Pierre Mhanna – Mère de toutes les bombes
P Picasso – extrait de Guernica – main à l’épée brisée, fleur
Mother of all bombs…
I believe in the strength
of a small flower
Mère de toutes les bombes …
Je crois dans la force
d’une petite fleur .
Camille Loty Malebranche – Picasso
P Picasso – femme se lavant ( et une occasion pour aller sur le blog abondant en reproductions photographiques et peintures de DantéBéa)
Picasso,
Comme le gigantesque Guernica en exil,
Mon cœur s’exile en tes murs ; et, rien que par ta fêlure de femme-échancrure,
Je suis force sidérale, comète vivante et charnelle
Soleil renouvelé qui te contemple !
Ah ! Ta dévorante flamme, féminine ardeur des idylles, saillies chaudes, érectiles
Toi ! Reine des mille et infinies brisures !
Mère des aurores, de corps et de cœur,
Tu travailles ma transe à tes portes d’ange-luxure
Luxuriance des vrilles incarnates, danses vulvaires
Tu es pégase des passions qui fracassent, forces jouissives, éjaculatoires
Comme le clair-obscur de Rembrandt
Tu bricoles le mystère d’extase, envergue mes traits à tes espars spumeux de vague
Comme Matisse, tu es fauve qui dévore mes sens
Et tu happes mon ceps dans ta valse envoûtante,
Ah ! Ton aura de lune, quasar sanguinolent des mers galactiques
O ! Perle prenante, obsédante, poignante incarnation-pulsar de ton corps en rut.
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Ceci est l’ extrait final d’un poème assez long consacré aux artistes.
Après l’éruption ( RC )
Surplombant le vide et prête à tomber,
après la tempête, le feu, les larmes,
la lave s’accumule en strates
projetée des entrailles,
Une fleur surgit, des rochers calcinés,
c’est, la lente reconquête de morceaux de vie,
les insectes ,les lézards, qui se chauffent au soleil
ou bien aux bassins souffrés encore fréquentés de fumerolles…
Où cette jeune pousse a –t-elle bien pu trouver à survivre et s’accrocher ?
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D’où est venue la graine ? échappée du bec d’un oiseau venu de l’autre rive ?
De la poche du scientifique venu mesurer la densité des gaz, rôdant encore dans les poches ?
De la même façon que le soldat mort, allongé, déchiqueté, dans le Guernica de Picasso, tient, avec son épée brisée, la jeune fleur qui donne tout son sens au tableau…
Comme il est écrit que la vie récuse la crasse et les vertiges du néant
Pour toujours reparti de l’avant.
RC – 13 juillet 2012 ( en écho au très beau texte de Lambert Sav, à voir sur « les vents de l’inspire » )
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Elégie à la République Espagnole (RC)
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En hommage au célèbre Guernica de Picasso, aux portraits de la « femme en pleurs », qui ont précédé ce grand tableau, et plus récemment aux « élégies à la République Espagnole », de Robert Motherwell. (expressioniste abstrait américain)
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L’âme nue, coquillage brisé
Les yeux chavirés
Dans un mouchoir de peau
Les mains tout en angles
S ’accrochant au visage
Au cœur lacéré d’ algues violettes
Un trou dans la vie, la coupe noire
Des avions croisés, écrasant Guernica
La valse des innocents, les éclairs des bombes
Les façades qui explosent, Les fards du défunt
Le rire des fascistes ,leur parfum de mort,
Dans le ciel d’ Espagne de Pablo
L’enfant rouge avale un rasoir
Le bras à l’épée, crispé sur la fleur
D’un dernier vol ivre
Alors que se déchire
La colombe de la paix, et la République
Et que son portrait se lacère
Aux élégies de Motherwell .
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The naked soul, like a broken shell
Eyes rolled back
Into a tissue of skin
the hands full of angles
Clings to the face
Lacerate the heart with purple algaes
A hole inthe life, the black bowl
Aircraft crossed, crushing Guernica
Waltz of the innocent, lightning of the bombs
The facades that explode, the makeup of the deceased
The laughter of the fascists, their scent of death,
In the sky of Pablo’s Spain
The red child eats a razor
The arm with the sword, clenched on the flower
From a least drunk flight
While rips
The dove of peace, and the Republic
And its lacerating portrait
To the Motherwell’s elegies.
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RC 5 avril 2012
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