
–
Te souviens-tu de la place,
un jour de décembre,
avec la musique
et la lumière dansante
alors que les arbres
surpris,
se penchent pour mieux voir ?
–
La piste n’était pas de glace,
pourtant il faisait très froid,
sur l’air final du « lac des cygnes »…
Colombine d’apparat
tu portais le tutu blanc,
les bras ondoyants
et le chignon bas .
–
Des pointes à petits pas ,
suivant la musique de Tchaikovsky ,
( quelques entrechats ,
que tu voulais maladroits
juste au moment où la lumière décline ) :
–
c’était la mort du cygne ,
et je t’ai prise dans mes bras…
( on se demande pourquoi
les spectateurs applaudissent… )
–
voulaient-ils aussi
applaudir à ton supplice ?
–
un texte crée à la suite de celui de Susanne Derève ( qui suit )
—-
Un entre-deux
un entrechat
Avec des pointes à petits pas
et un tutu de ballerine
bras ondoyants et chignon bas
quand on dansait la mort
du cygne
je n’y étais que colombine
d’apparat
(mais la musique était divine)
SD
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05/07/2020 | Catégories: inspiré de bloggers, photography, ping-pong ( = deux auteurs en dialogue), self creation, Susanne Dereve | Tags: ballerine, Colombine, cygne, décembre, entrechat, glacé, mort, supplice, tutu | Poster un commentaire

L’origine des temps
se perd dans le lointain,
et la nuit clignote
de myriades d’étoiles,
qui nourrissent les rêves.
Tu as arpenté les terres nues,
les chemins creux,
en recueillant dans tes bras,
comme tu le souhaitais,
les moissons du ciel.
As tu réussi à capter
l’un d’entre ces astres
lors de tes dérives buissonnières,
qui t’emportent
loin de la lourde glaise des jours ?
La bonne étoile te suit alors,
et la bonne fortune
te précède dans le parcours des dunes
même dans la nuit la plus noire
juste quand tu t’endors…
Tu confies tes espoirs
en traçant un bout de route
dans les figures de zodiaques,
qui se reflètent ( on s’en doute )
dans des flaques.
Mais le lendemain
fait pâlir les rêves,
comme si des branches,
se retirait la sève
au petit matin…
Crois-tu que c’est lui qui les a tués
et que les étoiles s’enterrent,
de façon que la journée,
ne puisse les toucher,
ni personne les atteindre ?
En fait ils ne vivent que la nuit,
lorsque disparaît le soleil
et il n’y a rien qui les remplace
jusqu’à ce que le sommeil
arrive pour les repeindre
mais l’étoile que tu as choisie
va te guider sur ton destin
même si on ne la voit pas,
tu répands des fleurs avec tes mains
et la glace fond sous tes doigts.
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09/13/2019 | Catégories: d'images, self creation | Tags: astres, étoiles, chemin, glacé, glaise, nuit, rêves, repeindre, sève, sommeil | Poster un commentaire
–
Du sommeil de la déraison,
des rêves chavirent ,
fruits de la passion …
Faut-il s’appesantir ,
sur l’aube du réveil
ou laisser le miroir décider à sa place ?
Prolonge indéfiniment le sommeil ,
si ton image s’extrait de la glace ,
sans que tu t’en rendes compte ,
et qu’avec ton corps ,
tu affrontes
d’autres volutes, et un décor ,
qui partage celui de mes rêves .
Ils sont toujours en partance ,
et parfois la brume se soulève
assez pour qu’ils s’élancent
à travers le miroir,
( il suffit, pour cela, d’y croire )
–
RC – sept 2018
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04/12/2019 | Catégories: Art, peinture, self creation | Tags: brume, décor, déraison, fruits de la passion, glacé, image, rêves, sommeil, volutes | Poster un commentaire

photo denvedarvro ( écomusée du musée de Rennes )
La brebis brune
Est la première agressée par l’éclair et le loup,
le tour de mauvaise chance qui gâte la couleur uniforme
du blanc troupeau.
Le jour la chasse, la nuit l’accueille
dans le noir térébenthine qui dissout couleurs et contours
et fait qu’elle ressemble aux autres.
La nuit est plus juste que le jour.
Face au danger le cri le plus limpide est le sien,
sur la glace de l’aube c’est elle qui marque la trace.
Où passent les confins, elle seule longe la haie de mures
Qui fait frontière à la vie frénétique, féroce, qui ne donne répit.
—
La pecora bruna
È la prima aggredita dal lampo e dal lupo,
lo scherzo di mala fortuna che guasta il colore uniforme
del bianco di gregge.
Il giorno la scaccia, la notte l’accoglie
nel buio d’acqua ragia che scioglie colore e contorno
e fa che assomigli alle altre.
La notte è più giusta del giorno.
In faccia al pericolo il grido più limpido è il suo,
sul ghiaccio dell’ alba la traccia è battuta da lei.
Dove corre il confine, lei sola rasenta la siepe di more,
e chi si è smarrito si tiene al di qua della pecora bruna,
che fa da frontiera alla vita veloce, feroce, che tregua non dà.
———-
traduction par Antonio Silvestrone : voir son site
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04/10/2019 | Catégories: auteurs étrangers, Italie, self creation | Tags: aube, éclair, brebis, chance, chasse, cri, danger, Erri de Luca, féroce, glacé, noir, térébenthine, trace, troupeau | Poster un commentaire
deux petits extraits « image » d’un recueil paru aux éditions encre et lumière


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01/15/2019 | Catégories: auteurs à découvrir | Tags: amulettes, ciel, désert, glacé, hiver, Josyane De Jesus-Bergey, lait, miel, trace, vertige, visages | Poster un commentaire
dessin – aquarelle persos 2011
–
Dans la pénombre où l’on devineDe lents mouvements de poitrine
Aux souffles courts à peine audibles
On sent une peur indicible
La peur de n’être plus jamais les mêmes
La peur d’aimer sans être aimé
La peur impossible à nier…
La peur… Impossible à nier
Est-ce que c’est ainsi la première fois
Les perles d’eau, la peur du froid
La première peau contre sa peau
L’étrange effroi mêlé de chaud ?
Deux et déjà si peu de mots
Deux, et déjà seuls à nouveau
Il est encore hésitant
Elle, immobile, elle attend
On dirait que le temps se froisse
Que leur corps est pris dans la glace
Leur corps qui n’est plus tout à fait le même
Leur corps orphelin désormais
De tous les rêves qu’ils ont faits
Leur corps et l’impasse où il est…
Leur corps… Et l’impasse où il est
Est-ce que c’est ainsi la première fois
Les perles d’eau, la peur du froid
La première peau contre sa peau
L’étrange effroi mêlé de chaud ?
Deux et déjà si peu de mots
Deux, et déjà seuls à nouveau .
–
le texte de cet auteur ( parmi d’autres) , est visible sur ce site
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11/02/2018 | Catégories: self creation | Tags: aimer, chaud, corps, deux, Frécéric Clément, froid, glacé, immobile, orphelin, peau | 2 Commentaires

Les archéologues ont consulté les archives du temps .
Ils ont décrypté les inscriptions sur les pierres:
un langage s’était perdu, et les intentions du scribe
nous paraissent bien obscures .
Les stèles se sont tues,
au crépuscule des idoles,
Les arbres ont reconquis le terrain,
enlacé les ruines, achevé de démanteler
les palais parcourus par la moisissure,
les feux de l ‘histoire
et qui ont fini, abandonnant
la partie pour le silence.
C’est aussi sous des épaisseurs de silence
qu’on retrouve sous la tourbe ou la glace ,
ceux qui furent, et ne parlent plus
que par leurs parures du dernier sommeil,
des restes de tissu, ou plus simplement
avec leurs cendres.
Mais l’auge d’orage,
le masque de la glaise,
sous quatre coudées de terre ,
n’a pas eu raison de leur existence .
Absents, ils sont encore
près de nous.
–
RC – oct 2016
–
d’après Paul Celan:
(« Devenues orphelines dans l’auge d’orage »).
Devenues orphelines dans l’auge Verwaist im Gewittertrog
d’orage
les quatre coudées de terre die vier Ellen Erde.
obscurcies, les archives verschattet des himmlischen
du scribe céleste Schreibers Archiv,
enseveli, Michaël vermurt Michael,
noyé dans la vase, Gabriel, verschlickt Gabriel,
moisie dans l’éclair de pierre vergoren im Steinblitz
l’offrande sacrée. die Hebe.
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03/23/2018 | Catégories: self creation | Tags: glacé, histoire, moisissure, scribe, silence, terre, tourbe | Poster un commentaire

Neige conçue
dans la trace dévoilée
l’arbre l’air l’ardent
trois prières
un feu vers lequel
tendre les mains
et l’oiseau me tire
d’un rêve
je blottis ma joue
sous le ventre des nuits
Au hasard du chemin
la prairie démêle
oublié sous la glace
le tison chantant
d’un fruit venu
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02/09/2018 | Catégories: auteurs à découvrir, photography, self creation | Tags: arbre, chemin, fruit, glacé, hasard, joue, neige, nuit, oiseau, prières, Quine Chevalier, rêve, tison | Poster un commentaire

photo DL Ennis
La lune a posé sur la plaine
L’argent d’un verglas sans pareil
À rappeler la porcelaine
D’une mer où dort le soleil.
Ah! Que la neige était plus belle
Aux saisons dont je cherche encor
La mystérieuse escabelle
Qui manque au coeur de ce décor
Pour que le jeu se recommence
Avec le splendide attirail
Du pays à la neige immense
Où la fenêtre était vitrail.
Ah! Que la neige était plus blanche
Et plus mélancolique aussi
Sa calme et paisible avalanche
D’un ciel au jour mal obscurci…
La lune a posé sur ma peine
L’éclat de son calme glacé.
Mon enfance ne fut pas vaine.
Voici déjà demain passé…
Gilles Vigneault
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12/02/2017 | Catégories: auteurs à découvrir, auteurs étrangers, photography | Tags: avalanche, décor, demain, fenêtre, Gilles Vigneault, glacé, lune, mer, porcelaine, soleil, verglas, vitrail | 1 commentaire

C’était comme un cauchemar,
car , au sortir d’un songe
je n’avais plus de visage,
comme le disait le miroir :
j’en avais perdu l’usage,
peut-être la glace renvoyait-elle un mensonge…
derrière moi – que du noir…
– ce qui est difficile à décrire…
c’est ainsi que l’on pense reconnaître
le plus commun des vampires
– n’arborant même pas une tête de mort…
or, j’étais vivant – et sûr de l’être
mais par un coup du sort
je n’avais plus d’apparence…
une vision un peu fantasque,
liée à la transparence :
j’ai dû me composer un masque,
copié sur un homologue :
une figure de cire
trouvée dans un catalogue :
histoire d’appartenir
à l’humanité ordinaire
que l’on croise d’habitude
sous toutes latitudes,
tous se donnant des airs
d’être eux même ..
mais comme savoir
si c’est un stratagème
donnant autre chose à voir
qu’ un vide habité:
quelqu’un définitivement effacé
qu’il a fallu remplacer
par une autre personnalité…
–
RC – nov 2016
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05/11/2017 | Catégories: photography, self creation | Tags: apparence, catalogue, cauchemar, chabriere, cire, effacé, fantastique, glacé, miroir, stratagème, vide, vivant | Poster un commentaire
( – à Gaston Puel )

sculptures – Aulnay de Saintonge
Jour indivisé
Des pierres arrondissaient les angles.
Le soleil s’en allait.
Deux poutres reliées par une traverse.
Un chien hagard plonge dans les broussailles.
On n’arrache pas un sourire à l’écorce.
Lendemain
Dans la continuité de la masse, en guise de visage.
Le feu âpre transit le cône de marbre.
Tard, dans l’été, la figure roule dans ta paume.
Son oubli fut le dernier souvenir qu’elle te laissa.
Surlendemain
Notre sœur à tête d’animal, notre peur encore muette et ses fleurs de terre
ses onguents de serpents, la saveur de sa lumière et de sa fatigue.
Ses mains ne remuaient pas encore.
Toujours plus tard
L’atrocité rêve à son écuelle en bois.
Du sommet de la montagne dévalent des étoiles épineuses.
Ton œil est de glace. Tu crains l’aiguille de métal qui te sert à coudre le ciel.
Laisse battre les volets.
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05/07/2017 | Catégories: Art, sculpture | Tags: aiguille, angles, animal, écorce, écuelle, étoiles, broussailles, chien, coudre, fatigue, glacé, Hugues Labrusse, lumière, marbre, oubli, peur, pierres, serpents, souvenir, visage, volets | Poster un commentaire

C’est une promenade infinie,
où l’on prend toutes précautions,
pour que l’être se conserve
en l’état :
Il n’a pas été nécessaire,
comme le faisaient les Egyptiens,
de prévoir le voyage dans l’au-delà
par un subtil embaumement.
Il suffit de promener ton cadavre
avec ce siège à roulettes
dans une galerie climatisée,
quelques degrés en-dessous de zéro.
( Tu parcours donc un circuit
– variations forcément limitées –
propice à ton ennui,
prévu pour l’éternité ).
Notons l’élégance
un peu raide de la mise,
mais sans les épaisses fourrures
que l’on revêt par grand froid …
Ton regard quelque peu absent:
on pourrait le dire « glacé »,
et les pensées immobiles,
figées, comme tes membres ,
dans une position définitive .
D’aucuns la disent hautaine.
> Mais une certaine raideur ,
assortie à tes fonctions .
–
RC – sept 2016
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12/20/2016 | Catégories: d'images, self creation | Tags: absent, élégance, cadavre, chabriere, climatisé, embaumement, ennui, fourrures, froid, glacé, hautaine, immobile, prince, zéro | Poster un commentaire

photo perso – Youpi en action
chat de nuit
charly-gris
comment J’écris
comment je souris
à cette image
passage
qui se reflète
en glaces
multi-faces
où je rigole
en multi-plans
noir et blanc
je m’envole
sur une aile
cœur-couleur
tête de piaf
ébouriffée
inspiration
profonde
mon chant
s’empli
charly-blanc
chat troublant
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10/15/2016 | Catégories: auteurs étrangers, photography, self creation | Tags: aile, blanc, chant, Charles Coutarel, Charly, faces, glacé, image, noir, passage, troublant | 4 Commentaires

installation extérieure: Anish Kapoor – Brighton
–
Il n’y a pas dans la nature
le choix de version portable :
une écriture au vert
où les arbres se transportent,
mais sont coupés par le cadre.
Plus haut le pastel des nuages
bouge brusquement,
le paysage se déhanche
tout l’équilibre bascule,
les papillons exultent .
Ils suivent leur double,
qui imite exactement
le moindre de leur mouvement .
Au point que leur métamophose
se confond en anamorphose.
On sait bien que l’eau s’étale
puis renvoit au regard
ce qu’elle interprète,
mais même le lac le plus calme
n ‘est pas une paroi verticale.
C’est qu’il n’est pas dans sa nature
de répéter à l’identique
ce qui lui fait face
et qui se transforme
à mesure que je le déplace.
Bien entendu , se prolongent ainsi
de façon artificielle
les horizons divers,
tout ce qu’il y a de ciels,
mais qu’on n’emporte pas avec soi.
Ce n’est pas sur la photo
qu’il faut compter
pour que la glace se souvienne
de l’été dernier.
C’est une surface froide :
La lumière ne la traverse pas.
Le temps la délaisse
car rien ne s’incruste
dans le miroir :
Il a mauvaise mémoire.
L’oiseau de passage
stoppé par l’espace devenu plan
donne du bec et de la tête .
Il voit son vol s’arrêter net,
aplati contre l’illusion
Tout cela est bien fugace .
Cela ne trompe qu’un instant :
C’était un mirage , à la place
qui part en morceaux …
quand il se brise, en multiples éclats.
–
RC – juin 2016

photo perso – domaine de Boissets Nissoulogres – Lozère
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09/13/2016 | Catégories: Art, photography, self creation | Tags: arbres, éclats, cadre, ciel, glacé, horizon, identique, illusion, lac, mémoire, métamorphose, mirage, miroir, morceaux, oiseau, papillons, paysage, photo, regard, surface, verticale | Poster un commentaire

création numérique perso 1999
–
A l’extrème limite de la conscience,
une bouche balbutie,
sur une surface horizontale..
une couche de glace,
dont on ne sait encore l’épaisseur,
mais bousculée par les courants de l’intime,
d’une profondeur insondable.
–
J’imagine le violoncelle de Yoyo-Ma,
Jouant Bach, sur une pellicule de glace,
la pique s’enfonçant peu à peu,
à chaque coup d’archet,
pour retrouver,
une fois la suite achevée,
l’essence même de la musique.
–
Et , de même la page d’écriture,
Qui se révèle :
une façon de communiquer son sang
à l’encre :
une mémoire magnétique,
venant de régions inconnues
avant que celle-ci ne fige .
–
Bien sûr, on peut rester
la plume en suspens,
au point de laisser les oiseaux
dessiner, écrire à notre place,
le geste immobilisé,
pour des récits qui resteront
à jamais non écrits …
–
Faut-il se révéler à soi-même,
Et remonter du lac,
sous nos pieds,
un seau d’eau glacée
dans laquelle nous mirer ?
Reflétant aussi les oiseaux ,
et l’encre transparente du silence …
–
De toute façon,
ce qui est puisé,
n’est qu’une infime parcelle,
comme le serait la découpe du ciel,
visible dans le seau,
mais il contient une voix,
avant d’être naufragée, gelée …
–
la nôtre .
_
RC- sept 2015
( variation sur un texte de Michèle Dujardin, tiré de « Abadôn » elle-même évoquant Henri Thomas avec cet extrait : « Je n’ai le goût de rien exprimer, si ce n’est ce noyau d’obscurité tenace qui est mon être même, ma substance morale et poétique. »
Henri Thomas )
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07/08/2016 | Catégories: auteurs à découvrir, d'images, inspiré de bloggers, self creation | Tags: écrits, Bach, chabriere, ciel, conscience, découpe, encre, glacé, intime, musique, naufragée, plume, récits, sang, seau, silence, voix, YoYo-Ma | 3 Commentaires
Encres (à Zao Wou-Ki)

pinceaux
On s’étire comme une ombre,
Au bord de l’eau sous les arbres.
C’est la dernière image d’un lac.
Le moment où on se relève
Ramasse l’écharpe et le sac à dos,
On rebrousse chemin.
Il y a sur la rive un petit squelette,
Qui voudrait faire peur avec ses orbites
Son béret et sa mitrailleuse
Depuis longtemps enrayée.
Mais on a l’esprit ailleurs,
On refait en pensée, avec attention
Le chemin depuis l’endroit
Où on tombait toujours de l’arbre.
Et alors si on se laisse aller, on voit en bas la signature. Une écriture étrangère et belle, le contraire des masses noires, au bord du lac, froid de celui qui les a peintes, qui les a confiées à la glace, funèbres.
Froid dedans et dehors, l’atelier
Qui même avec ses pinceaux lourds et doux s’est vidé.
Comme un évier tout est parti, l’amour, le feu, le geste ailé
Un hiver froid, branches derrière les vitres,
L’absence de signification
Une matinée blême en hiver.
Il attend, en équilibre,
Debout sur l’eau, glissant.
Et puis il change de pinceau.
Celui-ci est fin, fait pour écrire
Son propre nom, en bas à droite.
On est sauvé pour l’instant du trou de soi-même. On sort dans la ville en hiver.
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05/24/2016 | Catégories: Art, auteurs à découvrir, fine arts, peinture, self creation | Tags: amour, arbre, écharpe, écriture, béret, chemin, Claire Ceira, feu, glacé, hiver, ombre, pinceau, signature, squelette, ville, vitres | 3 Commentaires
montage Antonio Chiesa – photomosaïque faite à partir de couvertures du magazine Vanity Fair
–
Sur les affiches qui la miment,
Il y a de l’image, fabriquée :
La soif de la mondanité,
Ce qui fait la modernité :
une chevelure platine,
Un symbole, reflet de rayons d’or …
Elle se donne aux regards,
Comme on donne en pâture aux fauves,
Celle que l’on sacrifie, aux enjeux de pouvoir .
Colportant cet aspect ,
Larmes dissimulées
Derrière l’artifice,
Fard en avant,
Sous la cruauté ses sun-lights.
Ils font du modèle la proie,
Et ne la lâchent pas :
Un statut qui se paie,
Avec la soumission — ;
Il faut souffrir pour être belle – dit-on –
Et se conformer,
à ce qu’on attend d’elle :
La pose et le regard,
gomme, sur l’autel de la célébrité,
toute personnalité…
si on confond l’être,
avec l’image imprimée,
à plat, sur le papier glacé.
–
RC- avr 2015
( en liaison avec le texte de PP Pasolini » Marylin », qui m’a servi de point de départ )
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08/21/2015 | Catégories: d'images, self creation | Tags: affiches, célébrité, chabriere, fauves, glacé, image, modernité, proie, regards, soumission | Poster un commentaire

peinture: Cy Twombly
–
Il y a des secrets enfouis sous la glace,
Elle conserve au frais les souvenirs des étés,
Au plus profond des crevasses .
Elles se sont refermées sur ce qui a été.
Un fleuve de blancheur à la coulée lente,
Qui dévale les années,
Accroché aux pentes,
Des plus hautes vallées .
–
Les secrets ont leur gardien,
Il en reste toujours une trace.
On a beau les taire, un jour, cela ne sert à rien…
Il y a toujours quelque chose qui dépasse .
C’est comme si tu repeignais de blanc,
L’intérieur de ta tête, pour effacer,
Toute trace du passé,
Gravé en lettres de sang .
–
Choisis plutôt le noir
Personne n’y verra goutte …
Une bonne solution , sans doute,
Pour perdre la mémoire ,
Te refaire une santé ,
> Effacer les preuves…
— Mais crois tu qu’avec une peau neuve,
Tu peux prétendre à la virginité ?
–
RC – déc 2014
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04/19/2015 | Catégories: Art, fine arts, peinture, self creation | Tags: blanc, blancheur, chabriere, crevasses, effacer, glacé, mémoire, noir, peindre, pentes, preuves, sang, tête, trace, vallées, virginité | Poster un commentaire
–
Tu cherches la source;
La source blanche,
En creusant plus avant,
Toujours plus profond,
Comme au sein de ta propre vie.
Mais peux-tu atteindre
l’Origine,
Et remonter à celle du monde ?
Cette quête pourrait bien
se prolonger sans fin,
Si, quelque part la terre,
était une gigantesque boule de glace ;
Une banquise unique,
Contenant en son centre,
A supposer qu’il existe – au sommeil de ta vie
le soleil glacé des inuits .

–
RC- fev 2015
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02/27/2015 | Catégories: photography, self creation | Tags: banquise, chabriere, glacé, inuits, origine, source, terre | Poster un commentaire

photo perso: étangs de la petite Camargue. Saint Louis, Alsace
–
Le soleil rebondit,
Quelque part,
Après les brumes,
Et s’infiltre avec peine,
Au milieu des branches,
Encore vides.
Les feuilles naissantes,
Attendront encore,
L’explosion de l’ivresse
L’eau a son reflet , mat,
Mordue par la glace,
Tu peux te risquer, à sa surface ,
Où le silence se fracasse,
En ombres effilées,
Extraites des pliures du matin,
Quand l’heure stagne,
Sur les tiges frêles, prisonnières de l’étang.
Le verre cathédrale,
A déjà son réseau de fêlures,
Lézardes en ricochets
Certaines sont dûes,
Aux cailloux qu’on y a jetés,
Et qui sont restés posés,
Comme un défi aux fonds soyeux,
Où tout s’enfonce dans une vie secrète.
Tu serais comme une pierre,
Figé de froid,
Même sous ton lourd manteau,
Et seul le regard mobile,
Se verrait chercher sous l’épaisseur,
A peine translucide,
Sans vraiment le vouloir,
Des mouvements furtifs, mêlés de reflets.
Le nappage répandu en couches ,
Au long des nuits, allongées de gel ,
A jeté son pont
Au-dessus de l’eau.
> Elle est la vie,
Des carpes sombres la parcourent,
En arabesques capricieuses,
Ignorant le monde clos, du dessus.
–
RC – avril 2014
–
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07/28/2014 | Catégories: photography, self creation | Tags: arabesques, étang, branches, brumes, cailloux, chabriere, froid, glacé, ivresse, lézardes, manteau, nappage, nuits, soliel, surface, tiges, verre | Poster un commentaire

peinture Tammy Zebruck-
Je suis resté là, au bord du miroir,
Prêt à y allonger le pas,
Pour, comme Alice,
Passer à travers,
Si, sur le lac,
La pellicule de glace casse,
Et qu’ainsi je me retrouve,
Happé par les nuages,
Et dans la flaque,
– L’onde replie ce qu’elle boit,
Dans l’autre sens …
Car on sait,
Que l’eau se fait un plaisir,
D’inverser le cours de la logique,
Enfin, celle que l’on croit posséder.
Et je suis resté là,
En équilibre,
Les pieds devant l’image,
Un monde qui n’existait
Plus que par son reflet,
Et son illusion,
Doutant même de son existence,
–
Juste sous la surface,
Des choses.
–
RC – avril 2014

Et avec bien entendu, sur ce thème, les célèbres « nymphéas » de C Monet
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06/26/2014 | Catégories: Art, peinture | Tags: Alice, équilibre, chabriere, existence, flaque, glacé, illusion, image, lac, logique, miroir, nuages, onde, reflet, surface | 6 Commentaires

–
Temps immobile de cette pierre blanche,
si blanche,
où le regard s’enfonce
puis la main,
le bras,
tout le corps
jusqu’au cœur glacé du silence.
–
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03/30/2014 | Catégories: auteurs à découvrir, photography | Tags: blanche, bras, corps, glacé, Jean Joubert, pierre, silence | Poster un commentaire

– photo : Harold Davis
–
Silence et paroles de feu se font la guerre pour nous tenir en éveil
Quel est ce feu sans nom, quel est ce feu secret dans l’infinie saillie de la vie.
Quel silence de feu et de glace avant comme après l’incendie de la naissance et de la mort
Dans le silence qui nous traverse jaillissent trop d’éclairs de pensées,trop de flammes blanches d’émotion comme des torrents d’images fuyantes : notre propre infini nous échappe
L’homme des mots est un symbole brisé étranger à son
Double-de-silence.
Ses paroles : d’obscurs signaux à la rencontre de l’énigme qui les émet d’un côté et de l’autre côté les efface en silence
Qui sait si le silence ne serait source inépuisable de la corne d’abondance que dans notre ignorance nous appelons la vie
Qui sait si le silence ne serait l’invisible tissu du Vivant reliant les hommes aux étoiles
Qui sait si le silence ne serait l’unique intimité sans fond de tout ce qui naît et meurt
Qui sait si le silence ne serait la racine et la floraison de toute langue
Et si tout était silence, rien ne serait isolé de rien.
Tout être serait silence, toute chose serait silence.
Et tout langage.
Et toute musique.
Toute vie.
Toute mort
L’homme que l’éblouissement tient en éveil s’oublie soi-même dans le silence
Qui dira la richesse du merveilleux le suc infini qui coule dans ses veines
Qui dira le sang le saint sang du silence
En vain ô face gisante de la vie cherches-tu le sommeil à la surface ombreuse de la nuit.
L’autre face t’entend rêver
En vain, pâlissant d’angoisse à l’idée de perdre ton ombre, cherches-tu sous tes pas ta lumière..?
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voir le premier extrait ici
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12/18/2013 | Catégories: auteurs à découvrir, photography | Tags: éblouissement, énigme, feu, glacé, intimité, langage, Michel Camus, mort, nuit, ombre, signaux, silence, sommeil | Poster un commentaire

photo: Megan McIsaac – Bianca and Myself- 2010
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Un pinceau lumière,
Ainsi renvoyé,
Zig-Zague au verre biseauté,
Une surface dressée,
Un obstacle , dit la profondeur,
Et pointe l’illusion,
.. ce que je ne connaîtrais pas,
Sans artifice,
Mon visage…
Une surface dressée,
Mais cachant peut-être
Un regard derrière,
Qui n’est pas le mien,
A l’affut du tain
Derrière mon reflet,
Le pinceau d’un décor
Se construit, à l’arrière
– Du présent.
Une surface dressée,
– peut-on lui faire confiance ?-
( Déjà portant nom de « trompe l’oeil »).
Par fausse profondeur,
En masquant l’avant,
Pour dire tout autre chose.
A rassembler ses esprits
En plusieurs pièces
Echappées du lisse,
Miroir aux alouettes,
Dans une découpe de ciel
Les oiseaux s’y trompent.
Et du bec,
Se cognent,dans l’image
Des nuages
L’appel de l’espace,
Part dans tous les sens,
Si la glace se morcelle,
L’illusion se dissipe,
Avec le verre partant
Dans tous ses éclats.
Parlent dans les débris,
Plusieurs langages,
Ne se comprenant plus.
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RC – 24 septembre 2013
-sur ce thème du miroir brisé
on peut aussi voir une autre option, celle de Jeno Eugene Detvay

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11/01/2013 | Catégories: photography, self creation | Tags: éclats, chabriere, découpe, esprits, glacé, illusion, lisse, nuages, regard, surface, tain, verre, visage | Poster un commentaire

peinture H Füssli-
Le sommeil a ses reflets,
Le miroir en effet,
De l’armoire à glace,
Située en face
Me regarde dormir,
Et si je ne peux décrire,
La traversée des secrets,
Et les rêves de craie,
Se dessinent à grands traits,
Racines -pièges, sorties des forêts
Et l’invasion des limaces,
Ne tenant plus en place.
C’est à mon réveil,
Seulement, que le soleil,
Repousse les ombres,
– Que la nuit encombre…
… Quand elle revient , elle se penche,
Et au-dessus de moi, de ses formes blanches,
Sitôt la lumière éteinte,
Je retrouve l’étreinte
Des femmes sorties des nénufars,
Aux longs membres blafards…
Les pensées tanguent, parallèles,
Eléphants aux pattes grêles,
Aux parcours du dormeur,
Sous les draps, sa tiédeur…
Ou, au contraire, prisonniers de la glace
Les yeux ternis des rapaces
Le balancier régulateur,
Défiant la pesée des heures,
Où se joue le complot,
Extrait du tableau.
> Il n’y a plus de trêve,
Si l’absence s’empare du rêve.
–
RC – 13 septembre 2013
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10/10/2013 | Catégories: Art, d'images, fine arts, peinture, self creation | Tags: chabriere, complot, craie, dormir, glacé, miroir, nocturne, ombres, rêve, reveil, secrets, tableau, traits, vision | Poster un commentaire

Neige conçue
de toute part
près du buisson
ardent que trouble
l’appel du merle
L’homme s’en revient
piétiner la neige
briser branches lourdes
Il hèle l’enfant qui patine
légère glace de l’effroi
au bord de l’étang
bâtir un regard
clair au-dessus
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09/23/2013 | Catégories: auteurs à découvrir, photography | Tags: étang, branches, buisson, glacé, neige, Quine Chevalier | Poster un commentaire

peinture Ed Manet: détail du Bar des Folies- Bergère
Elle, sirène du comptoir
Essuie les verres
Et frotte ses mains sur son tablier.
Elle, sirène, n’a pas un regard
Sur le soleil au dehors,
Il rebondit sur les flaques
Lui, repose sa bière et se lève, lourd
Glisse une pièce dans le juke-box
Un temps – et l’appareil s’anime.
Le bar se remplit de la voix
D’un Fats Domino, qui parle de fruits noirs…
Lui, revenu à sa table, l’oeil ailleurs…
Associe fraises et néons jaunes
Entraînés par le slow, avec une sirène brune,
Elle sirène, a laissé sa queue au vestiaire
Et maudit ses pieds lourds
Surveillant l’heure , reflétée à l’envers
Dans la glace du fond ( celle aux néons jaunes)
Les fraises se sont envolées, — et la chanson éteinte…

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RC -26 mars 2013
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04/04/2013 | Catégories: d'images, photography, self creation | Tags: bière, chabriere, chanson, Fats Domino, flaques, fraises, glacé, juke-box, néon, sirène, verres | 3 Commentaires