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Vêtement de glaise – ( RC )


Soffio 6 (Souffle 6) - Centre Pompidou
oeuvre de G Penone ( empreinte de corps dans la glaise – grandeur nature )

S’il faut s’extraire de bourbiers,
en soulevant des plaques de ciment,
tu préfères leur densité
cernant les plaques de fonte,
en tenant ta joie
du bout des doigts.
Le ciel est si pesant,
et les pierres obtuses,
qu’un orage probable te colle au regard,
pendant que tu glisses
sur ton reflet.

Changeant, il se disperse aux premières gouttes,
plus loin la terre soupire,
de joie aussi, et c’est cette saveur amère
qui promet de nouvelles floraisons.
C’est là ton berceau,
cet habit spongieux
qui te ramène à tes origines,
lorsque tes yeux n’étaient pas ouverts.
Ton corps sans froidure
portait ce vêtement de glaise,
et tu engloutissais les nuits,

Maintenant que tu marches,
tu connais le poids exagéré du temps.
Tu récoltes sur le chemin
de petits cailloux,
avant que le vent recouvre de sable ton ombre,
et que du bourbier,
scintillent des éclats de strass et de mica,


A qui l’on prête son âme … – ( RC )


Cours et stages de sculpture modelage

Il a prêté son âme à son corps,
et d’une masse inerte,
a favorisé son essor..

De la fraîcheur de la courbe des jambes
à celle de la poitrine,
il n’y a qu’un cercle qui les rejoint,
presque clos.

Il a enfoncé ses doigts
dans la lumière,
et la tension des muscles,
dociles comme le sont
ses épaules et sa cambrure.

Il appuie sur la bouche,
et la modèle avec une spatule,
et la voila qui sourit
de son visage de glaise !

Il faudra bien la lester
d’un lourd socle aux pieds,
pour qu’elle reste à sa place.

Elle ne s’en plaindra pas .


Répandre des étoiles – ( RC )


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L’origine des temps
se perd dans le lointain,
et la nuit clignote
de myriades d’étoiles,
qui nourrissent les rêves.

Tu as arpenté les terres nues,
les chemins creux,
en recueillant dans tes bras,
comme tu le souhaitais,
les moissons du ciel.

As tu réussi à capter
l’un d’entre ces astres
lors de tes dérives buissonnières,
qui t’emportent
loin de la lourde glaise des jours ?

La bonne étoile te suit alors,
et la bonne fortune
te précède dans le parcours des dunes
même dans la nuit la plus noire
juste quand tu t’endors…

Tu confies tes espoirs
en traçant un bout de route
dans les figures de zodiaques,
qui se reflètent ( on s’en doute )
dans des flaques.

Mais le lendemain
fait pâlir les rêves,
comme si des branches,
se retirait la sève
au petit matin…

Crois-tu que c’est lui qui les a tués 
et que les étoiles s’enterrent,
de façon que la journée,
ne puisse les toucher,
ni personne les atteindre ?

En fait ils ne vivent que la nuit,
lorsque disparaît le soleil
et il n’y a rien qui les remplace
jusqu’à ce que le sommeil
arrive pour les repeindre 

mais l’étoile que tu as choisie
va te guider sur ton destin
même si on ne la voit pas,
tu répands des fleurs avec tes mains
et la glace fond sous tes doigts.


Sculpteur de poème – ( RC )


Image associée

 

sculpture    Jaume Plensa      Yorkshire park

Tu t’imagines sculpteur
en travaillant le volume d’un poème….

Tu as à ta disposition,
comme celui du métier,
une matière malléable
qui serait comme la terre glaise
avec laquelle tu modèles tes idées.

Elles peuvent prendre toute forme
et le dire , en être rugueux
ou volontairement lisse,
selon le choix des verbes.

Tu travailles rapidement,
rajoutes, enlèves, soudes,
crées les espaces nécessaires,
associes les nuances,
se froissant même,
au parcours des sons.

Tourne donc autour de ta sculpture :
tu l’envisages sous un autre angle,
évidant les mots,
multipliant les arabesques.

Regarde l’ombre portée des phrases.
Creuse encore, où les sonorités s’affrontent ;
Imagine d’autres couleurs,
portées par d’autres voix.

Comment respire l’ensemble,
s’il se dilate avec le souffle,
s’il a la fluidité d’un marbre poli.

Il se nourrit de lumières et d’ombres
au foisonnement des images :
métaphores cristallisant l’imagination
avec la magie des vers:
le poème vibrant de son propre espace.


RC – mai 2017


Esther Tellermann – Avant


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peinture: Alvar Sunol

 

Avant
nos paupières cerclées
nos narines
peintes
Etions-nous flétris
ou reposés
Brûlions-nous les signes
nos façons de tendre
bracelets jambes
taches de l’infini

*

Nous mourrons
avec la glaise du corps
lu
Dans la fane
et la précision du nom .


Esther Tellermann – Avant


 

dessin-peinture:     Cy Twombly                – sans titre 1972

 

Avant
nos paupières cerclées
nos narines
peintes
Etions-nous flétris
ou reposés
Brûlions-nous les signes
nos façons de tendre
bracelets jambes
taches de l’infini
Nous mourrons
avec la glaise du corps
lu
Dans la fane
et la précision du nom

Un jour encore à défaire
nos fièvres
un jour encore
pour la profondeur
des aisselles
tout le dit
les enfants retenus
les pelletées
Ne se sont pas faites
nos tiges
quand nous aurions su
Serait-ce
un jardin
Serait-ce
et j’entre
Nos dents sont fatiguées
notre dos enfle
Nulle part
ne viendrez
Nul
autre
——-

Nous aurons été lavés
par nos orages
Le ciel avait
3 couleurs
M’aviez-vous offert
avant le silence
l’aube

*

Avant
nos paupières cerclées
nos narines
peintes
Etions-nous flétris
ou reposés
Brûlions-nous les signes
nos façons de tendre
bracelets jambes
taches de l’infini

*


La silhouette d’un aujourd’hui qui n’est plus ( RC )


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doc image:      Paulina Otylie Surys –  La Jeune Fille et La Mort – SIMONE magazine,

Dans l’ombre muette des arbres,

La silhouette d’un aujourd’hui qui n’est plus,

A la robe de soie rouge qui l’entoure

Cendrillon troque ses souliers ,     las

Contre des escarpins           de cristal,

Pensant voler quelques éclats de lumière

Au prestige d’un soir,

Qu’on ne peut pas  retenir,

>    Pas plus que les rêves,

          Dissous par le matin.

Les escarpins      pris par les racines,

Aussi ,         soustraits par le chemin

Et la glaise fade, molle, sous le soir,

Dialogue    avec un peuple d’épines,

Se parant ,      de lambeaux de soie,

Dont ne parle plus              le rouge,

>         Maintenant avalé par la nuit.

 –

RC   – 18 mai 2013


Il est des paroles précieuses ( RC )


installation:               Michael Heizer

 

Il est                         des paroles précieuses,

De celles qui dessinent un contour inoubliable

A travers l’air, à travers l’espace d’une page.

Il est des voix, qui traversent les époques,

Marquent la peau des mots

De la couleur des choses précieuses,

Et qu’il serait inutile de taire, d’enfermer dans une boîte,

Et de                                      soustraire au monde,

Comme celui qui enfouit son or, sous la terre.

 

Celle-ci a beau garder ses secrets,

Sous l’épaisseur nourricière, parcourue de racines,

On y trouve quelquefois des bijoux, et quelques pièces,

Mais surtout des cadavres,          qu’il est plus décent

De cacher aux yeux des vivants,

Et de cacher aussi les crimes,      des mêmes vivants,

En attendant l’oubli,       – à défaut de pardon

Et le retour à la terre…

 

Sous elle, –                       beaucoup de silence,

De la glaise collante         et des pierres lourdes,,

Mais , des pensées et des voix,                point ;

– Elles ont besoin des vivants

Pour continuer leur course,

De bouche en oreilles,              d’écriture en lecture,

–    De pensées en pensées,         comme ricochant

Sans s’arrêter           sur un fleuve devenu très large,

Que chacun alimente,                           à sa façon.

 

Il est des paroles précieuses,

Marquées de la peau des mots,

Qui coulent de source

Et leur couleur importe aussi ,       peu,

Sans jamais les enfouir

Dans son corps

Ou au creux de la terre.

 

— > Il suffit de les écouter.

RC – 22 avril 2013

écrit  en relation avec un texte  précédent:

« manteau de terre »


Au silence des vases ( RC )


aquarelle        :  Giorgio Morandi

-

Silence des vases :
une suite  de silhouettes
Se découpent sur les strates
Des ombres enlacées.

Tiendrait encore dans la main,
La matité d’une  terre-cuite
Portant encore la trace du doigt
Modelant la glaise des anses.

Accord de trompette  avec un basson,
Rayon de soleil sur le manteau hivernal
Se pose le reflet  du verre
Sur l’assemblée des pots

Alignés sur la table
Silhouettes  confondues
Bravant le fond étalé de beige
Un éclat bleu  de Morandi.

RC –  mars 2013

Nature morte (Giorgio Morandi 1962)

et un petit hommage à Arthemisia….,        –  ainsi que     –  ainsi que ( encore )


Leon Felipe – nous sommes en pleurs


peinture: Fr de Goya –         The Last Communion of St Joseph Calasanctius

NOUS SOMMES EN PLEURS

Evêques ambulants
remettez votre camelote à sa place :
les idoles à la poussière
et l’espérance à la mer.

Je sais.
Je sais que vous avez peint
un siège dans les nues
et une flamme de souffre
au fond du puits.
Mais je ne suis pas venu
quémander une place dans la gloire
ni mettre la peur
à genoux.
Je suis de nouveau ici
pour faire valoir par mon sang
la tragédie du monde,
la douleur de la terre,
pour crier avec ma chair :
Cette douleur aussi est mienne.
Et puis pour ajouter :
Au commencement étaient les pleurs…
et nous sommes dans les pleurs.
-Au commencement était le Verbe.
-Le Verbe est la pioche
qui se plante dans l’ombre,
la pioche
qui perfore l’ombre,
le levier
qui fait tomber les portes,
l’outil…
qu’attendait la glaise,
qu’attendent encore les pleurs
et que l’ombre attend toujours.
Le Verbe vint et dit : Voici la glaise ;
que la glaise se fasse pleurs
(non pas que se fasse la lumière).
Et la glaise se fit pleurs.
Au commencement était la glaise…
La glaise faite pleurs !
la conscience des pleurs !
la douleur de la Terre !
-A qui parles-tu ainsi ?
-A celui qui jeta le premier œuf
dans la glaise visqueuse de la mare,
à celui qui féconda la première mare du monde,
à celui qui fit pleurs la glaise.
-Et qui es-tu, toi ?
-La glaise de la mare,
la glaise faite pleurs,
terre de larmes…
comme toi.
Personne n’est allé plus loin.
Au commencement étaient les pleurs
et nous sommes en pleurs.
Car le Verbe n’a pas encore dit :
Que les pleurs se fassent lumière.
-Il le dira ?
-Il le dira, sinon,
à quoi sert la mer ?
(Nos pleurs sont les fleuves
qui vont se jeter à la mer…)
Ou la vie peut-elle éternellement
être une lamentation enfermée dans une grotte ?
Dieu est la mer,
Dieu est le sanglot des hommes.
Et le Verbe se fit pleurs
pour mettre la vie debout.
Le Verbe est dans la chair
douloureuse du monde…
Regardez-le, là, dans mes yeux !
Mes yeux  sont les sources
des pleurs et de la lumière !
Et nous sommes en pleurs…
Nous continuons l’ère des ombres.
Qui est allé au-delà ?
Qui a ouvert une autre porte ?
Toute la lumière de la terre
l’homme la verra un jour
par la fenêtre d’une larme…
Mais le Verbe n’a pas encore dit :
Que les pleurs se fassent lumière !

Mexico, 1939


Alberto G – ( RC )


sculpture:  Alberto Giacometti:  la  forêt  -  1950  Fondation Maeght

sculpture:                   Alberto Giacometti:          la forêt – 1950            Fondation Maeght

Les figures debout
Attachées au socle
Ne se croisent pas

Bronzes filiformes
Hommes de l’absence
Le regard creusé

Les pieds  soudés
A la terre glaise
Découpent dans l’espace

Et, de métal, la pâte verte
Leurs gestes immobiles
Parcours des doigts agiles,

de Giacometti

RC –             22 décembre  2012 et 8 janvier 2013


Visite nocturne au musée ( RC )


  –

visite nocturne au musée (RC)

C’était le reflet furtif, des rais rapides sur le sol
Des points de lumière mouvants, les lucioles épaisses
Qui virevoltaient et s’écrasaient sur les pieds, des visages
Blancs
Blancs d’une vie arrêtée dans la pierre
Noirs d’une vie coulée dans le bronze
Cet enchantement nous décrivait cette balade nocturne,
le blanc, le noir alternativement
et quelquefois un trait de couleur – c’était un doré juxtaposé à un bleu profond
la grâce d’une main retournée, d’un voile soulevé, et d’un visage poupin

Puis les contre-jours mobiles poursuivaient leur quête,
Vaguement inquiets qu’aux gestes suspendus, la vie ne revienne
Derrière leur passage.
Qu’au labyrinthe posé ne se cache le faune.
Et rassurés de la présence lointaine d’autres lucioles
Dans l’enfilée des salles, et du parquet à chevrons qui grince,
et du marbre claquant sous les escarpins.

Sans s’attarder , du neutre cartel explicatif, à une signature pâteuse,
La Diane baroque, suivait notre passage, d’un regard pas tout à fait gris
Peut-être.

L’aube était loin, l’art était une surprise, une marche d’obstacles
Une source close d’étoiles, en élans contenus.
Du solennel en douceur de marbre, j’aurais pu souligner la courbe d’une jambe,
La douceur d’une joue, la rudesse d’une glaise de métal.

Pourtant, de notre passage, il fallait laisser au jour, aux gardiens somnolents,
La pâte fougueuse des Delacroix éteints,
la généalogie des portraits flamands qui chuchotent
En silence, le temps des étoffes précieuses et batailles lointaines.
Aux amateurs indiscrets, les heures sanglantes de Judith à Holopherne
Et la lumière tranchante du Caravage, revenue à la nuit

 

 

 

Que je complète  avec ma variation,  sur

« le musée des moulages »…

 

Au musée des moulages,

les idées n’ont pas d’age,

s’il faut que le regard voyage,

et que la main partage,

les creux et puis les lisses,

les seins et les cuisses,

que plus rien de farde,

au pays du marbre,

des statues de plâtre,

sensations folâtrent…

 

6- 03-2012

art:                                                     Maes :   portrait de femme                 Gand


Au dédale de l’obscur – ( RC )


dessin préhistorique: grotte de Niaux ( Ariège)

Au dédale  de l’obscur

C’est d’un lieu retiré,
La falaise vertigineuse
Marqué d’incidents géologiques
D’indices des géants
Ayant perdu leurs sabots
Lors des sauts de sept lieues,
Les vases de pierre
Sortant des ombrages

J’ai inventé, dans l’obscurité les signes
Au creux d’un dédale d’aventure
S’ouvrant  au pied des arbres
Une coquille, qu’habitaient les ours
Maintenant vide         – ou bien, qui sait ?
Magnifié d’orgues stalactites
Qui se créent en secret
Au coeur même  de la roche.

Le long des parois
Que nulle lumière n’atteint
Il faudrait ,               à tâtons
Ressentir de la pierre, le grain,
La pâte glissante de glaise
Jusqu’aux mains négatives,
Les tracés charbonneux des rennes
Et des boeufs couleurs  d’ocre
Qui ruent         toujours,    immobiles

Et les verticales des failles
S’élargissant peut-être en couloirs
Où se perdait un torrent.
En chutes bruyantes qui cascadent
Ou gouttes-à-gouttes lentes,
Si lentes qu’elles silencent
Dépôts des siècles, en patience,
Loin d’un dehors,dont on oublie le nom.

peinture: main préhistorique – négative,      grotte Cosquer  –  Bouches du Rhône

RC  –  10 août  2012


Claudio Pozzani – Cherche en toi la voix que tu n’entends pas


photo : Man Ray

Cherche en toi la voix que tu n’entends pas

(invocation pour voix, cage thoracique et solitude)

Cherche en toi la voix que tu n’entends pas
mange l’univers si tu ne la comprends pas

Maisons basses au toit en pente
pleurant la pluie venant des sous-toits désormais pourris
Parfum de terre, de feuilles, d’étangs
et paysages sinistres de marbre candide

Cherche en toi la voix que tu n’entends pas
mange l’univers si tu ne la comprends pas

Vers qui gisent sous le fond boueux
rats qui nagent dans des ruisseaux d’acier
Embruns de brouillard, voitures véloces
qui broutent de rapides tagliatelle d’asphalte

Cherche en toi la voix que tu n’entends pas
mange l’univers si tu ne la comprends pas

Des ombres de glaise se trainent les pieds
en secouant leur tête conique basse
D’obliques fantômes imprimés sur le mur
rappellent fuites et chevaux de frise

La noirceur commence à refléter ton esprit
tandis que tout devient effervescent et vert…

Claudio Pozzani

Cerca in te la voce che non senti

(invocazione per voce, cassa toracica e solitudine)

Cerca in te la voce che non senti
mangia l'universo se non la comprendi

Basse case dai tetti spioventi
lacrimanti pioggia da gronde ormai marce
Profumo di terra, di foglie, di stagni
e sinistri paesaggi di candido marmo

Cerca in te la voce che non senti
mangia l'universo se non la comprendi

Vermi che giacciono sotto il fondo fangoso
topi che nuotano in ruscelli d'acciaio
Fumo di nebbia, auto veloci
che brucano leste tagliatelle d'asfalto

Cerca in te la voce che non senti
mangia l'universo se non la comprendi

Ombra di creta camminano stanche
scuotendo bassa la conica testa
Obliqui fantasmi stampati sul muro
ricordano fughe e cavalli di frisia

Il buio comincia a specchiarti la mente
mentre tutto diventa effervescente e verde...

Top

© Claudio Pozzani

Extrait de: Saudade e Spleen

Alchimies Poétiques, Éditions Lanore, Paris 2001

 

 

 

 



Matités et brillances ( Rodin) – (RC)


sculpture: Rodin, musée Rodin, photo perso 2010

Le regard parcourt matités et brillances
Qui se lovent dans les empreintes des mains

Elles ont saisi le bloc, trituré la glaise
Torsadé les corps,   modèles –

Rodin: Cathedrale

En tensions musculaires, en force figée de bronze
Des pesanteurs de bures de métal

S’assourdit en creux,       dérapages de lisses
La lumière joue des creux et des têtes

Mais n’arrête pas l’homme qui pense
L’homme qui marche et          – dense

Car dense , le corps dressé d’un bloc

Un homme, un bloc,                     Balzac

Bronze, sentinelle de l’esprit
Indifférent à l’oxydation verte
Au jardin du parc,                   présence
Intemporelle, comme celle des mains

Les mains-cathédrale, la sculpture du vide
La césure laissée au marbre

Pour qu’en creux, la pensée respire, et soit…
Celle de Rodin,          – et nous accompagne.

RC      25 avril 2012

The eyes runs  through shine and matte effects
Which are coiled in the handprints

They seized the block, triturated clay
Twisted bodies,      models –

In muscle tension, static strength of the  bronze
Weight                             of  the metal burdens

Is deafening hollow, smooth skids
Light plays between heads and hollows

But the thinking man does’nt  stop
The man who walks , and –     dense

Dense,because, upright body as a block
A man, a block,                    Balzac

Bronze                  sentinel  of mind
Indifferent to the green oxidation

In the garden of the park, timeless presence
like the hands

Hands-cathedral,      sculpture of the emptiness

The break left in the marble

For that , hollows,      thought breathes,        and will be…
That of Rodin –   who accompanies us.

sculpture: Rodin, musée Rodin, photo perso 2010 : le sommeil