Francis Combes – Le cerisier du Japon
Le cerisier du Japon
J’ai fait la connaissance d’un cerisier du Japon,
(un sakura autrement nommé prunus serrulata),
planté sur la terrasse
au sommet de la Tour Périscope
avenue d’Italie
dans le treizième arrondissement.
Assis dans la salle de réception du dernier étage
nous sommes entourés de baies vitrées qui dominent Paris,
Paris qui se cache tout en bas
dans un brouillard gris et doré
comme si le monde entier
souffrait de cataracte.
A côté de nous, une piscine
à l’œil bleu et clair, dort,
transparente et tranquille,
sans une vague.
Nous sommes loin du tsunami,
loin du tremblement de terre
et de l’accident nucléaire…
Pendant la lecture de poésie,
je regarde le prunus à travers la vitre épaisse.
Ses branches lourdes de fleurs roses en grappes serrées,
que bousculent les bourrasques et les giboulées…
Le prunus tient bon
au milieu des courants d’air contraires, dans le vent des hauteurs.
Ambassadeur, malgré lui, d’un pays qu’il ne connaît pas.
Et je me dis, même si certains le nient,
que nous sommes bien sur le même bateau,
chahuté par la tempête.
La planète comme la barque de bois clair
que nous porte le serveur du restaurant de sushis
et nous,
qui nous serrons à bord.
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Attente d’avril, et des oiseaux ( RC )

peinture: John Constable : Rainstorm over the Sea
C’est comme l’attente,
Le silence,
Qui précède le souffle,
Le gris plombé,
Avant que les premières larmes
De l’orage – fouettent le sol.
Il y a du froid,
Sous le calme apparent,
Sous le gel qui retient les fontaines,
Et la sève des arbres
Qui s’est retirée,
Une tension, – l’attente
L’attente d’avril, les giboulées
Secouant le silence, fantasques
Même sous la voix du vent,
Et bientôt les chants croisés,
Des oiseaux, reprenant
Possession du pays.
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RC – 7 mai 2013
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inspiré de Nath: voir ses « tentatives de lumière »
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Le temps retrouvé (RC)

photo provenant de marc solari - (photos macro de nature,)
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Point n’est besoin de mots,pour décrire
L’avril colportant ses échantillons…
Et se croisent au regard, maints papillons
Des giboulées caprices, sans les maudire
Au tic-tac du carillon sa mécanique glacée
L’été n’est pas encore là,il se laisse intimider
Réciter des poèmes, et s’en agacer
Il est , du silence, les fils à dévider
Les saisons hésitent et préparent en douce
Un souffle végétal reposé, qui repousse
Sous un ciel qui grimace et tousse,
Pierre qui roule n’amasse pas mousse
Du temps retrouvé de Proust, c’est toujours
En le lisant, » les plaisirs et les jours« .
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There is no need of wordsn to describe
April peddling his samples …
Many butterflies crosses each over, in the look’s eye
Vagaries of showers, without cursing them
At the ticking of its mechanical iced chimes
Summer is not here yet, he has been intimidated
Recite poems, and be annoyed with
They are, from the silence, yarns to unwind
Seasons are reluctant , and prepare softly
A rested vegetal breath, that re-grows
Under a sky that grimaces, and coughs,
A rolling stone gathers no moss
Proust’s Time Refounded, it is always
Reading it , « the pleasures and the days ».
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