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Le ciel se ressoude, la mémoire s’en va … – ( RC )


photo William Klein – 1955

Allons nous asseoir sur les dunes,
de là, nous verrons en rêve
se lever les rideaux de brume
déchirer des morceaux de ciel;
il y aura peut-être les colombes,
qui survoleront les palais,
pour se réfugier dans les tilleuls,
ou bien ce sera le soir,
à l’heure où le soleil tire sa révérence.

Rappelle-toi de ces oiseaux
courant, sautillant sur la plage,
ignorant les hommes
le vent, les herbes sauvages.
( Nous aurons contourné
ce bunker renversé,
qui lentement s’enfonce
dans le passé ),
comme ce château de sable…

Y aura-t-il des lendemains
à l’histoire enchantée
où tout passé s’efface ?
Le ciel se reforme,
se ressoude, la mémoire s’en va :
la ville ne laissera pas de trace.
Seuls, quelques gravats
seront poussés par le ressac
et la marée .


Carcasse d’un demi-queue en grimaces – ( RC )


16 AppartementsLee Plaza.jpg

photo:   Robert Meffre  – Lee Plaza Hotel  – Detroit

Dans la vaste salle  du Lee Plaza

les chaises renversées attendent sans public

Arcs à caissons, décorés pour des fastes

costumés, . bals sur les parquets cirés

la lumière accrochée aux gravats bleutés

souligne un décor, – quelque peu fortuit

de fenêtres ouvertes sur courants d’air

et carreaux qui font – en reflets

d’un vide silencieux – leur petit effet

Alors que trônent d’un air oblique

les touches d’un clavier tenace

accrochées à la carcasse

du demi-queue  en grimaces

imposant de ses cordes croisées

témoin hagard, .. spectre à musiques

…un silence aux accents déglingués.

RC

9 fev 2012

voir aussi  » il était une mazurka »


Citadelle de D – ( RC )


Int  sinistre  2854.JPGToutes  photos  perso  :  citadelle  désaffectée  de Daugavpils, Lettonie  oreintale

 

grille  symoles.JPG

Point de cloche ici qu’un
aujourd’hui saccagé
Pourtant la lumière s’accroche
Aux lambeaux de sinistres blocs

Qu’ailleurs on dirait bâtiments
D’ oiseaux téméraires, oublieux d’un passé
empoisonné,           pourtant s’approchent
Et les autres s’en vont.

Et viennent tisser des fils incertains
D’entre les arbres, qui lentement
Reconquièrent la place d’Armes
Etouffant soigneusement, des heures abrasives

Des symboles d’oppression
Aux réverbères géants
Jusqu’au kiosque moisi
Aux péremptoires sonneries militaires

J’écoute venir toutes les voix
Mais la musique du silence
L’extension insensible des branches
L’herbe folle          d’entre fissures

Dessine, la fragilité des choses
Et l’arrogance géométrique
Du lourd,        du laid,        des pouvoirs ,
des voix claironnantes      de l’arrogance .

Dans la Citadelle, l’ordre du cordeau
Se transforme, en « presque joyeux désordre »
Les rues défoncées, sont un chapelet
De sable et flaques réfléchissantes.

Poutrelles,       et amoncellements divers
Gravats et encadrements pourris
Occupent indécemment les lieux
Marqués par la dictature du prolétariat .

Et triste est la rue ,     où , malgré tout
La vie s’insinue , confinée
Tout près de moi
Malgré le suint des lieux

Aux rumeurs vénéneuses d’un
Passé encore proche. Et le lierre s’accroche
Aux symboles de fer ,          des canons :
On en voit plus d’un , glisser avec l’ombre

En portant la nuit, sur ses épaules
Avant, encore,         qu’on nettoie la mémoire
Comme on le ferait            du sang répandu
Sur un carrelage           – facile d’entretien.

En cours, une rénovation proprette, et des rues nettes
>            Aux sordides carcasses,         plus de traces…
Est-ce que le monde s’efface ?
Aux ensevelis,        peut-être même plus de place

Faute d’avoir les leurs, ils ont          – peut-être
Confié leur chant ,           aux oiseaux
Qui voient s’éloigner du trottoir
Les barbelés rouillés du désespoir.

ext -05 place --.jpg

la place d’armes  et ses canons dressés.


Agnes Schnell – Rêves chagrinés


 

 

 

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gravure:  Raoul Ubac:  lisières  du devenir

 
On pensait jouir de l’infime
ombre d’un oiseau
chaîne rongée des barques
chuchotis des herbes
sous la caresse du fleuve…
En nos ravins et gravats
en nos lisières floues
la voix jaillissait
et berçante   nous dominait.
Il y a de toi à moi
des pierres que l’on traîne
et le sable toujours irritant.
Il y a la lumière
le tumulte de l’ignition
et la faim houleuse.
Nous sommes soudain
déplacés       destitués
tels des insectes évidés
un jour de pierre humide
et d’enfance éteinte.


Esther Tellermann – Revint l’épine


 

art: détail  de châsse  -  trésor  de Cluny

art: détail de châsse – trésor de Cluny

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Or la langue est derrière
les rivières longées
les digues
et comment traverser
3 matins de rondins et de boue
Vides
nourris
de leurs gravats
ou saints
Faisant narration des tecks
des tourments
des doctrines
Signifiant la lenteur
Cherchant le point où s’abîme
pour toi je fixe
la bande d’or
Dans la fournaise où nous comptons
Afin de reculer
l’issue
Revint l’épine
avec le Dieu lissé
ou sous l’ortie
sa part était
et tous ceux de poussière


Permis de démolir ( RC )



Permis de démolir

En tranches d’intérieurs
L’intimité s’offre au dehors

Au soleil, à la pluie, comme décor
C’étaient des logements, des demeures

Des chambres à coucher offertes
Superposées d’étages,

Aux souvenirs de sommeil, et d’images
De la façade ouverte

Pendent des papiers peints
Que la lumière, va, déteints

Et s’en détachent bientôt, des lambeaux
Aux murs encore accrochés, les lavabos

Et au dessus l’inévitable miroir –tablette
Fantômes de vie, toilettes

S’incruste en zigzag, le fossile de l’escalier
La rampe encore fixée, entre chaque palier

Et puis au sol, parmi les gravats
Les plafonds défoncés, les poutres affaissées

S’affichent les traces d’une vie délaissée
Un chien trottine, au milieu des papiers gras

Des ballons, et jouets d’enfants abandonnés
Et de vieux objets rouillés

Offerts au vent , et à l’herbe mouillée
… En attendant,            le nouveau parking goudronné !

RC 15 avril 2012


JoBougon – suspendre le temps


Suspendre le temps —   du blog de Jo  chez wordpress:                 1 juin 2011 par jobougon

 

Dans les ruines tu temps mon regard s’est posé en silence

Il laisse un peu la trace de mes insouciances

Mais elle est loin cette légèreté

Elle s’est perdue dans des gravats abandonnés

Et au milieu des vestiges oubliés

J’ai retrouvé le chemin des secrets

Ceux qu’on chuchote au creux de l’oreille

Que l’on ne dit qu’à ceux que l’on aime

Et ce n’est plus mon crâne fêlé

Qui laisse passer la lumière

Mais c’est mon cœur qui s’est fendu

Morfondu confondu éperdu C

’est mon cœur qui n’en pouvant plus

A laissé le temps suspendu.

 

 

photo - montage de photo personnelle -- et publicitaire - le 7 nov 2011