et rubans colorés –

peut être aussi quelques cotillons.
Il va falloir tout emporter.
Sur l’île des elfes ?  -sur l’île déserte ?

Mais dans cette île des elfes vers laquelle je me dirige.
Qui aurait pu être une fête dans un monde de roche et de lumière,    -qui le sera peut-être,

Il y aura en moins  le racloir du mistral et la vitesse y sera dominée par les serments géologiques.        Silhouettes sentinelles de vieilles villes ruinées,

 

RC      Juillet – 2003

 


On efface tout, et on recommence ( RC )


peinture :            Ludolf Bakhuizen :           bateaux en détresse           1667

Il y a le ressac, et toujours la mer
Qui se lance à l’assaut des îles
El le monde qui tangue,
Puis cède, des pans entiers  de falaises,

Et, à marcher, ce pas, et le suivant, puis un encore
Un temps, une heure, une  semaine, puis toute une vie
C’est aller plus loin, et peut-être errer
Dans nos heures minuscules,

Que les vagues basculent,
Comme  elles sont poussé les navires,
Vers les dangers des cotes,
Lorsque le serein cédait à la tempête.

A notre échelle, c’est un regard
Qui voyait la fureur, et les horizons se mélanger
Au delà des repères,       au delà des lignes
Qui marquent ces évènements marquants

Que l’on reporte consciencieusement dans les carnets
Pour témoigner, de tout ce qui fut,
Mais qui fuit
Comme  gouttes d’eau entraînées vers la pente.

Et se fondent , alors indiscernables – en ruisseau
Qui suit son cours, comme l’histoire la sienne
Au point  d’en perdre l’origine,
Comme une mémoire  d’amnésie.

L’histoire , la grande, – enfin celle que l’on croit –
N’existe pas, au regard des ères géologiques…
Les plateaux  se soulèvent sans fracas
Du moins,         on ne peut pas les entendre

Fleuves et rivières empruntent d’autres chemins,
Les profondeurs toussent lave et basaltes,
Avec pour seuls témoins, ceux dont la mémoire s’est éteinte
Et enfouie, tels fossiles, au creux de la pierre.

La mer s’est déplacée, a glissé plus loin
Quelques étages plus bas,…. – on dirait cette  expérience
Des vases communicants,            assaut de lenteurs…
Et toujours le ressac, se lançant à l’assaut des îles.

RC  26 août 2012


Au dédale de l’obscur – ( RC )


dessin préhistorique: grotte de Niaux ( Ariège)

Au dédale  de l’obscur

C’est d’un lieu retiré,
La falaise vertigineuse
Marqué d’incidents géologiques
D’indices des géants
Ayant perdu leurs sabots
Lors des sauts de sept lieues,
Les vases de pierre
Sortant des ombrages

J’ai inventé, dans l’obscurité les signes
Au creux d’un dédale d’aventure
S’ouvrant  au pied des arbres
Une coquille, qu’habitaient les ours
Maintenant vide         – ou bien, qui sait ?
Magnifié d’orgues stalactites
Qui se créent en secret
Au coeur même  de la roche.

Le long des parois
Que nulle lumière n’atteint
Il faudrait ,               à tâtons
Ressentir de la pierre, le grain,
La pâte glissante de glaise
Jusqu’aux mains négatives,
Les tracés charbonneux des rennes
Et des boeufs couleurs  d’ocre
Qui ruent         toujours,    immobiles

Et les verticales des failles
S’élargissant peut-être en couloirs
Où se perdait un torrent.
En chutes bruyantes qui cascadent
Ou gouttes-à-gouttes lentes,
Si lentes qu’elles silencent
Dépôts des siècles, en patience,
Loin d’un dehors,dont on oublie le nom.

peinture: main préhistorique – négative,      grotte Cosquer  –  Bouches du Rhône

RC  –  10 août  2012